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Les produits saisis vendus à 50 dinars le kilo : Briser le diktat des spéculateurs

Face à flambée inédite des prix des produits alimentaires, les pouvoirs publics multiplient les mesures afin de stabiliser le marché. Une action centrée sur la lutte contre la spéculation principal facteur de cette hausse des prix. 

Ainsi, et parallèlement à l’adoption d’un amendement du code pénal qui sanctionne la spéculation à des peines de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité, les services du commerce multiplient les contrôles afin de débusquer les spéculateurs. Aussi, les produits alimentaires saisis seront revendus à des prix défiant toute concurrence. L’objectif est de casser le cycle de la spéculation.  

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig est revenu, hier, en marge du premier salon de l’exportation organisé à Boumerdes sur le phénomène de la spéculation. Ainsi, le ministre a annoncé «la saisie de plus de 150.000 tonnes de produits agricoles frais destinés à la spéculation», précisant dans la foulée que «les produits saisies par les services du commerce en collaboration avec les services de sécurité seront destinés à la vente directe sur le marché national». Plus explicite, le premier responsable du secteur du commerce a expliqué que «ces produits seront vendus par l’entreprise publique Dicopa via son réseau de distribution dans 48 voire 50 wilayas et ce, en fonction de nos capacités», affirmant au passage que «le prix de ces produits saisis ne dépassera pas 50 DA et leurs vente se fera dans des sacs de 5 kilos». Cette opération de vente débutera, selon le ministre, dans les wilayas de Boumerdes, d’Alger et d’Ain Defla puis elle sera élargie vers d’autres wilayas du pays. 

Au-delà des saisies opérées et des mesures prises pour contrer les spéculateurs, le ministre du Commerce a tenu à rassurer les commerçants qui émettent certaines appréhensions quant au nouveau dispositif pénal destiné à lutter contre la spéculation. Ainsi et en application des instructions qu’il reçut du président de la République dimanche en Conseil des ministres, Kamel Rezig a jugé l’occasion du Salon de l’export opportune de lancer sa campagne de sensibilisation en direction des commerçants. Le ministre a, ainsi, affirmé qu’ «il y a une différence entre la spéculation et le stockage organisé des produits alimentaires», tout en appelant «les agriculteurs à déclarer leurs espaces de de stockage, leurs produits et les quantités destinées au stockage afin d’éviter d’être confondue avec les spéculateurs et condamnés, par conséquent, tel que prévu par la loi». A cet effet, le ministre a invité les producteurs et les agriculteurs «à remplir une déclaration auprès des services du commerce du commerce afin d’identifier exactement les lieux de stockage de leurs produits». Rappelons que le Conseil des ministres a adopté un amendement du code pénal proposant des mesures pour lutter contre la spéculation dont une peine de prison pouvant aller de 30 ans à la perpétuité contre toute personne qui spécule ou marchande sur les prix des produits vendus sur le marché national. Notons que le ministre du Commerce a inauguré, hier à Boumerdes, le premier salon de l’exportation auquel participe plus de 50 exposants venus de plusieurs wilayas du pays.  M. Rezig a affirmé que ce salon qui sera couronné par la conclusion de conventions de coopération et de partenariat met en avant les « capacités et moyens humains et matériels dont dispose l’Algérie en matière d’exportation ». A l’occasion, le ministre a indiqué qu’un travail a été engagé avec différents secteurs ministériels et opérateurs concernés, en vue d’améliorer la commercialisation des produits nationaux à l’extérieur, à l’effet de parvenir à « atteindre un volume d’exportations acceptable ».

Faiçal Bedjaoui

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