Économie

Selon un rapport de la Banque mondiale : Les prix du pétrole seront élevés en 2022

Selon la dernière édition du « Commodity Markets Outlook » publiée par la Banque mondiale, les prix de l’énergie devraient en moyenne s’établir en 2021 à un niveau supérieur de plus de 80 % à celui enregistré l’année dernière. Ces prix se maintiendront à des niveaux élevés en 2022.

Les cours du pétrole continuent toujours leur courbe ascendante. les prix ont conclu la semaine de cotation nettement dans le vert vendredi dernier, marquant, ainsi, leur neuvième semaine de hausse d’affilée, au lendemain d’une séance de prise de bénéfices et dans un environnement de forte demande et d’offre contrainte toujours favorable aux prix. En effet, le prix du baril de Brent est pour la pour livraison en décembre a engrangé 92 cents ou 1,08% par rapport à la clôture de jeudi, à 85,53 dollars à Londres. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est s’est apprécié de 1,26 dollar ou 1,52% à 83,76 dollars. Le Brent de mer du nord, avait atteint jeudi en cours de séance asiatique 86,10 dollars, une première depuis octobre 2018, avant de céder du terrain. Les analystes attribuent ces augmentations du cours de l’or noir notamment aux récentes annonces de levée des restrictions de voyages, la lente reprise de la production aux États-Unis et les attentes d’une plus forte demande d’énergie à l’orée de l’hiver et de la saison des fêtes. Et pour cause, Washington a annoncé la semaine dernière que l’administration Biden levait les restrictions aux frontières pour les étrangers vaccinés contre le Covid-19 à partir du 8 novembre après plus de 18 mois d’interdiction, ce qui devrait doper le nombre de vols et le besoin de carburant. L’offre insuffisante peine à satisfaire une demande qui accélère aussi à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord. Selon des analystes du cabinet d’études ING, compte-tenu de l’épuisement des stocks et de l’approche prudente de l’OPEP+ en matière d’augmentation de la production, les prix du pétrole resteront bien soutenus pour le reste de l’année. Et d’ajouter : «le cartel de producteurs, composé des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés via l’accord OPEP+ se retrouvent le 4 novembre pour statuer sur leur niveau de production en fin d’année». Aussi, l’annonce jeudi par l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA) de « températures supérieures à la moyenne prévues dans le Sud et dans la majeure partie de l’Est des États-Unis » cet hiver était toutefois de nature à plafonner la hausse des cours, de l’ordre de 30% au cours des deux derniers mois. La perspective d’un hiver plus rude avait alimenté les spéculations sur une consommation d’électricité plus importante que la moyenne dans l’hémisphère nord cet hiver, tirant de concert les prix du charbon, du gaz et dans une moindre mesure du pétrole vers le haut. Par ailleurs, les experts de la Banque mondiale ont relevé que «les prix élevés de l’énergie vont accroître les pressions inflationnistes mondiales et pourrait alimenter un déplacement de la croissance économique des pays importateurs d’énergie vers les pays exportateurs». Selon la dernière édition du « Commodity Markets Outlook » publiée par la Banque mondiale, les prix de l’énergie qui ont grimpé en flèche depuis au troisième trimestre, devraient en moyenne s’établir en 2021 à un niveau supérieur de plus de 80 % à celui enregistré l’année dernière. Plus explicite, ces experts ont affirmé que «ces prix se maintiendront à des niveaux élevés en 2022, mais s’orienteront à la baisse au second semestre, à la faveur d’une offre moins limitée. Par ailleurs, les cours des produits non énergétiques (matières premières agricoles et métaux) devraient baisser en 2022, après de fortes hausses cette année», soulignant au passage que «la montée des prix de l’énergie alimente considérablement le risque inflationniste à court terme et cette tendance, si elle se maintient, pourrait également peser sur la croissance dans les pays importateurs d’énergie». Selon Ayhan Kose, directeur du département Perspectives de la Banque mondiale, la remontée des cours des produits de base s’avère plus prononcée que prévu. Et la récente volatilité des prix pourrait compliquer les choix de politiques publiques à l’heure où les pays se relèvent de la récession mondiale qui a sévi l’année dernière. En 2021, les prix de certaines matières premières ont atteint voire dépassé les pics historiques de 2011. Les cours du gaz naturel et du charbon se sont notamment envolés à des niveaux records dans un contexte marqué par une offre limitée et par le rebond de la demande d’électricité, note-t-il. Ces prix devraient toutefois diminuer en 2022, sous l’effet du relâchement de la demande et de la progression de l’offre, précise la BM. D’autres flambées des prix pourraient cependant se produire à court terme en raison du niveau très faible des stocks et des problèmes persistants d’approvisionnement. Les cours du pétrole brut (moyenne du Brent, du WTI et du Dubaï) devraient ressortir en moyenne à 70 dollars en 2021, soit une hausse de 70 %. Ils devraient atteindre 74 dollars le baril en 2022, sachant que la demande de pétrole devrait se renforcer pour renouer avec les niveaux d’avant la pandémie. Le recours au pétrole brut comme alternative au gaz naturel est le principal facteur qui pourrait induire une hausse de la demande plus forte qu’anticipé, tandis que la hausse des prix de l’énergie pourrait au contraire commencer à peser sur la croissance mondiale, au détriment de la demande. Après une remontée estimée à 48 % en 2021, les cours des métaux devraient fléchir de 5 % en 2022, sur fond de ralentissement de la croissance mondiale et de résolution des problèmes d’approvisionnement. Les prix agricoles, pour lesquels les prévisions indiquent une hausse de 22 % en 2021, devraient diminuer légèrement l’année prochaine lorsque les conditions de l’offre s’amélioreront et que les prix de l’énergie se stabiliseront.

Faiçal Bedjaoui

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