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Selon le Premier ministre : L’État va se passe des bénéfices de Sonatrach et de Sonelgaz

Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a dévoilé, dimanche, lors de son passage devant la commission finances et budget de l’assemblée populaire nationale (APN) les principaux agrégats macroéconomiques du pays pour l’année 2022. Ces prévisions annonce notamment une amélioration des principaux indicateurs économiques et financiers de l’Algérie à la fin 2021, grâce à une croissance de l’activité du secteur des hydrocarbures de plus de 10%, après le repli enregistré l’année dernière. Ainsi, M. Benabderrahmane a dévoilé les prévisions de clôture de l’exercice 2021 qui annoncent une croissance économique de 4,4% contre un repli de – 4,9% en 2020. Cette reprise s’expliquerait, selon le Premier ministre, par la relance du secteur des hydrocarbures avec 10,3% contre -10,2% enregistré l’année précédente. Selon la même source, le secteur de l’agriculture qui a connu une croissance de 4,1% contre seulement 1,6% l’année dernière a contribué à son tour à cette reprise, soulignant au passage que «la  croissance hors hydrocarbures devrait atteindre 3,5% fin 2021 contre un repli de -3,6% en 2020». Ceci dit, le projet de loi de finances 2022 est basé sur un prix de référence de 45 dollars/baril alors que le prix du baril est actuellement aux environs de 85 dollars. Ainsi, le Fonds de régulation des recettes où sera versé ce surplus, « contribuera à l’absorption de ce déficit ». Le Premier ministre prévoit également un recul important du déficit de la balance des paiements estimé à -5,3 milliards de dollars (-3.3% du PIB) contre -16,4 milliards de dollars fin 2020, soit un recul de 67.5%.  La balance commerciale devrait réaliser un excédent de 2,35 milliards de dollars (+1.5% du PIB), grâce à une augmentation de 62% des exportations des hydrocarbures et de 161% des exportations hors hydrocarbures avec une baisse de 1,3% des importations. Selon les mêmes prévisions, les exportations des hydrocarbures devraient atteindre 32,4 milliards de dollars fin 2021 avec une hausse de 12,3 milliards de dollars par rapport à l’année 2020 (+62%). Cette augmentation est due à l’amélioration des cours du baril sur le marché pétrolier d’une part (une hausse de 55,4%) et à l’augmentation du volume des exportations de 11,7%, d’autre part, explique le Premier Ministre. Ce dernier a indiqué que «les exportations hors hydrocarbures devraient augmenter de 161,8% pour passer de 1,9 milliards de dollars en 2020 à environ 5 milliards de dollars en 2021. Concernant le change, le Premier ministre a que «le taux de change devrait atteindre en moyenne 135 dinars/dollar fin 2021, contre 126,8 dinars/dollar en 2020, compte tenu des fluctuations actuelles accompagnées de la dépréciation du dollar américain face à l’euro».     Quant au taux d’inflation, il devrait s’élever à 4,9% d’ici fin 2021, contre 2,4% en 2020, en raison « d’une hausse significative des prix de +2,5 points de pourcentage, principalement due à la hausse des prix des matières premières au niveau international, ainsi qu’aux coûts inhérents à la logistique ». En outre, il est prévu que l’année 2021 se clôturera avec des recettes budgétaires estimées à 5.858,03 milliards de DA, contre 5.114,09 milliards de DA fin 2020, soit une augmentation de 14,5%.  Selon les mêmes prévisions, la fiscalité pétrolière recouvrée devrait atteindre 778,1 milliards de dinars fin 2021, à la faveur de l’amélioration des cours du pétrole algérien « Sahara Blend », qui pourrait atteindre en moyenne 65 dollars/baril, contre 41,8 dollars/baril en 2020. Concernant les dépenses budgétaires, elles devraient atteindre 8.642,7 milliards de DA d’ici fin 2021, contre 6.902,9 milliards de DA en 2020, enregistrant ainsi une hausse de 25,2% du fait de l’augmentation des dépenses de fonctionnement (+13,1%) et des dépenses d’équipement (+57,3 %). Le déficit du Trésor devrait atteindre -3.614,2 milliards de dinars à la fin 2021 (-16,5% du PIB), contre un déficit de -2.725,4 milliards de dinars fin 2020 (-14,5% du PIB). Par ailleurs, l’aggravation du déficit du Trésor est due à l’augmentation des dépenses budgétaires (+25,2%), principalement due à  la hausse des dépenses d’équipement (57,3%).  Ce déficit sera financé en « recourant aux mécanismes du trésor et d’économie du Fonds de régulation des recettes (FRR) », selon M. Benabderrahmane, rappelant, dans ce sens, les mesures prises par l’Etat au cours de cette année, ayant permis « une reprise progressive de l’activité économique à des niveaux permettant la couverture des pertes enregistrées en 2020, tout en atténuant les déséquilibres des comptes intérieurs et extérieurs de l’Etat et en maintenant  le soutien de l’Etat afin de préserver les acquis sociaux au profit des citoyens en matière de santé, d’éducation et de pouvoir d’achat ».  Le Premier ministre a soutenu, par ailleurs, que «l’Etat comptait renoncer aux bénéfices des deux groupes publics, Sonatrach et Sonelgaz, et d’autres entreprises publiques, pour leur permettre de les réinvestir et d’élargir leurs activités». Concernant les moyens de résorber le déficit budgétaire, M. Benabderrahmane a exclu le recours à la planche à billets ou à l’endettement extérieur, affirmant dans la foulée que «l’’Algérie est l’un des rares pays dans la région où la dette extérieure atteint des niveaux faibles, et qui n’a pas eu recours à l’endettement extérieur durant la période de la crise sanitaire en dépit de ses répercussions sur les économies du monde, et ce grâce aux mesures adoptées par les pouvoirs publics en la matière».

Faiçal Bedjaoui

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