Économie

Noureddine Yassaa, Commissaire aux énergies renouvelables : « Il est nécessaire d’opérer une transition énergétique transversale »

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions au Gouvernement pour exploiter les gisements et accélérer la cadence pour rattraper le retard en matière de déploiement des énergies renouvelables. Cependant, de l’avis du Commissaire aux énergies renouvelables, Noureddine Yassa, la promulgation des textes datant de 2002 est nécessaire pour « libérer les initiatives ». Intervenant dans la matinale de la Radio algérienne, le professeur Noureddine Yassa a indiqué qu’ « il faut accélérer les réalisations dans l’exploitation des énergies renouvelables en vue d’amorcer la transition énergétique et assurer notre sécurité énergétique à moyen et à long termes, ainsi que préserver nos ressources naturelles bien sur le gaz naturel»

Concernant le délai de trois mois,  imparti au gouvernement pour exploiter ces ressources énergétiques renouvelables, le Commissaire aux énergies renouvelables, estime que « pour la mise en œuvre du programme du président de la République,  notamment dans l’électrification des zones isolées et les zones d’ombre, il ya aussi la transition énergétique transversale touchant l’ensemble des secteurs et les grands projets nécessitant la mise ne place d’une capacité de 15 mégawatts à l’horizon 2035, il y a des cadres réglementaires et normatifs qu’il faut mettre en place ainsi que les conditions pouvant permettre un déploiement accéléré des énergies renouvelables ».

Pour ce faire, cet expert explique qu’ « il y a des programmes qui ont été lancés à l’initiative de certaines secteurs, notamment le secteur des collectivités locales qui ont visé certains édifices publics, comme les écoles et les mosquées classés comme étant les édifices les plus consommateurs d’énergie, en plus de l’éclairage public, représentant plus de 60% du budget énergétique des collectivités locales ».   

« Ces programmes ont connu un essor considérable, notamment dans l’électrification des zones isolées avec le système des kits solaires », tient à préciser le professeur Noureddine Yassa, expliquant que « ce sont des programmes lancés et réalisés et qui ont permis de tirer les leçons et d’avoir des enseignements sur le terrain, notamment sur les aspects techniques et réglementaires ainsi que normatifs». Il estime à ce propos qu’ « il y a une cadence importante dans les régions du Sud et les zones frontalières avec beaucoup de projets qui ont été réalisés », soulignant toutefois qu’ « au niveau du Commissariat des énergies renouvelables, nous avons été confrontés, après la signature d’une convention avec le ministère de l’intérieur et des collectivités locales, à des contraintes notamment en ce qui concerne la qualité des installations  et dans certains sites la qualité des études». L’expert en énergies renouvelables déplore en ce sens le fait que « certains qui ont été recrutés pour faire des études, ne soient pas qualifiés pour assurer ces réalisations  ainsi que certains équipements qui sont de très mauvaises qualités et même de contrefaçon». Ce qui a donné selon lui « une image dégradée des systèmes solaires dans certaines localités ». A travers les écoles, cet expert parle de six cents projets installés et qui « marchent très bien », indiquant qu’ « il ya un problème  dans les zones urbaines ou sous urbaines, qui faute, d’un texte pouvant réglementer cette énergie solaire, ont n’arrive pas à la rentabiliser ». Sur le plan législatif, le professeur Nouredine Yassa estime que « nous avons un retard concernant la cadence de réalisation », déplorant le fait que « des textes qui  n’ont pas été promulgué depuis 2002 pour libérer les initiatives à tous les niveaux ». « Avec la promulgation de ces textes, on pourra réaliser cette transition énergétique transversale qui touchera tous les secteurs », affirme dans le même sillage cet expert en énergie renouvelable, précisant qu’ « il ya un problème réel et l’axe le plus visible se situe à Ouled Fayet (Alger) ou trois éoliennes de 75 kilo watt  et une centrale de 75kilowatt, les deux ne fonctionnent pas, donnant une image très dégradée des énergies renouvelables ».

Boubekeur Amrani  

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