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Une bavure policière enflamme un Maroc sous tension : Les prémices d’une révolution !

Au moment où le Makhzen fait face à un vaste mouvement de contestation politique et sociale, la mort dans jeune supporters du Raja Casablanca dans des conditions douteuses lors d’une course poursuite avec la police marocaine, enflamme les réseaux sociaux. Les signes sont là : Ce sont les prémices d’une révolution !

Les Marocains sont en colère. Ils sortent dans la rue depuis le 21 octobre pour afficher leur opposition au pass sanitaire, à la hausse des prix vertigineuses qui atteint parfois les 200% et les 45% pour les produits énergétiques. Ils battent le pavé pour dénoncer le chômage endémique et les conditions injustes pour le recrutement dans l’enseignement. Ils sont surtout affligés et humiliés par la corruption du régime du Makhzen, prêt à toutes les concessions, quitte à aller loin, très loin dans la normalisation avec l’entité sioniste pour se maintenir. Une contestation sociale qui vire à la revendication politique, celle du départ pur, et simple du régime du Makhzen. D’ailleurs un appel a été lancé pour de nouvelles manifestations dans l’ensemble des villes du Royaume, prévues vendredi.  Alors que la situation est déjà très tendue, c’est une bavure policière qui risque d’emporter le régime marocain. La mort d’un jeune supporter du Raja Casablanca, dans des conditions obscures lors d’une course poursuite menée par la police enflamme les réseaux sociaux et échauffe les Marocains qui considèrent déjà que c’est le méfait de trop. Serait-ce l’étincelle qui allumera le brasier de la révolution au Maroc ? 

Alors qu’une  vague de colère  marque plusieurs villes, le Maroc s’enfonce dans la crise notamment après les révélations sur la mort, le 8 septembre 2021, du jeune supporters du Raja de Casablanca Youssef Bejjaj décédé dans des conditions abominables suite à une course poursuite avec des policiers. La plainte déposée par sa mère après un mois de son décès remet l’affaire au grand jour. L’annonce a enflammé les réseaux sociaux mettant à nu la violence de la police marocaine et ses pratiques extrajudiciaires.

Une enquête et une autopsie  ne viennent toujours pas éclaircir les Marocains sur cette mort que la maman de la victime met sur le compte des policiers qu’elle accuse ouvertement en affirmant que son fils a été « tué pour une simple contravention. À combien s’élève le montant d’une amende ? S’il était en tort, il [le policier] aurait pu le mettre en prison pendant 48 heures ou même un mois. Mais qu’il soit tué à l’issue d’une poursuite, aucune mère ne peut l’accepter », affirmait-elle dans des propos repris par le journal Middle East Eye dans sa version française.

Toujours selon le même journal, la mère de Youssef Bejjaj affirme que « le corps du jeune motard portait des traces de coups sur le cou, sur le ventre et sur les genoux. « Pourquoi tout ça ? Même au mouton du sacrifice [de l’Aïd], on ne lui fait pas subir ça ! », fulmine la vieille femme qui « accuse un autre policier d’avoir confisqué le téléphone d’un témoin pour effacer une vidéo de la scène les plaques d’immatriculation des motos appartenant aux policiers ».  Décidée à « aller jusqu’au bout pour son fils », Nora, la maman de Youssef est rejointe dans sa lutte pour la vérité par les Green Boys, des supporters du Raja (club professionnel de football basé à Casablanca) auquel appartenait aussi Youssef Bejjaj. Via des hashtags (#JusticeForYoussef) et de photos, ces jeunes affirment sur leur page Facebook faite de 500 000 abonnés que  « c’est désormais à nous de prendre le relais car la famille du défunt a suivi et appliqué la procédure légale à la lettre sans obtenir de résultat… Sans obtenir leurs droits ».

« Lorsque Youssef est tombé, les policiers l’ont frappé. Il a reçu des coups de pied, des coups à la tête et dans le ventre, ainsi que dans les côtes… au point que l’équipe médicale qui l’a pris en charge a déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un simple accident » témoignent-t-il  précisant que la scène a été filmée  « par une personne présente au moment des faits » et que « le témoin de la scène a reçu des coups et a été insulté ». « Son téléphone lui a été confisqué et la vidéo a été supprimée. Vivons-nous à ce point dans l’anarchie ? De quel droit le policier, en dehors de ses heures de travail, couvre-t-il le crime de son ami ? » se demandent les amis de Youssef.   Aussi, dans un climat déjà de tension alimenté par des manifestations qui traversent plusieurs villes du Maroc, l’affaire Youssef Bejjaj risque d’alimenter le brasier et les conditions pour un tel scénario sont présentes dans la colère qui a suivi cet acte de la police marocaine. « Nous ne renoncerons pas au sang de notre frère [nous irons jusqu’au bout], malgré le refus de délivrer le rapport d’autopsie, sous prétexte qu’il est confidentiel et malgré le refus de fournir les extraits vidéos par la caméra du tramway, près de laquelle les faits ont eu lieu » avertissent ses amis.  « Si vous pensez que cette affaire est close, comme vous l’avez fait pour Hamza Bekkali – paix à son âme –, sachez que nous allons remuer ciel et terre pour que justice soit faite » affirment-ils à l’adresse du directeur général de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), les renseignements intérieurs, Abdelatif Hammouchi. 

Plus qu’une bavure policière, cette affaire prend une tournure politique. La colère est palpable au Maroc. Car à la misère et la pauvreté imposées aux Marocains, ajoutent l’humiliation forcée de la normalisation avec l’entité sioniste et la violente répression qui s’abat sur les Marocains, qui n’hésitent plus à braver les arrestations arbitraires et la violence des forces du Makhzen pour battre le pavé et demander le départ de ce régime corrompu. Cette nouvelle affaire intervient d’ailleurs à la veille de grandes manifestations prévues vendredi dans plusieurs villes du royaume.

Akli Amor

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