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Les présidents des groupes parlementaires se liguent contre Boughali : Bras de fer à l’APN

L’Assemblée populaire nationale connaît ses premières tensions, six mois à peine après son élection. 

Un bras de fer oppose depuis quelques jours le tenant du perchoir, issu du groupe parlementaire des indépendants, Brahim Boughali, aux présidents de cinq groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition. Bien que les tensions soient dues, officiellement, à une querelle sur des questions organisationnelles et protocolaires, l’on s’interroge déjà si cette querelle ne cache pas des dissensions plus profondes. Les groupes parlementaires du FLN, duRND, d’El Bina, du MSP et d’El Moustakbal se sont, semble-t-il, ligués contre le président de l’APN, Brahmi Boughali, à qui ils exigent le retour à l’application du règlement intérieur de l’institution parlementaire.

Une conférence de presse a, en effet, été animée hier à l’issue d’une plénière dédiée à l’examen du projet de loi pourtant sur l’organisation judiciaire, par les représentants des cinq groupes parlementaires. Une conférence destinée à répondre, selon ses initiateurs, « aux dépassements  du teneur du perchoir et de mettre les points sur les « i ». Ainsi, Sid Ahmed Temamri, président du groupe parlementaire FLN est revenu sur l’incident qui mis le feu aux poudres lors de la journée consacrée à l’évaluation de l’action diplomatique du Parlement tenue mercredi. Il a ainsi reproché à Boughali d’avoir interdit l’accès à la salle où se tenaient les travaux de cette journée, à certains présidents de groupes parlementaires, au motif qu’ils étaient en retard. Il lui reproche surtout de l’avoir fait de manière peu cavalière et qui ne respectent pas les dispositions du règlement intérieur de l’institution parlementaire.  Il précisera dans son intervention, que « les retards sont récurrents », déplorant le fait que les médias aient impliqués, ce qui est, selon ses dires, « un comportement inadmissible ». Le député du parti d’Abou El Fadhl Bâadji a appelé le président de l’APN à appliquer le règlement intérieur de cette institution élue, estimant que « la base de la mission législative est la prise en charge des préoccupations des citoyens ».

De son côté, le président du groupe parlementaire du RND, Mohamed Touil, a indiqué que « les chefs de groupes parlementaires n’ont, à aucun moment, enfreint le règlement intérieur de l’APN », expliquant que « la mission du parlementaire est dictée par la Constitution et le règlement intérieur du Parlement ». Et de préciser que « le président de l’APN s’est adressé aux médias ce qui est contraire aux us parlementaires ». Le député du parti de Tayeb Zitouni estime qu’ « il existe un simple différend organisationnel que nous voulons résoudre au sein de l’institution», appelant lui aussi à l’application du règlement régissant cette institution.

Du côté du groupe parlementaire du MSP, Ahmed Sadouk a tenu à assurer que « le conflit est loin d’être personnel ou un quelconque règlement de comptes, avec le président de l’APN », expliquant que « ce qui c’est passé est un manque de considération, voire une humiliation à l’égard des chefs de groupes parlementaires ainsi qu’envers certains députés », et ce dit-il « en permettant à des employés de l’APN de les chasser d’une rencontre à laquelle ils étaient conviés »

Pour sa part, le président du groupe parlementaired’El Bina, Kamel Ben Khelouf, a rappelé que « l’Assemblée populaire nationale est une institution constitutionnelle », estimant que « l’application du règlement intérieur et le contrôle de l’action du gouvernement ainsi que la transmission des préoccupations des citoyens, sont la base de la mission des chefs de groupes parlementaires » et non pas, dit-il « ces futilités qui ne mènent à rien ». Le chef de groupe d’El Moustakbal Fatah Boutbik,  estime  que « l’essentiel est de servir le citoyen en s’éloignant des pratiques anciennes ».Et d’ajouter « en ce qui concerne le travail quotidien du député est une affaire interne au parlement et il est inadmissible de l’étaler en dehors de cette institution », appelant à « corriger les failles commises durant les derniers six mois ».

Il est utile de noter dans ce contexte que le conflit a éclaté au grand jour lorsque des chefs de groupes parlementaires « retardataires » ont été interdits d’accès aux travaux d’une journée parlementaire organisée mercredi. Le fait qui a été rapporté par un site électronique a conduit le président de l’APN à publier une mise au point, assez virulente, avant de rétracter. Un incident qui a conduit à une controverse entre le Brahim Boughali et les présidents des groupes parlementaires. Cette querelle semble futile au regard des questions nationale sur lesquelles doit se pencher le Parlement. Or, cela laisse interrogateur quant aux motifs réels de cette empoignade. Serait-ce un sursaut de dignité de parlementaires qui transcendent leurs appartenances politiques et se solidarisent pour imposer le respect des règles au sein de l’institution parlementaire, ou ces tensions reflètent-elles des dissensions plus profondes qui peuvent conduire à la modification de la structure de la majorité parlementaire ?

Boubekeur Amrani

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