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Spéculation et contrebande : Les raisons de la pénurie

Le Directeur des activités commerciales et de l’organisation au niveau du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Sami Koli a indiqué hier que la pression sur l’huile est due à des fuites, via les réseaux de contrebande, vers un pays voisin. 

La pression actuelle sur le marché des produits de la large consommation, l’huile notamment, continue d’alimenter le débat. C’est dans ce contexte que les responsables du ministère du Commerce multiplie les sorties afin de rassurer les citoyens et les assurer de la disponibilité de la production. Hier, c’est le Directeur des activités commerciales et de l’organisation au niveau du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations qui est intervenu sur les ondes de la Radio algérienne afin de mettre en avant les résultats du département du Commerce, mais aussi réitérer les assurances du gouvernement à propos de la gestion de la crise qui secoue le marché, tout en avançant certaines explications. Sali Koli a ainsi assuré que l’activité commerciale connaît actuellement une grande dynamique après deux années marquées par les effets de la pandémie du Covid 19 et son impact sur l’activité économique en général. Ce qui ne doit toutefois pas nous faire oublier le grand travail accompli par les services du ministère du Commerce, ajoute le même responsable qui a expliqué que la pandémie a engendré une hausse notable des prix du transport, la hausse des prix des matières premières sur les bourses internationales, le manque constaté de containers qui n’ont pas été récupérés à temps. D’autres difficultés ont engendré en effet des perturbations durant la première année de la pandémie telles que la dévaluation de la monnaie nationale en plus des activités de stockages de certains produits par les pays producteurs qui craignaient des pénuries au niveau interne, a expliqué par ailleurs, M. Koli qui a également évoqué, comme cause des perturbations, le comportement au niveau national et international  des consommateurs qui s’adaptent à la nouvelle situation induite par la pandémie.

Ces difficultés induisant des situations de perturbation ne doivent pas « nous faire oublier le travail qui a été fait pour justement faire face à cette situation », estime M. Koli qui a noté que l’année 2020 n’a pas connu autant de difficultés. La pression sur les produits de large consommation livre petit à petit ses secrets étant donné, explique-t-il, que l’on a compris qu’elles surviennent surtout durant deux périodes précises à savoir le début de l’année et la période précédant de peu le début du mois de Ramadhan.

Toutefois, le Directeur général des activités commerciales et de l’organisation au niveau du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations réfute catégoriquement l’existence de ruptures de stocks de certains produits mais, explique-t-il, plutôt des pressions dues à divers facteurs comme la hausse de la demande durant certaines périodes qui se joignent à la spéculation et le stockage illicite. M. Koli dira que le ministère du commerce a pu faire à ces situations grâce aux opérateurs économiques mais surtout au travail sur le terrain des inspections  pour traquer les auteurs de ces actes inacceptables.

Evoquant la récente pénurie constatée sur l’huile, M. Koli a révélé qu’une quantité de 12.941, 65 tonnes équivalent à 13 millions de litres a été mise sur le marché durant le début du mois de janvier. Ce qui représente, un million d’excédent par rapport au besoin habituel, explique-t-il,  précisant que la pression n’est pas due à un manque mais plutôt à des pratiques malsaines. M. Koli signalera pour la première fois, l’existence de réseaux de trafic de ce produit qui parviennent à faire sortir de grandes quantités d’huile des frontières vers d’autres pays voisins. Des images existent sur les réseaux sociaux, fait-il savoir, montrant ces pratiques avec de l’huile algérienne sur les rayons d’un pays voisin. La spéculation  participe également à la naissance de cette pression, a-t-il fait savoir, rassurant que les enquêteurs du ministère du Commerce sont sur le terrain pour débusquer les spéculateurs et contrebandiers. Avec jusqu’à hier 3 378 interventions ayant révélé une somme de 80 millions de dinars découlant des activités non facturées.   Plus rassurant, le responsable du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a fait savoir que les quantités disponibles actuellement et qui sont prêtes à être mises sur le marché sont estimées à 26.400 tonnes de matières brutes ou l’équivalent de 25 344 tonnes d’huile de table. Les quantités produites par les 6 opérateurs existants et qui verront l’arrivée d’un septième, est, selon M. Koli, estimé 40.305 tonnes d’huile. 

Kamel Nait Ameur

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