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Les cours du Brent s’approchent des 87 dollars : Le baril renoue avec les sommets

Les cours du baril renouent avec les sommets. Après avoir clôturé la semaine dernière avec un nouveau plus haut, les marchés ont démarré une nouvelle de cotation sur les chapeaux de roues, les cours ayant atteint des niveaux qui n’ont été vus depuis plus de trois ans, boostés par les craintes sur la production en Libye et au Nigeria.

Le Brent de la mer du Nord a atteint 86,71 dollars le baril, un plus haut depuis octobre 2018 et à quelques cents à peine sous un niveau inobservé depuis 2014. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février gagnait 0,14% à 83,94 dollars.

Plusieurs facteurs ont contribué à ce rebond des prix, notamment les interruptions de production « en Libye, au Nigeria, en Angola, en Équateur et, plus récemment, au Canada en raison du froid extrême », explique Hussein Sayed, analyste chez Exinity.

  « Les marchés restent concentrés sur l’équilibre délicat entre l’offre et la demande, qui semble avoir un impact assez important sur les fluctuations de prix tout au long de la reprise économique post-pandémie », remarque Walid Koudmani, analyste chez XTB. Le Nigeria produit par exemple 0,5 million de barils par jour en moins depuis la mi-2020, soit 1,4 million de bpj, selon les chiffres de SEB. L’offre de l’Angola recule également depuis 2016, pour atteindre 1,2 million de barils par jour désormais. Le risque géopolitique s’ajoute également à l’équation. Si le conflit entre la Russie et l’Ukraine s’intensifie et entraîne de nouvelles perturbations de l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe, les prix de l’énergie, et donc du brut, pourraient encore augmenter, selon certains analystes. Les prix du gaz naturel, toujours très élevés, contribuent également à la hausse des prix du pétrole. Il en résulte « une augmentation de la demande de diesel et de fioul en remplacement du gaz naturel, partout où cela est possible », souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB. Le variant Omicron du Covid-19, d’abord perçu comme une menace pour les achats de brut, s’avère moins grave pour la demande que ses prédécesseurs, n’impactant pas les consommateurs de carburant. »Seuls les membres de l’Opep et leurs alliés peuvent faire baisser les prix à ce stade en pompant davantage de brut », relève M. Sayed. Cependant, les pays de l’Opep+ vont probablement s’en tenir à leur stratégie d’assouplissement progressif des réductions de production. D’ailleurs c’est ce qu’a laissé entendre hier le ministre saoudien du pétrole. le Prince Abdulaziz bin Salman a indiqué hier en marge de la semaine de la durabilité à Abu Dhabi que l’Opep a consenti des efforts suffisants pour stabiliser le marché pétrolier, précisant que les prix actuels étaient « confortables ». 

Pour rappel, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires ont décidé lors de leur réunion du maintien de la stratégie de hausse progressive de l’offre de pétrole à 400.000 barils/ jours chaque mois.

Pendant la pandémie, le plongeon des cours du brut jusqu’en territoire négatif avait fait basculer dans l’insolvabilité des entreprises de forage de pétrole de schiste, dont le coût de production est bien plus élevé que le pétrole léger foré par exemple en Arabie saoudite. De nombreux analystes s’attendent désormais à voir les prix du brut dépasser les 90 dollars le baril, voire la barre des 100 dollars. Pour Hussein Sayed, « ce qui semblait impossible il y a quelques mois a maintenant de fortes chances de se produire ».

Chokri Hafed

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