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Petite hausse du remplissage des barrages malgré la faible pluviométrie : Doit-on craindre une nouvelle sécheresse ?

L’Algérie connaît une nouvelle fois un hiver marqué par de faibles précipitations. Malgré les précipitations qui ont caractérisé le mois de novembre dernier et qui contribué quelque peu au remplissage des barrages, le retour à une saison sèche depuis quelques semaines, fait craindre le spectre de la sécheresse. Cependant, au niveau de l’ONM, on estime qu’il est encore prématuré pour se prononcer sur la question.

Les précipitations de l’automne dernier ont permis le remplissage des barrages. Or cela s’est fait de manière inégale selon les régions du pays. Selon, le ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, «le taux national de remplissage des barrages a légèrement augmenté à 37,66% ». La même source a, cependant,  souligné que «le taux de remplissage des barrages en exploitation est de 22,80% dans l’Ouest du pays et la région du Chellif contre 18,33% dans le Centre et de 61,92% dans la région Est». Le taux de remplissage à travers le territoire national était, jusqu’au 12 décembre dernier,  de 36,24%, soit 23,12% à l’Ouest, 23,61% à Chellif, 16,06% au Centre et 59,22% à l’Est. Dans le but de venir à bout au stress hydrique qui continue  à sévir dans plusieurs régions du pays, le ministère de tutelle a mis en place un programme exceptionnel qui porte sur la réalisation de 700 forages. «320 projets ont été concrétisés et mis en services effectivement», a-t-on expliqué. D’après les chiffres du ministère, les programmes d’autres institutions à travers le pays comprennent un total de 1.200 forages. «En tout, 577 ont été réalisés», affirme la même source. Celle ci rappelle que «trois programmes d’urgence ont été lancés en 2020 au profit de la wilaya d’Alger. Il s’agit du programme de la Direction des ressources en eau de la wilaya, celui de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger ainsi que le programme de forage de la wilaya d’Alger. «L’ensemble de ses programmes au niveau de la capitale englobent la réalisation de 217 forages, parmi lesquels 171 ont d’ores et déjà été mis en service», a t-on fait savoir. C’est dire que le département de Hasni se prépare à faire face à une éventuelle saison sèche. Selon au niveau de l’Office national de météorologie on veut se montrer rassurant et on estime qu’il est encore trop tôt pour évoquer une sécheresse. Ainsi, la chargée de communication de l’ONM, Houaria Benrekta, a affirmé hier dans un entretien à l’APS, qu’il est « trop tôt » pour parler d’une période de sécheresse. Elle a ajouté que «le retard de la saison des pluies dans certaines régions du pays en cet hiver est dû à une forte pression atmosphérique concentrée en Méditerranée». Et d’ajouter que «la forte pression atmosphérique, concentrée actuellement en Méditerranée, touche également les pays du Sud du bassin».

Retour des pluies dès samedi

«Elle constitue désormais une barrière empêchant toute infiltration d’air froid, repoussé vers d’autres régions», a souligné la même source. «Cependant un changement est prévisible à la fin du mois en cours », a-t-elle fait savoir. «La météo en Algérie connaît une phase de stabilité marquée par l’absence de précipitations », a t-elle relevé. La même responsable indique que «l’on constate que les jours secs en cet hiver sont moins importants que les jours de pluie », a-t-elle observé. «Un changement de météo est prévisible à partir du 12 février en cours et les jours du même mois qui s’en suivront», a affirmé Houaria Benrekta, rappelant que «le même phénomène météorologique avait été observé durant les trois dernières années 2019, 2020 et 2021, soit un retard de la saison des pluies attendues en décembre et janvier jusqu’aux dix derniers jours du mois de février, et des intempéries en février et mars incluant même des chutes de neige». «Un changement des conditions météorologiques est attendu avec la baisse de la pression atmosphérique concentrée en méditerranée et l’infiltration de l’air froid dans les régions nord du pays », a-t-on, indiqué. Le directeur du Centre climatologique national, Salah Sahabi Abed, a déclaré, que «parler des intempéries et des changements climatiques en Algérie ou dans tout autre pays est devenu une question courante, étant étroitement lié à la situation climatique mondiale, fortement affectée par le réchauffement climatique, qui a provoqué en Algérie, comme dans la région nord-africaine, des phénomènes naturels exceptionnels». «Il s’agit des sécheresses, des orages fréquents sur de courtes périodes, susceptibles d’entraîner des inondations», a-t-il expliqué. Il a rappelé que «les études réalisées par des spécialistes dans le domaine, qui indiquent qu’au cours des prochaines années et jusqu’en 2030 ou encore en 2050, la pluviométrie saisonnière diminuera à 20%, voire oscillera entre 15 et 30%». Et pour cause, les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique. «Si elles ne sont pas réduites ou atténuées en prenant les mesures nécessaires, il est possible d’atteindre un hiver sans pluie», a-t-il alerté, faisant constater que «les taux de pluviométrie ont diminué en Algérie au cours des trente dernières années». «Il y a dix ans qu’il a été constaté en Algérie que le mois de janvier est devenu un mois sec, sans que cela ne signifie que le pays est entré dans une phase de sécheresse», a-t-il expliqué. Il a ajouté que «le Centre climatologique national avait établi des prévisions pour les mois de décembre, janvier et février derniers, annonçant des précipitations inférieures à la moyenne saisonnière». «Les prévisions pour les trois prochains mois démontrent que les taux de pluviométrie seront dans la normale», a-t-il révélé.

Salim Abdenour

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