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Un autre navire bloqué en Europe récupéré par l’Algérie : La gestion du transport maritime à l’index

La gestion du transport maritime pose de sérieuses interrogations. Les litiges sur les navires battant pavillon algérien sont multiples et mettent à l’index la gouvernance d’un secteur névralgique, qui doit pourtant contribuer à baisser la facture des services. 

Bloqué depuis plus de trois mois en France, le navire algérien « Imedghassen » a finalement été récupéré. Dans ce contexte, le Procureur général près la Cour d’Alger, Mourad Sid Ahmed a précisé dimanche soir que «le navire faisait l’objet d’une saisie judiciaire dans le cadre d’une enquête dans une affaire de corruption». La même source a, en ce sens, fait part du «placement sous mandat de dépôt du principal mis en cause, et sous contrôle judiciaire d’un autre mis en cause». Soulignant que «cette affaire a été largement relayée sur les réseaux sociaux fait l’objet de suivi par les hautes autorités du pays », le magistrat a précisé qu’il s’agissait là d’une affaire de récupération des biens et avoirs issus des affaires de corruption». « La valeur de ce navire est de 18 millions de dollars et faisait l’objet de saisie suite à une enquête judiciaire dans une affaire de corruption, et voilà que l’affréteur le détourne vers l’étranger, d’où sa saisie dans un port étranger », a expliqué le Procureur Général, précisant que «les auteurs de ces actes ont été poursuivis pour recel d’avoirs criminels issus des affaires de corruption et du blanchiment d’argent». Détaillant les tenants et les aboutissants de cette affaire, le Procureur général a ajouté qu’«en date du 23 janvier 2022, le juge d’instruction a ouvert une enquête sur l’affaire, suite à quoi le principal accusé qui est le dirigeant d’une société privée, a été placé en détention provisoire, alors qu’un autre accusé a été mis sous contrôle judiciaire». Après une série de contentieux commerciaux et de poursuites pénales ces efforts ont été couronnés par la récupération du navire qui a accosté dimanche au port d’Alger. De capacité de plus de 2.000 conteneurs, le navire algérien, appartenant à la compagnie maritime algérienne Global Maritime Algeria, est l’un des gros porteurs de la flotte de la marine marchande algérienne, en plus des technologies de points dont il dispose. Il a fait l’objet d’une sous saisie conservatoire, suite à la demande  formulée par son affréteur à savoir Anisfer Line. Construit en 2012, le navire Imedghassen est revenu au coût de 14 millions de dollars. 

Il faut dire que ce n’est pas la première fois que des litiges commerciaux affectent le secteur du transport maritime algérien. Après le blocage de plusieurs natives de la Cnan-Nord et de la Cnan-Med dans des ports européens en raison de réserves techniques, cette énième affaire pose de sérieuses questions sur la gestion du secteur. Une gestion d’ailleurs dénoncée par le premier responsable du secteur, Aissa Bekkai qui fait un lourd constat il y a quelques jours. Il a jeté un pavé dans la marre la semaine dernière que le Navire de transport de voyageurs Tarik Ibn Ziad appartenant à la compagnie publique Algérie Ferries a failli être vendu en ferraille à l’étranger.

D’ailleurs, Bekkai évoque dans ce contexte les intentions malveillantes de certains responsables. Ces derniers sont allés jusqu’à vouloir vendre le fer du navire Tariq ibn Ziyad au kilo, a-t-il révélé.

Salim Abdenour 

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