DébatsL'éditorial

Guerres du futur

“Il vaut mieux faire l’information que la recevoir ; il vaut mieux être acteur que critique.”

Winston Churchill, homme d’État britannique

Le conflit en Ukraine fait rage. Au-delà d’une certaine intensité des opérations sur le terrain, le conflit fait l’objet d’une certaine exposition médiatique et ce n’est pas un hasard. Car, ce qui se passe aujourd’hui en Europe de l’Est représente l’exemple type de ce que seront désormais les conflits et les guerres. Des guerres qui se joueront plus sur le terrain économique, des affrontements cybernétiques et de l’opposition par médias interposés que sur le terrain de la confrontation purement militaire. Et c’est en cela que la crise ukrainienne représente un point de basculement. Au-delà du fait qu’elle est le produit d’une reconfiguration géopolitique en marche, la crise ukrainienne prouve que les guerres du futur seront essentiellement des guerres de l’information. Nous le voyons. Au moment où l’Occident mène un matraquage médiatique et une propagande anti-russe à grande échelle, il s’est arrangé pour limiter l’activité des grands médias russes, RT et Sputnik, avant même de penser à sa bombe atomique économique. C’est dire l’importance des médias et de l’information dans le conflit. D’ailleurs, camps militaires russes et ukrainiens se confrontent sur le plan médiatique en multipliant les interventions diffusées en direct sur les plateformes d’information. Il est vrai que le monde avait eu un avant-goût des guerres de l’information lors de la guerre du Golfe et du rôle que CNN avait joué pour légitimer l’invasion américaine de l’Irak. Aujourd’hui, et à travers le conflit ukrainien, cela prend une toute autre dimension. Cela doit nous permettre de prendre conscience d’une réalité en Algérie. Face à ces guerres d’un nouveau type, il est plus que nécessaire de s’armer. Il s’agit de construire un système médiatique crédible et performant, mais aussi élaborer une stratégie de communication efficace, bien ficelée et avec des objectifs bien définis. Et cela ne peut se faire qu’en mettant fin à la défiance ambiante et qu’en misant sur la coordination entre médias et institutions. La question de l’information et des médias ne peut pas attendre. Elle est prioritaire et stratégique. Il est surtout nécessaire de comprendre que désormais il n’y a plus de place pour le culte du secret dans le monde d’aujourd’hui et  le pouvoir n’est plus entre les mains de ceux qui détiennent l’information, mais entre les mains de ceux qui la donnent !

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