Actualité

Moscou hausse le ton et avertit : Vers une confrontation directe entre la Russie et l’Otan !

Lors que la Russie a réussi à prendre plusieurs places fortes en Ukraine et a pris le contrôle de plusieurs ports stratégiques, un second round de pourparlers entre Moscou et Kiev doit prendre place aujourd’hui avec pour objectif de négocier les termes d’un cessez-le-feu, selon un porte-parole du Kremlin. Cependant, et face à la montée des tensions, Moscou n’écarte pas une confrontation directe avec l’Otan.  

Selon l’agence de presse russe « Sputnik », le vice-ministre russe des affaires étrangères, Alexander Grouchko, qui rappelle que «l’Union Européenne va fournir des armes à l’Ukraine», n’exclut pas «une confrontation directe entre la Russie et l’Otan». «Des risques, bien sûr, surviennent. Et, bien sûr, nous sommes extrêmement préoccupés par le sujet du programme de fourniture d’armes à l’Ukraine», a-t-il expliqué, ajoutant que «tout est très dangereux dans cette situation». Interviewé par la chaîne Rossiya 24, Alexander Grouchko a indiqué que «rien ne garantit qu’aucun incident ne se produira», soulignant que «Moscou entend les déclarations de l’Alliance sur son refus d’intervenir dans cette opération militaire en Ukraine». Sur sa lancée, il a ajouté que «cela montre qu’il y a encore au moins un peu de bon sens dans les actions de l’Otan». Le diplomate russe est revenu sur les dernières évolutions qui marquent de la situation et revenu sur la position russe ouverte à la voie diplomatique, expliquant que «Moscou a toujours prôné des solutions politiques et diplomatiques, et non des solutions militaires en se réservant le droit de prendre les mesures jugées nécessaires en cas d’échec de règlement du problème par des moyens politiques sur la base du consensus». À ce propos, il a noté que «les pays Occidentaux doivent prendre conscience de la présence des intérêts légitimes de Moscou dans le domaine de la sécurité», rappelant «la crise des missiles de Cuba, quand il y avait le choix entre un bouton rouge et une ligne rouge». Pour le diplomate, il «était possible de trouver un équilibre rationnel des intérêts, et aujourd’hui, le plus important est que les pays se rendent compte de leur intérêt et reconnaissent que chacun a des intérêts légitimes». Notons que l’Union européenne a annoncé lundi avoir débloqué 450 millions d’euros afin de financer l’achat d’armes au profit de l’Ukraine. Cependant, et au-delà de l’annonce les Européens s’interrogent sur les possibilités d’acheminer ces armes vers l’Ukraine, d’autant que sur le terrain l’offensive russe a permis à Moscou de prendre le contrôle de plusieurs ports ukrainiens.  L’armée russe a affirmé hier matin avoir pris le contrôle de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, située dans le sud du pays, après des combats acharnés ces dernières heures. « Des unités de l’armée russe ont pris le contrôle total de la capitale régionale de Kherson », a affirmé le porte-parole des forces armées russes, Igor Konachenkov. L’armée russe a également pris le contrôle d’un autre port clé de l’Ukraine, celui de Berdiansk et a lancé l’offensive sur  celui de Marioupoul, selon des médias. En six jours d’opération, la Défense russe a déclaré avoir détruit plus de 1.300 infrastructures militaires en Ukraine. 

Entre-temps, un second round de pourparlers est prévu entre Moscou et Kiev. 

Après l’échec de la première rencontre, tenue à la frontière ukraino-bélarusse, très précisément dans la région de Gomel, non loin de la centrale nucléaire accidentée de Tchernobyl, les représentants des deux pays doivent se rencontrer aujourd’hui pour la seconde session de pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine à la frontière polono-bélarusse. Dans les premières négociations, Kiev avait demandé un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes russes du territoire ukrainien. Le chef de la délégation russe, le conseiller du Kremlin Vladimir Medinski, a espéré «trouver un accord avec Kiev dans l’intérêt des deux parties». La partie russe a exigé «la reconnaissance par l’Ukraine de l’indépendance des Etats du Donetsk et du Lougansk et de reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée, la démilitarisation et la dénazification de l’État ukrainien et la garantie de son statut neutre» en préalable à tout règlement.

Des sanctions sélectives

De leur côté, les membres de l’Otan ont adopté hier une nouvelle batterie de sanctions contre la Russie. Le président américain, Joe Biden a annoncé la fermeture de l’espace aérien US à l’aviation russe. Dans l’Union européenne, certaines sanctions annoncées ont pris effet hier. Les médias russes, notamment Sputnik et Russia Today sont interdits, et leur diffusion bloquée en UA, alors que les pages de ces médias ont été fermés sur Facebook, Twitter ayant également annoncé suivre le mouvement, et leurs applications ne sont plus téléchargeables sur Google Plays et Apple Appstore. Les sanctions économiques ont également pris effet. Les Vingt-Sept ont exclu sept banques russes du système financier international Swift, mais épargnent deux gros établissements financiers très liés au secteur des hydrocarbures, selon la décision publiée hier au Journal officiel de l’Union européenne. La sanction ne concerne ni Sberbank, première banque du pays, ni Gazprombank, par lesquelles passent une grande partie des paiements pour les fournitures de gaz et pétrole russes, dont sont très dépendants certains Etats européens. Côté russe, on commence aussi à prendre des contre-mesures. Le groupe sidérurgiste russe Severstal a annoncé mercredi l’arrêt des livraisons en Europe après les sanctions prises par l’Union européenne contre son actionnaire principal russe, Alexei Mordachov

Salim Abdenour

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *