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Impact de la crise ukrainienne sur l’économie mondiale : L’Algérie se prépare à faire face

Au bout de dix jours de conflit, la situation en Ukraine commence à engendrer ses premiers effets sur l’économie. Le Fonds monétaire international a averti hier contre les effets des sanctions économiques imposées à la Russie sur l’économie mondiale. L’Algérie n’est pas en marge et se prépare à faire face aux retombées éventuelles de la crise. Le Gouverneur de la Banque d’Algérie a indiqué hier qu’une cellule de crise a été installée pour suivre l’évolution de la situation, tandis que le ministre de l’Agriculture a assuré que les stocks de céréales sont suffisants pour couvrir les besoins nationaux d’ici la fin de l’année. 

Les cours des matières premières flambent. Les prix du pétrole ont tutoyé les 140 dollars hier tandis que le cours du contrat futur de blé tendre pour échéance de mars a dépassé les 400 euros la tonne sur les marchés européens. Une situation qui risque d’impacter l’ensemble des économies.  Dans ce contexte, l’impact de la crise géopolitique actuelle sur l’économie algérienne suscite les interrogations. L’envolée des prix du brut alimente l’optimisme et les prévisions de recettes en hydrocarbures à la clôture de l’exercice actuel commencent à être avancées. Cela à supposer que l’envolée actuelle des cours se maintienne et qu’un nouveau krach de l’économie mondiale ne vienne pas plomber les marchés énergétiques. Mais l’Algérie est aussi un gros importateur de céréales, de blé notamment. Et la hausse des cours du blé tendre et du blé dur alimente les inquiétudes. Cependant, l’Algérie dispose de stocks stratégiques de céréales afin de faire face à des retournements subits du marché. C’est ce qu’a tenu à rappeler le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Des stocks de céréales suffisants

En marge de sa visite de travail ce dimanche dans la wilaya de Souk Ahras, Mohamed Abdelhafidh Henni a assuré que l’Algérie « dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial ». Intervenant dans cette conjoncture marquée par la hausse des prix des produits agricoles engendrée par le conflit en cours en Ukraine et son impact sur les pays importateurs, Henni a indiqué à ce sujet qu' »il y a de fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière » mais « l’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales ». Cette visite intervient en effet alors que les prix des céréales notamment connaissent une hausse très importante sur les marchés internationaux des suites du conflit sévissant actuellement en Ukraine, un des plus grands pays producteurs en la matière.  A cet effet, justement, le ministre de l’Agriculture n’a pas manqué de souligner que « l’Algérie qui considère ce créneau comme une filière stratégique a, non seulement mis au point tout une stratégie pour développer les céréales mais elle a, en prévision des conjonctures pareilles, constitué un stock stratégique pour se prémunir des impacts induits ».

Notons que la tonne de blé tendre se négociait à plus de 422 euros la tonne pour les contrats à terme de mars 2022. Sur le marché physique, le blé tendre se négociait hier à 380 euros la tonne et le blé dur à 420 euros. Les prix des oléagineux atteignent également des records. Les contrats de vente de maïs à terme pour livraison en mars ont atteint 371 euros, et les contrats de vente de colza pour livraison en mai ont atteint 845 euros la tonne. 

Chokri Hafed

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