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Alors que la rue espagnole gronde : L’ONU et l’UE recadrent Pedro Sanchez

Les réactions désapprouvant la démarche unilatérale de Pedro Sanchez sur multiplient au plus haut niveau. Ainsi, après l’ONU, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné hier l’attitude du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

 Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, le  chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Josep Borrell a appelé à «une solution concertée, dans le respect des résolutions de l’ONU», soulignant que «la position de l’Union Européenne reste inchangée». Il s’agit du «plein respect et appui aux résolutions des Nations-Unies et que toute solution doit venir des deux parties, dans le cadre de ces résolutions», a-t-il réaffirmé. Appelant l’Espagne au respect des résolutions de l’ONU concernant le Sahara Occidental, le chef de la diplomatie de l’Union Européenne a, par la voix du porte-parole de la Commission Européenne, confirmé son «appui aux efforts du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, pour poursuivre le processus politique visant à parvenir à une solution juste et acceptable par les deux parties». Et d’ajouter que «l’UE souligne la nécessité de trouver une solution au conflit pour préserver la stabilité dans la région». 

«Les Nations Unies ont rejeté l’annonce par le gouvernement espagnol de son soutien au plan marocain d’autonomie comme solution au conflit du Sahara occidental», ont révélé les sources médiatiques espagnoles. L’Agence de presse espagnole, EFE, a révélé que «le porte-parole des Nations Unies, Stéphane Dujarric, a déclaré que toutes les parties devraient s’engager pleinement dans le processus politique supervisé par les Nations Unies, en référence au rejet par l’organe des Nations Unies de la décision espagnole». Le Porte-parole d’António Guterres, Stéphane Dujarric, a appelé «les parties au conflit au Sahara Occidental à soutenir les efforts de l’envoyé de l’ONU, Staffan de Mistura, visant à reprendre le processus politique de négociation entre les partiesD’autre part, la classe politique et la société civile espagnoles ne décolèrent pas, dénonçant le revirement de la position du président du Gouvernement espagnol, et qualifiant de « capitulation » de Sanchez au chantage marocain. Se mobilisant contre cet alignement inexpliqué et illégal du président du gouvernement espagnol, la rue a entamé, hier, des actions et des manifestations. D’ailleurs, la ville de Séville a été hier le théâtre d’un imposant rassemblement qui a regroupé des manifestants  contestant cette nouvelle position annoncée par Pedro Sanchez. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le président de la plateforme de la solidarité espagnole avec le peuple sahraoui, Fernando Perito, a affirmé que «tout le peuple espagnol se mobilisera samedi à Madrid pour manifester son ‘’non’’ à la concession stupide». «Effectivement, il y a une grande contestation, à gauche comme à droite, contre le gouvernement qui a pris cette décision tout seul», a ajouté l’invité de l’émission « Question internationale » de la chaine 3. Il a ajouté qu’«à gauche, les partis socialistes protestent parce que le gouvernement a décidé sans compter avec eux, comme partenaires. À droite, on proteste autant car on n’a pas compté sur eux dans la prise de cette décision, d’où une grande déception du gouvernement Sanchez», a t-il poursuivi. « À toutes ces actions, tous les syndicats représentants les forces ouvrières synchronisent leurs efforts avec les partis politiques, de gauche comme de droite », a affirmé la même source. «Ces forces vont participer à la manifestation de Séville, en Andalousie », a-t-il déclaré. Il a également révélé qu’«une autre grande manifestation populaire prévue samedi prochain à Madrid et au niveau de toutes les provinces espagnoles. Ça sera une grande démonstration qui réunira les deux peuples, espagnole et sahraoui pour dénoncer cette précipitation contre l’esprit du peuple», a-t-il expliqué. L’invité de la radio rappellera que « les tendances de la gauche se sont parlées et sont unies pour dire qu’ils sont contre cette décision du parti socialiste et demandent que la question soit débattue au parlement». Fernando Perito a assuré  que «la pression populaire sera forte au point de pousser le chef du gouvernement et son ministre des Affaires étrangères à la démission». Simultanément, 11 groupes parlementaires espagnols maintiennent leur position qu’ils ont adoptée : des explications à donner par le chef du gouvernement devant la chambre des représentants à propos du changement de position de Madrid concernant le conflit du Sahara Occidental. Pedro Sanchez, d’obédience socialiste, a exprimé, il y a trois jours, son soutien à la proposition du Maroc pour «l’autonomie » du Sahara Occidental alors que l’Espagne a, depuis des décennies, observé la neutralité à l’égard de cette question. 

Malki Amar

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