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Installation du Haut Conseil de l’énergie : Aller vers les choix énergétiques stratégiques

Le Haut Conseil de l’énergie a été installé mardi par le président de la République. Cette instance stratégique, qui remplace le Conseil national de l’énergie, doit désormais se pencher sur la pertinence des politiques énergétiques, faire le point sur le potentiel énergétique national, et réfléchir au meilleur moyen de préserver et valoriser ce potentiel, mais aussi formuler les choix stratégiques à venir. 

Le Haut Conseil de l’énergie instauré à la parution du décret présidentiel 22-112 a officiellement pour mission de « fixer les orientations en matière de politique énergétique nationale et d’en assurer le suivi » ainsi que de statuer sur «les stratégies à suivre dans les domaines de la sécurité énergétique du pays à travers, notamment, la préservation, le renouvellement et le développement des réserves nationales en hydrocarbures, et le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre des plans à long terme pour le développement des infrastructures de production, de transport, d’approvisionnement, de stockage et de distribution des produits énergétiques ». Ce conseil est également appelé aussi à suivre l’introduction et le développement des énergies nouvelles et renouvelables, la transition énergétique vers un nouveau modèle national de production et de consommation d’énergie en fonction des ressources énergétiques et minières nationales et des engagements extérieurs et des objectifs stratégiques à long terme du pays. Il devra assurer le suivi de la régulation du marché énergétique national, l’impact de la situation énergétique nationale et internationale sur le pays, ainsi que la valorisation des ressources énergétiques et la dimension énergétique liée à l’environnement et au changement climatique. Le suivi des alliances stratégiques et des partenariats internationaux en matière énergétique, notamment les engagements et accords commerciaux à long terme et à portée stratégique font partie également de ses missions.

Cette instance consultative remplace ainsi le Conseil national de l’énergie créé en 1995 du temps Liamine Zeroual et dont le rôle avait été marginalisé dès les années 2000, avec pour conséquence de régresser sur le plan de la visibilité des politiques et des stratégies énergétiques. Aussi, le Haut Conseil de l’énergie dispose de prérogatives plus larges et aura à formuler les politiques et les stratégies les plus pertinentes, en termes de valorisation du potentiel énergétique national, mais aussi en ce qui concerne la transition énergétique. Il devra se pencher sur le modèle énergétique national, mais aussi et surtout faire des propositions concernant le meilleur usage des ressources, notamment en termes de contrats, de partenariat et d’alliances énergétiques, notamment dans le contexte géopolitique actuel, dans lequel le conflit en Ukraine a mis en avant les enjeux de la diplomatie énergétique. La création de cette instance a été saluée hier par de nombreux experts qui ont relevé en effet que le Haut Conseil à l’Energie représente le moteur et la tête de la stratégie nationale de transition énergétique. C’est également un élément moteur qui permettra une bonne orientation de la politique énergétique nationale visant à préserver les ressources non renouvelables, s’accordent-ils à dire. Dans cet ordre d’idée justement, l’expert économiste, Ahmed Tartar a affirmé hier à la radio nationale Chaîne Une que la création de cette instance rattachée au président de la République est un moyen de préserver les ressources énergétiques nationales non renouvelables et un mécanisme clé dans la transition  énergétique vers les énergies renouvelables.

De son côté, l’expert international, Abderrahmane Mebtoul a salué cette décision qui permettra, affirme-t-il, de booster la cadence de la transition énergétique. Le Haut Conseil de l’Energie, explique M. Mebtoul, aura pour mission de planifier pour une stratégie nationale adaptée aux évolutions des trois prochaines décennies en suivant et en orientant les différentes stratégies et les plans de développement des infrastructures de base nécessaire à la production des énergies et à leur transport à l’instar de l’hydrogène vert.

Il est utile de rappeler que le Haut Conseil de l’énergie,  présidé par le président de la République, est composé du Premier ministre, du ministre de la Défense nationale, ou son représentant, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, du ministre des Finances, du ministre chargé de l’Energie, du ministre chargé de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, ainsi que du ministre chargé de la Recherche scientifique. Il est doté d’un comité technique qui établit  un rapport périodique sur le suivi et la mise en œuvre des décisions prises. Ce comité, présidé par le représentant du ministre chargé de l’Energie, est composé des représentants des secteurs concernés par la politique énergétique nationale, dont la liste nominative sera fixée par arrêté ministériel. Kamel Nait Ameur

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