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Le patronat s’invite dans le débat et critique certaines conditions actuelles : Comment relancer la filière automobile ?

Comment relancer l’industrie mécanique, particulière l’industrie automobile, rapidement sans tomber pour autant dans les erreurs passées qui ont contribué à grever les ressources du Trésors public à travers l’importation détournée? C’est la question sur laquelle s’est penchée la Coordination nationale du patronat (CNP) en collaboration avec l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement, pour pondre un guide de relance de l’industrie mécanique. 

Une contribution qui été présentée hier par le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen, Sami Agli et le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement, Mustapha Zebdi. Une contribution qui dresse un état des lieux critique avant de formuler des recommandations. Ainsi, si la contribution de la CNP souligne la difficulté d’imposer certaines conditions comme l’exigence d’un taux d’intégration élevé dans l’industrie mécanique nationale, elle souligne qu’il s’agit d’éviter les erreurs passées et aussi de trouver des moyens de préserver la balance devise du pays.  C’est dans ce contexte que le président de la CAPC, Sami Agli a souligné hier que cette contribution est assise sur l’examen « des pistes opérationnelles pour pouvoir relancer l’industrie automobile sans affecter la balance commerciale (préservation des devises) et sans exacerber la pression sur les devises du marché parallèle ». « Il s’agit, notamment, de tirer profit des avantages comparatifs qu’offre notre pays à l’effet de booster l’industrie mécanique et l’exportation, tout en permettant de satisfaire crescendo la demande nationale par l’intermédiaire de financements des constructeurs automobile au lieu et place du trésor public » explique-t-il. Et d’ajouter que « cette approche se veut être opérationnelle à très court terme et dont les modalités financières sont très avantageuses pour notre économie, qui évolue dans un contexte de crise mondiale ».

Aussi, après avoir donné un tableau exhaustif du secteur automobile algérien, passé et présent, la contribution de la CNP souligne les points faibles et les atouts  du créneau qui, précise-t-on dans le document, présentait un climat non favorable aux investissements étrangers. Elle met en avant ainsi quelques préalables pour développer le créneau, et critique certains points de la stratégie nationale adoptée dans ce domaine. Il en est ainsi de la recherche de taux d’intégration élevés qui est considéré, dans l’étude comme « irrationnel , au regard de la particularité de l’industrie automobile qui connaît une externalisation de plus en plus accrue » et au regard de  « la nécessité, pour notre pays, de prendre en compte les objectifs des grands groupes industriels et leurs plans d’expansion ». Afin d’appuyer sa critique de la recherche des taux d’intégration élevés, la CNP cite le cas de de la SNVI (ex-SONACOME) qui a atteint des taux d’intégration supérieurs à 80 % sans pour autant éviter que cela n’influe négativement sur la productivité et sur l’innovation dans notamment l’impossibilité d’élaborer  de nouveaux designs pour ses produits à cause des coûts élevés et des investissements à réaliser pour mettre à niveau toutes les chaînes de production.

Après avoir recommandé de se défaire de la recherche des taux élevés d’intégration, le document préconise de procéder par étapes successives dont la mise en œuvre « se base surl’exploitation des avantages comparatifs dont dispose notre pays sur le plan régional (notamment par le bénéfice des accords multilatéraux : accords avec UE, GZALE et ZLECAF) ainsi que sur les investissements réalisés ou à réaliser’. Comme première phase, explique-t-on, l’Algérie devra  procéder au montage pour l’exportation avec un changement de position tarifaire à même de permettre une algérianisation du produit et le bénéfice des dispositions des différents accords. Ce qui va faire profiter du bénéfice tiré en devises,  l’assembleur national et son fournisseur pour alimenter le marché local faisant renouveler progressivement le parc national sans affecter les devises détenues localement et tout en fructifiant les infrastructures existantes et en exploitant la main d’œuvre déjà formée. » La deuxième phase consiste à passer de l’idée de la substitution à l’importation (marché restreint) au développement des exportations (économie d’échelle et donc compétitivité) via l’homologation d’un certain nombre prédéfini de pièces de rechanges par les sous-

traitants et de produits déjà existants, dans le domaine de la mécanique, ce qui rendra

cette filière exportatrice », explique le son document. Enfin, la troisième phase est, pour la coordination du patronat, une étape qui sera marquée par l’exportation de la câblerie électrique et faisceaux de câble « dans lequel l’Algérie possède un  énorme avantage comparatif (du moment où on a pu exporter nos produits) ». «  l’Algérie dispose d’un énorme potentiel à travers les investissements déjà réalisés ou en cours de réalisation mais qui nécessitent un minimum de mise à niveau, tels que les emboutissage de tôle,  les diverses pièces moulées, les pièces Electroniques auto (les modules embarquées) ainsi que les pièces électriques auto (batteries sans entretien, ampoules », explique-t-on enfin. 

Il est utile de rappeler, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a récemment annoncé des contacts avec de grands constructeurs automobiles, pour l’installation d’unité de production en Algérie. Des projets qui pourraient rapidement se concrétiser, a expliqué Zeghdar, grâce à la nouvelle loi sur les investissements. 

Kamel Nait Ameur

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