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Témoignages : La liberté plus forte que la violence coloniale

Le 5 juillet 1962 que l’Algérie est devenue officiellement indépendante. Malgré les troubles qui se sont déroulés à l’été 1962, à la suite des attentats meurtriers de l’organisation secrète (l’OS) qui a voulu précipiter le pays dans le chaos avec sa politique de terre brûlée, l’Indépendance est acquise et demeure imperturbable. Les  témoins directs de la guerre de libération et de l’indépendance nationale, évoquent ce sentiment de joie intense et de liberté. C’est le cas de Khalti Fatima ou encore Aami Mouldi, dont les témoignages bouleversants ont apporté la lumière sur l’été 1962. Tant de souvenirs qui montrent que, 60 ans après, les cicatrices ne se sont toujours pas refermées après 132 ans de mémoire collective meurtrie par un colonialisme barbare. Mais bon, ‘’libre et indépendante c’est le plus important pour nous’’, dira Khalti Fatima. Du haut de ses 83 ans, elle raconte ce 5 juillet 1962. Dans la ville d’Annaba, la foule en liesse est descendue dans les rues pour fêter un moment qui mit fin à plus d’un siècle de colonisation.  « C’est quelque chose qu’on ne vit qu’une fois. On a vu  toute la population venir, des hommes, des femmes. Ils dansaient, ils chantaient. On se rencontrait, on criait. C’était l’euphorie », se souvient Khalti Fatima, qui n’était alors qu’une jeune fille habitant la vieille-ville. La population goûte à la liberté retrouvée. La vieille dame évoque les coups de feu sans et parle de morts et de blessés, ce jour-là. Un fait alimenté par des discours haineux et des velléités de vengeance, lesquels n’ont cependant pas pu gâcher la joie de l’Indépendance. « Nous vivions notre premier jour d’indépendance, sous les couleurs de l’emblème national. Tous les traumatismes et les séquelles se sont éclipsés le temps de cette célébration historique », raconte Aami Mouldi.  « Certes, nous avons battu la France mais, elle nous a légué l’héritage d’une mémoire blessée à jamais », a rappelé le septuagénaire. 

Si cette date symbolise l’indépendance de l’Algérie, elle l’inscrivent aussi dans les annales de l’histoire internationale. C’est une journée si particulière qui ne ressemble à aucune autre. En ce 5 juillet 1962, Annaba l’ex Bône  fête, dans la frénésie, sa libération de 132 ans  jour pour jour après la prise d’Alger par les Français. Hommes, femmes et enfants défilent dans les rues, au cri de « Vive l’Algérie indépendante », vêtus de leurs habits de fête, drapeaux du Front de libération nationale (FLN) au vent. Les combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) paradent sur la place du 1er novembre et le cours de la révolution.  Un accueil triomphal est réservé aux moudjahidines, moussabilines revenus du maquis. 

Les cortèges sillonnaient la ville pour célébrer  la liberté retrouvée. 

C’est un nouveau  destin pour l’Algérie libre indépendante. Des moments sur lesquels Aami Mouldi est revenu. « Dans les rues, c’était la fête. On  chantait « Vive l’Algérie indépendante ! A mort les harkis’’. Pour Khalti Fatima, l’espoir, la joie de la liberté, était au-dessus de toute réflexion, du moins en ces moments. 

Sofia Chahine

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