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Tchad : Signature d’un accord pour l’ouverture d’un dialogue national

Le président du Conseil militaire de transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a signé hier au Qatar un accord avec une quarantaine de groupes et mouvements armés sur l’ouverture d’un dialogue national pour la paix. 

Quelque 42 des 47 groupes représentés à Doha ont apposé leur signature aux côtés des autorités de transition. Ils s’engagent ainsi à participer au dialogue national prévu à N’Djamena le 20 août en présence, selon les autorités, de plus de 1.300 représentants, issus de la société civile, des syndicats, de l’opposition et des autorités.  

L’arrangement, qui prévoit notamment un « cessez-le-feu général » entre les autorités et les groupes signataires, censé ouvrir la voie au retour à un pouvoir civil, a été qualifié de « moment clé pour le peuple tchadien » par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui s’est exprimé dans une vidéo diffusée lors de la cérémonie officielle à Doha. Le chef de l’ONU a néanmoins insisté sur la nécessité d’un dialogue  « inclusif » pour que celui-ci puisse réussir.     

Après des négociations qu’il a qualifiées d' »ardues », le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a vanté des discussions pour « transcender des divisions devenues anachroniques ». Depuis cinq mois, différents acteurs tchadiens négocient sous l’égide de l’émirat du Golfe pour mettre fin à des décennies de troubles et d’instabilité dans ce pays de 16 millions d’habitants qui a connu plusieurs coups d’Etat. 

Les autorités tchadiennes s’engagent dans l’accord à assurer la sécurité des membres des groupes opposés pour qu’ils participent au dialogue national. Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front en avril 2021, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d’un Conseil militaire de transition de 15 généraux. Soutenu par la France, il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un   délai de 18 mois, après un « dialogue national inclusif » avec l’opposition politique et les innombrables mouvements armés. 

Les négociations à Doha étaient un préalable au futur dialogue national de N’Djamena. Si le général Mahamat Idriss Déby Itno a exceptionnellement accepté de se rendre à Doha, Mahamat Mahdi Ali, le chef du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) est resté dans le désert libyen. Le FACT, un des principaux groupes armés et qui est à l’origine de l’attaque ayant conduit à la mort le 19 avril 2021 du maréchal Idriss Déby Itno, qui dirigeait d’une main de fer le Tchad depuis 30 ans, a finalement décidé de ne pas signer l’accord. Dans un communiqué, le FACT a affirmé que ce « rejet est concomitant à la non prise en compte de nos revendications », comme la libération des prisonniers. Le FACT a également affirmé qu’il « reste disponible au dialogue partout et toujours ».  « La guerre ne résout rien, nous voulons un règlement pacifique et politique, mais lorsque nous serons contraints à nous défendre, nous allons nous défendre », a déclaré à la presse Mahamat Mahdi Ali, leader du FACT, critiquant « un dialogue biaisé d’avance ».  Le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), un autre important groupe rebelle, a annoncé ne pas vouloir signer l’accord, affirmant que les « principes pour lesquels nous nous battons ne nous  permettent pas de faire partie d’un dialogue dont nous ne connaissons pas les   objectifs ».  

Khider L.

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