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Anti-palestinien, le Grand-rabbin de France, Haïm Korsia, figure dans la délégation de Macron : Des provocations et des interrogations

Erreur de casting ou provocation, la présence du Grand rabbin de France, Haïm Korsia, connu pour ses farouches positions anti palestiniennes et de l’Islamophobe, Gilles Kepel, parmi la délégation officielle française devant accompagner le président français Emmanuel Macron en Algérie suscite des interrogations. D’aucun diront que cela relève de la provocation.  L’ultime, si l’on tient compte du communiqué d’un semblant d’associations de la diaspora algérienne vivant en France appelant le président Macron à intervenir lors de son voyage à Alger à propos de la question des droits de l’Homme en Algérie et amplement relayé lundi par l’AFP. 

La présence du représentant du Rabbinat et de la synagogue est perçue tel ce cheval de Troie qui tente d’ouvrir la voie à un rapprochement avec l’entité sioniste et de là à une normalisation que le peuple algérien et son président rejettent catégoriquement. 

Le président français, Emmanuel Macron, entame, ce jeudi, une visite de trois jours qui le mènera à Alger et Oran. Plusieurs membres de son gouvernement l’accompagneront durant ce voyage. Il y aura également des personnalités religieuses, à l’image du recteur de la Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, et le Grand-rabbin de France, Haïm Korsia. Et c’est la présence de ce dernier, parmi la délégation, qui provoque des questionnements et des interrogations, allant jusqu’à faire réagir un chef de parti politique. A cet effet, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, ne cache pas sa désapprobation en y évoquant «d’incessantes tentatives de mener l’Algérie sur la voie de la normalisation (avec l’entité sioniste NDLR)». «La France n’est-elle pas la cheffe de file de la laïcité jacobine qui lutte contre une quelconque implication de la religion dans la politique ? Alors pourquoi mélanger religion et politique ?», s’est demandé Makri à propos de la présence de Haïm Korsia parmi la délégation française. Le chef du MSP finit par dire que la venue aussi du recteur de la mosquée de Paris, avec Macron, «n’est qu’une diversion pour cacher les visées de normalisation». Sur les réseaux sociaux, des internautes ont également commencé à s’exprimer sur le sujet. Si certains accréditent la thèse selon laquelle la présence du Grand-rabbin de France dans la délégation française qui accompagne Macron n’est due qu’au fait que ses parents soient d’origine algérienne, d’un père oranais et d’une mère tlemcenienne, d’autres par contre vont dans le même sens que le président du MSP en s’interrogeant sur les véritables raisons ayant poussées le président français à inclure Haïm Korsia dans le voyage d’autant qu’il n’existe aucune communauté juive en Algérie. Les derniers juifs d’Algérie sont partis en 1990 et les synagogues sont devenues depuis des mosquées. Auparavant, la grande majorité de juifs vivant en Algérie a choisit d’opter pour la citoyenneté française à l’ombre du décret Crémieux qui attribue d’office la citoyenneté française aux « Israélites indigènes » d’Algérie. Le média communautaire, «la Radio Juive» a rappelé, d’ailleurs, que le déplacement en Algérie du Grand-rabbin de France est «une première dans l’histoire de la communauté juive», révélant, dans la foulée, que Haïm Korsia va se rendre, durant ce déplacement, au cimetière juif de Saint-Eugène (Bologhine). Haïm Korsia a exprimé à ce média son vœu de voir «pérenniser ces voyages». Or, des juifs, français notamment, se rendent périodiquement en Algérie sans le moindre problème. L’acteur Roger Hanin a même été enterré en 2015 en ce même lieu (Saint Eugène) et en présence de plusieurs invités de la communauté juive de France. Qu’est ce qui aurait donc empêché ce religieux de se rendre en Algérie doté d’un simple visa d’entrée ? Rien, justement, ne semble justifier sa présence dans une délégation officielle devant faire le voyage à Alger en compagnie du président français.

Par ailleurs, en plus du fait qu’il n’y a pratiquement pas de personnes se revendiquant juives en Algérie – la dernière synagogue a été fermée en 1988 – les questionnements que soulèvent chez certains la présence du Grand-rabbin de France parmi la délégation française sont en lien avec les positions de ce dernier farouchement pro-israélienne et anti-palestinienne à la limite du sioniste. Le 8 août dernier, Haïm Korsia a critiqué les députés français qui ont formulé, une semaine auparavant, une proposition de loi condamnant «le régime d’apartheid institutionnalisé» par l’entité sioniste contre les Palestiniens. Une action qu’il a qualifiée d’ «antisémite». En 2016, celui-ci a même dénoncé le gouvernement français qui avait adopté une résolution de l’Unesco intitulée «Palestine occupée». Tout cela fait que la présence de cette personnalité religieuse parmi la délégation conduite par le Président français lors de sa visite en Algérie provoque des réactions. 

Une présence qui interroge sur les intentions réelles de la visite de Macron en Algérie, d’autant qu’elles démontrent un manque flagrant de sincérité dans la démarche de l’Élysée. Un manque de sincérité qui transparaît également à travers l’attitude de l’AFP qui ne s’est pas empêchée de verser dans l’appel à l’ingérence dans les affaires internes algériennes à la veille de la visite de Macron en Algérie. Des provocations brandies au moment où le président français arrive à Alger dans l’espoir de tirer des dividendes en matière économique, énergétique, mais aussi pour ce qui est de la coopération sécuritaire alors que la France se fait éjecter du Sahel par la Russie. Pour ce faire, le président français doit se conformer aux exigences algériennes, notamment en ce qui concerne la mémoire, la question des visas, mais aussi et surtout l’extradition des éléments du MAK et de Rachad recherchés par la Justice algérienne. Mais au regard des derniers développements il est à se demander si Paris cherche vraiment à relancer la coopération sur de nouvelles bases ou persiste dans sa posture traditionnelle ?

Elyas Nour

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