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Visite de Staffan de Mistura dans les camps de réfugiés sahraouis : L’autodétermination, seule voie de règlement du conflit

L’envoyé personnel du Secrétaire général (SG) des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura a entamé, hier, une visite de deux jours aux Camps de réfugiés sahraouis.  De Mistura prévoyait une rencontre avec la délégation sahraouie chargée des négociations, la direction sahraouie, des membres des délégations du Parlement et du Conseil consultatif. Cette visite s’inscrit dans le cadre de « l’approfondissement des concertations » avec les parties concernées par le conflit au Sahara occidental, dans le but de parvenir à une solution à la question sahraouie. L’émissaire onusien a eu à rencontrer, en premier lieu, la délégation chargée des négociations, composée de la ministre de la Coopération sahraouie, Fatima al-Mahdi et du représentant du Front Polisario à l’ONU, Dr. Sidi Mohamed Omar, et dirigée par le responsable de l’organisation politique au Front Polisario, Khatri Addouh. Dans ce sens, Dr. Sidi Mohamed Omar a déclaré après l’entretien que « le Front Polisario est attaché à une paix juste, tout comme il est attaché à la défense du droit du peuple sahraoui par tous les moyens afin d’atteindre les objectifs légitimes d’autodétermination et d’indépendance ».

Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies a également évoqué le refus signifié par régime marocain à l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies d’effectuer une visite dans les territoires occupés et d’y rencontrer les citoyens sahraouis, car « il serait un témoin direct de l’oppression et de l’intimidation dont ils sont l’objet de la part des forces marocaines. »

Un rapport soumis au Conseil de sécurité

Sidi Mohamed Omar a indiqué que cette visite est la deuxième de l’envoyé spécial du SG de l’ONU et qui doit permettre à De Mistura d’approfondir les consultations avec la partie sahraouie, après avoir eu l’occasion en juillet dernier de rencontrer les autorités de l’État marocain occupant, et le résultat de tous ces pourparlers feront partied’un rapport qu’il soumettra au Conseil de sécurité lors de son exposé prévu en octobre prochain lors d’une session qui permettra de de renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).

De Mistura, qui est arrivé aux Camps des réfugiés hier à l’aube, avait  effectué une première tournée dans la région, depuis sa nomination en   octobre dernier, au début de l’année en cours, lors de laquelle il a rencontré les deux parties au conflit (à savoir le Front Polisario et le Maroc), avant de se rendre en Mauritanie et en Algérie en tant que pays   observateurs. L’envoyé personnel onusien devra rencontrer, aujourd’hui au terme de sa   visite, le Président sahraoui, également SG du Front Polisario, Brahim Ghali. 

Staffan de Mistura avait, rappelle-t-on, annulé le 24 juillet dernier son déplacement dans les villes sahraouies occupées car les autorités marocaines ont voulu lui imposer des interlocuteurs « fantoches ». « Les raisons sont évidentes et connues. Après avoir été très réticentes à organiser cette visite dans les territoires sahraouis occupés, les autorités marocaines ont voulu imposer à M. De Mistura des interlocuteurs fantoches dont des colons déguisés en ‘’élus’’ ou d’organisations vassales et   satellites, à l’instar du fameux CNDH (Conseil marocain des droits de l’Homme, ndlr) », avait  indiqué l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, qualifiant la décision du diplomate italo-suédois d' »honorable ». La décision de De Mistura d’ajourner ce déplacement, « dans de telles conditions inacceptables et offensantes, l’honore à juste titre et mettra   immanquablement la pression sur le Maroc qui est pris ainsi en flagrant   délit de sabotage des efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU », avait  ajouté M. Belani, soulignant que la pression de la part de certains membres influents du Conseil de sécurité devrait pouvoir s’exercer à un certain moment, notamment de la part de ceux qui ont réussi « difficilement à persuader » le Maroc d’accepter finalement, au bout de cinq mois, la désignation de M. De Mistura à ce poste.  

Khider L.

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