DébatsEntretien

L’ambassadeur Noureddine Aouam à la Sentinelle : « L’Algérie travaille pour un sommet réunificateur »

Propos recueillis par Amar Malki

Quel est l’enjeu du Forum intergénérationnel qui se tient actuellement à Oran ?

Il existe un lien entre ce que nous faisons ici en tant que société civile à travers l’Observatoire National de la Société civile et ce que nous préparons dans le cadre du Sommet Arabe. Nous accomplissions un travail collectif pour faire connaitre notre pays et pour faire connaitre également la place qu’occupe la société civile, en plus de son rôle que lui a dédié le Président de la République. La société civile joue un rôle dans le développement durable du pays et elle représente aussi une force pour répondre à ce qui se dit et ce qui se fait à l’étranger concernant nos pays, ceux du monde arabe.

En tant que diplomate, croyez-vous que la société civile peut impacter l’exercice politique d’autant plus que le sommet arabe se tiendra dans quelques semaines ?

Tout naturellement. Chaque  société civile dans chaque pays, avec ses spécificités, joue un rôle dans leur pays, mais aussi en ce qui concerne la coopération. Un rôle qui se reflète à travers la participation dans ce Forum. Il existe aussi des volontés qui s’illustrent à travers des initiatives. Je cite le pacte arabe de 2016 qui a tracé un certain nombre d’objectifs. Ce pacte s’étend jusqu’à 2026. Dans cette décennie,  les chefs d’Etat des pays arabes soulignent clairement le rôle de cette société civile comme appui dans le prolongement de l’effort national, comme prolongement de l’action collective arabe. L’Algérie est allée au-delà de ces objectifs . Le président de la République a souligné que la société civile est un partenaire de l’Etat

Est-ce que l’Algérie est un exemple pour les pays arabes en ce qui concerne la promotion du rôle de la société civile

Chaque pays arabe a ses spécificités, ses traditions. Dans notre pays, la société civile avait un rôle à jouer d’une certaine manière. Dans les zones enclavées, il y a une forte participation de la société civile, dans la prise de décision ne serait est que verbale. Ce ne sont pas seulement les autorités de wilaya ou de Daira qui agissent. La société civile est un appui aux autorités locales. Globalement, la société civile est composée de différentes catégories sociales, socio-professionnelles, et intellectuelles. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Ce rôle n’est pas seulement celui de l’Etat. Nous constatons la volonté de l’Etat dans ces objectifs, ces orientations, dans les moyens mis en place pour apporter l’appui à cette société civile. Le président lui-même ordonne aux institutions nationales d’assister cette démarche pour élargir cette société civile au niveau local, régional et national.

Quelles seront les retombées et l’impact de ce Forum d’Oran sur le Sommet Arabe d’autant plus que les recommandations de cette rencontre seront proposées au Sommet Arabe ?

Le fait que la majorité écrasante des représentants des pays arabes est présente aujourd’hui à Oran compte tenu du nombre des participants représentant l’ensemble pays arabes, ce Forum impactera certainement la culture du citoyen arabe, pour comprendre les enjeux  du Sommet arabe,  et susciter de l’implication, pas forcément de manière directe, en plus de constituer un processus qui sera lancé à partir d’Oran. Ce genre de rencontres constitue l’opportunitéde tisser des liens, entre les participants eux-mêmes et promouvoir les échanges.

Le ministre des Affaires étrangères a sillonné plusieurs pays en prévision du Sommet arabe. Le rendez-vous d’Alger se fixe des objectifs ambitieux. Cependant, Damas a préféré que la question de son retour à la Ligue arabe ne soit pas posée…

Le travail de la diplomatie s’inscrit dans la continuité. Nous n’avons pas besoin de décoder ce que les gens savent de la diplomatie algérienne. Elle est dans la continuité de nos principes et toute transparente et constante. Nous travaillons dans la sérénité. Le ministre des Affaires étrangère et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, travaille dans cette direction. Concernant les dossiers arabes, nous avons à faire avec 22 pays, avec toutes les crises,  les divergences, nous œuvrons pour ramener tout ce monde dans la même table conformément aux déclarations du Président de la République misant sur un sommet fédérateur, un sommet réunificateur. La Syrie est un cas spécial. L’Algérie a toujours été conforme aux principes qu’elle a défendus depuis le début.

L’Algerie s’est toujours opposée à la décision cd’éloigner la Syrie en tant qu’Etat membre et membre fondateur de la Ligue arabe. Notre position est permanente. Maintenant, les choses se sont déroulées autrement, nous faisons un effort pour le retour de la Syrie.

N’y a-t-il pas eu du lobbying sur cette question ?

Il appartient aux journalistes et aux analystes politiques de décoder ce genre de situations. Le fait que ce sommet se tienne à l’Algerie est déjà une victoire pour le monde arabe. La Syrie a décidé souverainement de ne pas êtreprésente. Maintenant que les choses se présentent autrement, la responsabilité est collective.

A.M.

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