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Elle réduit la production de pétrole de 2 millions de barils/jour : L’Opep+ tranche dans le vif

C’est un véritable pied de nez que l’Opep+ a fait hier à l’administration Biden. Elle lui adresse un message clair : elle est décidée à prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder l’équilibre du marché pétrolier.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés ont refusé de céder aux pressions américaines et ont décidé de frapper un grand coup sur le marché en réduisant l’offre de pétrole de pas moins de 2 millions de barils/jour. L’alliance n’avait pas procédé à une coupe de cette envergure depuis le printemps 2020 lorsqu’elle avait décidé de retirer 10 millions de barils/ jour du marché pour redresser les cours du brut. Mieux encore, les pays signataires de la Déclaration de coopération ont décidé de prolonger leur alliance jusqu’à la fin de 2023. En termes plus clairs, les équilibres du marché pétrolier et les intérêts communs priment sur toute autre considération géopolitique.

La réunion d’hier était très attendue par les marchés. Au-delà du fait que c’est la première réunion de l’Opep+ tenue en présentiel, celle-ci devait permettre à l’Opep et à ses alliés de prendre la mesure d’envergure destinée et restaurer les équilibres du marché après une coupe marginale de la production de 100.000 baril/jour décidée au mois de septembre dernier. Ces derniers s’attendaient à une réduction de l’offre d’un million de barils/jour, voire un peu plus. Mais l’Opep+ a opté pour le double. Ce qui n’a pas manqué de surprendre les marchés. Hier, les cours grimpaient en fin d’après-midi dans le sillage de la décision de l’Opep, mais aussi en raison de la baisse des stocks américains de brut.

Le prix du baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en décembre a gagné 1,70%, pour clôturer à 93,37 dollars.Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en novembre, il a pris 1,43%, à 87,76 dollars.

Il est utile de préciser que  l’Opep+ a décidé de baisser le niveau de leur production globale de pétrole de 2 millions de barils par jour (b/j) pour les mois de novembre et décembre prochains. Dans ce contexte, la production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,007 million de baril par jour (Mb/j) à partir de novembre prochain, selon les précisions du ministère de l’Energie et des Mines. « Les ministres ont examiné la situation actuelle du marché pétrolier, ses perspectives d’évolution à court terme ainsi que le respect des niveaux de production pour le mois d’août des pays membres de l’OPEP+ », a fait savoir le ministère.   Ainsi, il a été « observé que depuis plusieurs semaines, la situation du marché pétrolier se détériore plus rapidement que prévu malgré les efforts constants des pays de l’Opep et de ses partenaires de la Déclaration de Coopération pour maintenir sa stabilité et son équilibre », explique le communiqué.    Il a été constaté également, selon la même source, que « l’économie mondiale est entrée dans une phase longue de faible croissance et d’inflation élevée. La demande globale de pétrole montre des signes inquiétants de ralentissement alors que l’offre de pétrole mondiale est largement suffisante d’assurer la stabilité et l’équilibre du marché pétrolier international ». Notons enfin que les pays de l’Opep+ont de prolonger la durée de la déclaration de coopération (Doc), jusqu’à fin 2023, selon le communiqué final de la réunion.

Samira Ghrib

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