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Les exportations de phosphate ont doublé cette année : Le développement minier en priorité

La conjoncture internationale a marqué le marché des produits de base. Au-delà des hydrocarbures et des produits alimentaires, le marché des engrais a connu des tensions inédites. C’est dans ce contexte que les exportations algériennes de phosphate ont connu un bond de 100%. Cette conjoncture a d’ailleurs mis en lumière la dimension stratégique de l’exploitation des terres dont regorge notre pays, à travers le plan national de développement minier.

Le secteur des mines a connu une croissance  sans  pareil durant le premier semestre de l’année en cours, aussi bien sur le plan de la production que par rapport à l’exportation, du moins pour ce qui est de certains minerais. S’exprimant devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre de l’examen des dispositions de la loi de finance 2023, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a donné quelques taux relatifs à la production minière nationale. Il a révélé, à cet effet, que la production du phosphate a connu, jusqu’à fin juin 2022, une hausse de 9% tandis que celles du minerai de fer, marbre et carbonate de calcium se sont accrues respectivement de 14, 10 et 3%. Si le secteur a connu donc cette croissance c’est en raison des investissements consentis. Le ministre a avancé le chiffre de 1,82 milliards de dinars pour 26 projets de recherche et d’exploration minière répartis à travers le territoire national. Dans le même ordre, 175 autorisations d’exploitation artisanale de l’or, dont 89 à Tamanrasset et 86 à Djanet, ont été accordées à des petites entreprises, a-t-il encore ajouté.

Il a également  indiqué que les exportations de phosphate ont enregistré, dans ce sillage, durant le premier semestre de l’année en cours, une hausse de 100%, atteignant 955 000 tonnes pour une valeur de 14 milliards de dinars. Au-delà, c’est le lancement d’un grand projet structurant dans le secteur qui doit permettre à l’Algérie de devenir un acteur de poids dans un marché devenu stratégique au regard de la réorientation des stratégies de plusieurs pays vers le développement des capacités agricoles locales pour réduire leur exposition aux crises alimentaires. C’est ainsi que le ministre a évoqué le projet de phosphate intégré. Il a signalé que « les études et le cahier de charge pour le choix de l’investisseur ont été entamé », de même pour « la recherche des financements en collaboration avec les banques chinoises ».

Pour ce qui est des autres projets structurants et tout aussi stratégiques, Mohamed Arkab est revenu sur le projet de la mine de Ghar Djbilet dont il a lui-même lancé l’exploitation le 30 juillet dernier. L’objectif assigné est d’atteindre un volume d’extraction de 200 000 tonnes de minerai de fer d’ici la fin du premier semestre de l’année prochaine. Lors du lancement des travaux d’exploitation, le ministre avait indiqué que « la mine permettra la production de 2 à 3 millions tonnes de minerai de fer par an dans la première phase (2022-2025), puis de 40 à 50 millions tonnes/an à partir de 2026 ». Toujours par rapport aux projets structurants, celui-ci a rappelé que l’Etat a récupéré des parts de l’australien « Teramine » (16%) dans le projet de la mine de zinc de Oued Amizour, ce qui va porter la part de l’Algérie à 51%. Chose qui, a-t-il estimé, va permettre au pays d’avoir « un contrôle total sur l’entreprise pour terminer les études ». Selon des indications du ministère de l’Energie, cette mine de zinc et de plomb « contient des réserves exploitables estimées à 34 millions de tonnes ». Tous ceci pour dire que le secteur des mines va probablement connaitre, à l’avenir, une plus importante croissance.

Hausse de 108% de la fiscalité pétrolière

Sur un autre plan, le ministre de l’Energie a indiqué que les recettes pétrolières vont probablement dépasser à la fin de l’année la barre des 50 milliards de dollars. A fin septembre dernier, le volume des exportations, poursuit-il, a atteint 69,1 millions de tonnes équivalent pétrole, ce qui a fait que les recettes soient de 42,6 milliards de dollars, alors qu’à la même période de l’année passée, elles étaient de 24,1, soit une hausse de 77%. Ce dernier taux est expliqué par la hausse des prix du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux. Arkab a indiqué, dans le même sens, qu’il est attendu à la fin de l’année une croissance de 2% de la production en hydrocarbure. Conséquemment à cela, la fiscalité pétrolière a également connu une importante hausse avec un taux de 108%. A fin septembre les recettes ont atteint 3856 milliards de dinars, alors qu’à la même période de l’année passée, le chiffre était de 1857 milliards de dinars. Il a ajouté que ces recettes ont assuré une couverture de l’ordre de 120% par rapport à ce qui a été prévu dans la loi de finance complémentaire pour l’exercice 2022 et dans laquelle était prévu des recettes de 3212 milliards de dinars. Le ministre a estimé que la fiscalité pétrolière pourrait atteindre, à la fin de l’année en cours, les niveaux enregistrés avant 2014 qui étaient de l’ordre de 4000 milliards de dinars.

Elyas Nour

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