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Filière de la tomate industrielle : Risque de déclin des superficies de plantations

En raison des coûts de production élevés, du non-paiement de la subvention et du manque de pluviométrie, la saison de la culture de la tomate industrielle risque fortement d’être compromise.

Une situation qui risque de se traduire par un déclin des superficies de plantation de cette culture stratégique dans les wilayas de l’est du pays, à Annaba, El Tarf et Guelma. Les cinq pôles principaux de production dans le nord du pays, à savoir Skikda, El Tarf, Guelma, Annaba et Ain Defla, en plus de quelques pôles émergents, tels que Chlef, sont confrontés à une situation susceptible de compromettre la culture de la tomate industrielle, du moins pour cette saison. Les agriculteurs craignent à ce que la superficie de plantation réservée à cette filière stratégique diminue cette année dans les wilayas de la région est du pays, car, nous dit-on, beaucoup d’agriculteurs ont changé leurs programmes agricoles, en transformant la superficie destinée à l’agriculture de tomate industrielle à la plantation de céréales et de légumes secs. Une mesure qui va certainement réduire la production de tomate industrielle cette année dans ces wilayas, comparativement aux deux exercices précédents. La réduction des superficies, selon bon nombre agriculteurs,  est due en premier lieu aux coûts élevés de la production de la tomate industrielle de tomates, notamment en ce qui concerne les engrais azotés qui ont atteint des niveaux record cette année. Au-delà, s’ajoute l’augmentation des prix des pesticides et autres produits phytosanitaires ainsi que les semences, ont souligné les mêmes interlocuteurs qui n’ont pas omis de mettre en avant, les coûts de la main-d’œuvre et du matériel d’irrigation agricole et autres qui ont également été touchés par des augmentations sensibles. À cela s’ajoute le non-paiement de la subvention de la tomate industrielle qui, nous dit-on, n’a pas été versée à ce jour.  Selon les mêmes intervenants, les agriculteurs des wilayas d’Annaba et d’El Tarf attendent toujours le décaissement de cette subvention de soutien estimée à 4 DA, bien qu’ils aient accomplis et finalisé  toutes les procédures légales requises , et de même pour les directions concernées , mais l’opération de versement de la subvention n’a pas eu lieu.  « Pour cette année comparativement aux années précédentes, le versement de la subvention de soutien est à la traîne », nous dit-on  ,ce qui a amenés nos interlocuteurs à s’interroger sur la raison de ce retard, d’autant plus que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural avait ordonné l’année écoulée de  payer les 4 DA/kg aux agriculteurs juste après l’achèvement du processus de vente de leurs produits aux transformateurs. Dans sa décision, le ministre de tutelle a souligné que la subvention de 1, 5 DA /kg réservée aux transformateurs soit séparée de celle des fellahs. Or, censée être  versée il y’a plusieurs mois, ladite subvention n’est toujours parvenus à ses bénéficiaires. Ces derniers qui ont été contraints sous l’effet de ces désagréments, de s’orienter vers d’autres cultures. Nos interlocuteurs ont justifié la démarche par les mesures prises en faveur de la filière céréalière et l’augmentation du prix des deux types de blé et d’orge qui a attiré de nombreux agriculteurs qui ont préféré la céréaliculture et la culture des légumineuses plutôt que la  tomate industrielle, dont les coûts de production ont augmenté, sans compter l’apparition des signes d’une saison agricole sèche. 

Sofia Chahine

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