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Soudan : Militaires et civils signent un accord pour mettre fin à la crise politique

Les dirigeants militaires et civils soudanais ont signé hier un premier accord visant à mettre fin à une crise profonde qui sévit dans ce pays d’Afrique du Nord-Est depuis le coup d’État il y a un peu plus d’un an. L’accord, qui s’inscrit dans un processus politique en deux phases, intervient après le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre 2021, qui a fait dérailler la transition vers un régime civil. 

Depuis, des manifestations quasi hebdomadaires contre le putsch ont lieu dans ce pays frappé par une crise économique et une montée de la violence interethnique. Le général Burhane a promis il y a plusieurs mois un retrait de l’armée du pouvoir pour permettre aux groupes politiques de former un gouvernement civil, alors que les manifestations anti-putsh ont fait au mois 120 morts depuis un an.L’accord-cadre a été signé par le général Burhane, le commandant paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo ainsi que plusieurs groupes civils, notamment les Forces pour la liberté et le changement (FFC) qui ont été évincées lors du coup d’État. Le document a été négocié en présence de responsables des Nations unies, de diplomates occidentaux ainsi que d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, selon la FFC. La signature s’est déroulée en présence du représentant spécial de l’ONU, Volker Perthes, et celui de l’Union africaine, Mohamed Belaish.L’accord a été annoncé à l’issue d’une réunion entre les Forces pour la liberté et le changement et d’autres groupes politiques avec de hauts responsables militaires, en présence de responsables de l’Union africaine, de l’ONU, de l’IGAD, ainsi que de diplomates occidentaux. Il constitue la première étape d’un processus politique en deux phases. Dans un premier temps, « l’accord-cadre jette les bases de l’établissement d’une autorité civile de transition ». La deuxième phase comprend un accord final traitant de questions telles que la justice transitionnelle et les réformes de l’armée, phase qui devrait être achevée « d’ici quelques semaines », selon un communiqué des FFC.Est-ce l’épilogue de la crise soudanaise ? Pas évident. L’accord en question ne fait pas l’unanimité pour le moment. Les militants pro-démocratie opposés à « toute négociation, tout partenariat » avec l’armée depuis le coup d’État ont appelé à des manifestations de masse contre l’accord. Les principaux anciens dirigeants rebelles, qui ont signé la paix avec le Soudan en 2020 et soutenu l’armée après le coup d’État, ont également exprimé leur opposition à l’accord. Le porte-parole de l’ex-mouvement rebelle Justice et Égalité, Mohamed Zakaraia, a vivement critiqué l’accord, estimant qu’il entraînerait « des conséquences désastreuses et compliquerait davantage la vie politique ».

Khider L.

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