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Marché pétrolier : Quelle direction pour les cours en 2023 ?

Les cours du pétrole ont encore une fois joué au yoyo hier. Après avoir ouvert hier la semaine de cotation en forte baisse, les cours ont bénéficié d’un coup fouet en fin de journée, réveillés par les rigueurs de l’hiver. Une évolution en dents de scie qui reflètent les intenses fluctuations qui affectent le marché sur fond d’un manque de visibilité flagrant sur les perspectives à cours terme.

A quels niveaux évolueront les cours du brut l’année prochaine ? La question est de nouveau reposée alors que différentes banques d’affaires ont publié leurs prévisions pour l’évolution des cours en 2023. Si la banque américaine a déjà publié plusieurs prévisions de cours pour 2022 et 2023 et qui se sont révélés à ce jour empreintes d’un excès d’optimisme au regard de l’évolution réelle du marché, c’est au tour de Pictet Wealth Management, d’UBS et de Bank of America de publier des prévisions de cours tout aussi optimistes en misant sur un baril se situant entre 100 et 115 dollars en 2023. Des cours qui devraient être soutenus selon ces prévisions par l’effet de la réouverture réouverture de l’économie chinoise grâce à une sortie progressive de la politique zéro covid sur la demande, et de l’impact du plafonnement des prix du pétrole russe sur l’offre.

Ainsi,Pictet Wealth Management table sur un baril de Brent à 115 dollars fin 2023. UBS anticipe de son côté un baril de Brent à 110 dollars dès mars prochain tandis que Bank of America le voit s’élever à 100 dollars en moyenne sur l’année. Dimanche, Goldman Sachs a indiqué que l’assouplissement des règles COVID-19 de la Chine entraînerait probablement une hausse de la demande de pétrole et, par conséquent, les prix pourraient augmenter d’environ 15 dollars par baril.Cependant, il existe trop de facteurs d’incertitudes qui alimentent d’ailleurs les fluctuations sur le marché. C’est dans ce que les analystes de Société générale soulignent qu’il « existe des facteurs de hausse mais aussi de baisse pour le pétrole l’année prochaine ». Ce qui motive selon eux une hypothèse de cours moyen du Brent de 85 dollars le baril. Ils optent ainsi pour une prévision prudente en raison de la forte volatilité du marché.

Stabiliser le marché

Une prudence qui empreint d’ailleurs la démarche de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui ne cesse de souligner la nécessité de stabiliser le marché dans un contexte de manque de visibilité inédit. Dans ce sens, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a pris part hier à à la 109ème réunion ministérielle de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP),  a appelé  à l’intensification des efforts pour contribuer à la stabilité des marchés mondiaux du pétrole.Arkab a affirmé que « les changements substantiels du marché pétrolier et des marchés de l’énergie en général sur la scène internationale, ont imposé de grands défis aux pays producteurs et exportateurs de pétrole, y compris les Etats membres de l’OPAEP, qui doivent déployer davantage d’efforts pour contribuer à la stabilité du marché mondial du pétrole ».Les Etats membres doivent consentir davantage d’efforts pour contribuer à la stabilité du marché mondial, compte tenu de l’importance du pétrole dans le développement socioéconomique, a ajouté le ministre.Le ministre a également salué les efforts déployés par l’organisation pour renforcer la coopération entre les Etats membres dans tous les domaines, ce qui est de nature à contribuer au développement de l’industrie du pétrole et du gaz.

Sur le marché les cours du brut ont d’abord ouvert en recul dans le sillage de six séances de cotation consécutives orientés à la baisse en raison des craintes de récession de l’économie mondiale.

Vers 11H05 GMT , le baril de Brentde la mer du Nord pour livraison en février cédait 0,92%, à 75,40 dollars.Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, perdait 0,84%, à 70,42 dollars. Cependant, en fin de journée, les cours se sont éloignés leurs plus bas en douze mois, grâce à la vague de froid qui dope la demande d’énergie prenant le pas sur les inquiétudes autour de la croissance mondiale.

Vers 15H25 GMT , le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février gagnait 2,81%, à 78,24 dollars. Le WTIpour livraison en janvier, prenait 3,91%, à 73,81 dollars.

Du côté du gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne et qui avait commencé la séance en nette baisse, cédait 1,53%, à 136,99 euros le mégawattheure (MWh).A plus long terme cependant, les analystes de JP Morgan estiment que « si la demande continue d’être moins forte que d’habitude et si les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) se poursuivent, et malgré l’épisode de froid prévu pour les deux prochaines semaines, il est possible que les prix » du gaz européen baissent sous leur évaluation actuelle de 129 euros le mégawattheure en 2023.

Samira Ghrib

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