Avec un roi gravement malade, le pays n’est pas gouverné : Le Maroc s’enfonce dans la crise!
La dernière apparition de Mohamed VI a relancé la polémique sur sa capacité à gouverner le Maroc. Elle confirme les craintes quant à la gravité de la crise politique latente qui affecte aujourd’hui le Maroc. Une crise politique qui se greffe à une grave crise politique et sociale qui alimente la protesta au sein d’une population qui s’est sentie touchée dans sa dignité par la misère et la sionisation de leur pays dans le sillage de la normalisation avec l’entité sioniste.
Lors de sa participation mardi dernier à Rabat à la cérémonie de décoration des joueurs de l’équipe marocaine de football, Mohammed VI est apparu grandement affaibli et amaigri, le visage émacié et ridés. Entouré de son frère Rachid et de son fils El Hassan, il a donné l’impression de se tenir difficilement debout. Les cheveux, qu’il avait autrefois noir, sont devenus grisonnants.
La photo de famille prise avec les membres de la sélection marocaine a d’ailleurs fait rapidement le tour des réseaux sociaux. Pour de nombreux observateurs, il n’y a pas de doute : Mohammed VI est atteint d’une maladie lourde. De quoi souffre-t-il ? Le secret est bien gardé. On parle de problèmes cardiaques. II a d’ailleurs subi deux interventions à cœur ouvert en l’espace de deux ans. La première fois en janvier 2018 à la clinique Ambroise Paré à Paris et la seconde, le 14 juin 2020, à Rabat. Mais, la polémique est vivace concernant la nature du mal dont il souffre au regard de son état qui ne fait que se dégrader au fil des jours.
Sa dernière apparition a d’ailleurs relancé la polémique. Les informations redondantes ces derniers mois concernant une possible abdication de Mohammed VI sont à prendre très au sérieux dans la mesure où la santé du roi du Maroc semble se dégrader au fil des jours. Il est possible même qu’il ne soit actuellement plus en mesure de gouverner. Cela pourrait expliquer d’ailleurs pourquoi il limite ses apparitions au strict minimum et vit loin du Maroc
La question de la santé de Mohammed VI a commencé à se poser il y plusieurs années. Cependant, elle est revenue avec acuité en janvier 2021 lorsqu’il s’était fait vacciner contre de la COVID-19 devant des caméras de télévisions. Comme mardi dernier, Mohammed VI était apparu vieilli…métamorphosé même. Son état avait même nécessité une hospitalisation en urgence en France. Le fait que la majorité de la famille royale se soit déplacée à Paris au chevet du patient était un indice de gravité de la situation. C’est d’ailleurs à partir de là que la question de la succession avait commencé à se poser au Maroc.
Le souverain marocain était tellement malade que l’opinion s’attendait à ce qu’il passe le relais à son fils. Des sources proches de l’ambassade marocaine à Paris avaient alors admis que Mohammed VI était gravement malade. Les mêmes sources avaient évoqué également une guerre déclarée de succession au sein de la famille royale. A l’époque des sources avaient indiqué que le patron de la direction générale de la Surveillance du territoire (DGST, services de renseignements marocains), Abdellatif Hammouchi, s’était rendu en douce aux Etats-Unis pour tenter de vendre la candidature de Moulay Rachid comme futur roi en remplacement de Mohammed VI à la place du prince héritier Moulay El Hassan, jugé trop jeune. Le scénario ne semble pas avoir plu aux Américains.
De son côté, Mohammed VI a pris des mesures pour que le pouvoir n’échappe pas à son fils. Un dispositif tenu secret aurait même été mis en place par le roi pour faciliter l’accès du prince héritier au trône après sa disparition. À cet effet, Mohammed VI a pris trois mesures clés qui tendent à renforcer l’entreprise de la succession sur les plans juridique et sécuritaire : confier la sécurité aux militaires, faire adopter une loi organique relative au fonctionnement du Conseil de régence et assurer une fortune à la hauteur de la fonction princière. Donc par rapport à la succession, l’opération paraît verrouillée, du moins en théorie.
Le Maroc livré à la corruption
En attendant, le Maroc n’est pas gouverné. Ou du moins il est livré à l’entourage du roi qui a fait de la corruption un mode de gouvernance. Clochardisée et appauvrie, la population est excédée par ces interminables intrigues de palais. Le mécontentement est généralisé à en juger par le nombre important de manifestations que les partis, les associations et les syndicats de travailleurs organisent chaque mois. Il faut savoir que le Maroc vit depuis des années dans sa bulle illusoire d’un mythe de développement. Or, la réalité est toute autre. Selon plusieurs sources, le Maroc régresse. Il est même revenu au niveau de pauvreté et de vulnérabilité de 2014.
La flambée des prix a atteint + 8 % en octobre sur un an. Le pouvoir d’achat des plus pauvres, mais également de la classe moyenne, s’en trouve particulièrement touché dans un pays qui souffre déjà de disparités sociales et territoriales. De plus, le Maroc est devenu un bourreau pour les libertés individuelles et collectives. Des dizaines de journalistes et de militants des droits de l’homme sont actuellement en prison. La colère est aggravée par la décision du Makhzen de nouer des relations de coopération avec Israël. Aujourd’hui, le Maroc est assis sur une véritable bombe politico-sociale. Si celle-ci venait à exploser, c’est toute la monarchie qui risquerait d’être emportée.
Khider Larbi