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Les révélations sur les réseaux de corruption au PE se multiplient : Le « Maroc Gate » prend de l’ampleur

Le scandale de corruption au Parlement européen « Maroc Gate » prend de l’ampleur. De plus en plus d’eurodéputés brisent l’omerta imposée au sein des instances européennes autour des réseaux des réseaux de corruption mis en place et entretenus par le Makhzen et pour dire révéler toute la vérité sur cette affaire.

La question commence à faire surface au sein des milieux politiques et les médias européens. Ce que les politiques de l’UE s’évertuaient jusque-là à circonscrire dans le cadre d’une attaque contre le Qatar organisateur du dernier Mondial FIFA, leur échappe et permet de révéler un scandale autour duquel ils ont tout fait pour imposer le silence. Oui, ce qu’on appelle le « Qatar Gate » est en fait un « Maroc Gate ». Et cela beaucoup de députés européens et des journaux le soulignent aujourd’hui bravant la complaisance, que l’on sait aujourd’hui intéressée, du PE envers le régime marocain. D’ailleurs, la co-présidente du groupe de la Gauche au PE et eurodéputé du parti d’extrême gauche « La France insoumise », Manon Aubry a affirmé hier que le réseau de corruption dirigé par le Maroc au Parlement européen (PE) a visé un nombre beaucoup plus important d’eurodéputés.

Dans une déclaration à la chaîne de télévision franco-allemande Arte, la députée européenne de la France insoumise a affirmé que les révélations faites jusque-là sur le « Marocgate », retentissant scandale de corruption au sein de l’institution de l’Union européenne (UE), pourraient bien n’être que la partie émergée de l’iceberg. »Ce qu’il y a en dessous de l’eau, c’est un réseau de corruption qui, initialement, semble être parti du Maroc et probablement a visé un nombre beaucoup plus important de députés (européens), raison pour laquelle il y a eu une réticence de la part des autres groupes politiques à ce qu’on aborde la question », a-t-elle souligné. Cette sortie n’est que la dernière d’une série de révélations qui incriminent l’implication du Maroc dans la mise en place d’un véritable réseau de corruption organisé et qui s’apparente à une véritable association de malfaiteurs.

Jeudi, le journal italien « Il Corriere della Sera » qui s’appuie sur les éléments de l’enquête sur le scandale a fait savoir que Rabat aurait mené des actions d’ingérence au sein de plusieurs autres institutions européennes, en ayant recours à la corruption pour soudoyer des personnalités influentesdont l’ex-eurodéputé Antonio Panzeri, l’ancienne vice-présidente du Parlement européenEva Kaili et Francesco Giorgi, compagnon de cette dernière et assistant parlementaire – tous en état d’arrestation –« qui ne représentent que quelques maillons » de ce réseau.Selon des révélations du quotidien allemand « Der Spiegel », si le grand scandale de corruption qui éclabousse Bruxelles et le Parlement de l’UE depuis quelques semaines n’avait pas éclaté, la famille de la première personne citée, en l’occurrence Pier Antonio Panzeri, « serait actuellement à Marrakech au Maroc au lieu d’être en prison ».En effet, le journal a fait savoir que « deux chambres avaient été réservées -aux frais du gouvernement marocain- du 27 décembre au 5 janvier à l’hôtel La Mamounia, un établissement avec spa et casino à partir de 1800 euros la nuit » pour les fêtes de fin d’année.Selon les derniers développements de l’enquête sur les pots-de-vin au Parlement européen, « la politique du groupe Socialistes et Démocrates (S&D) aurait été influencée au nom du Maroc par une équipe de trois Italiens » dont les noms sont cités dans cet ordre: Pier Antonio Panzeri, l’actuel député Andrea Cozzolino et leur conseiller Francesco Giorgi.Le Maroc se serait tourné vers ce groupe parlementaire pour « cultiver ses multiples intérêts en le faisant guider dans ses opérations par Mohamed Belahrache, un officier de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), les services secrets de Rabat ».Pour mener leurs opérations, les trois Italiens auraient compté « sur la collaboration d’un groupe d’eurodéputés -tous membres du groupe parlementaire S&D- décrits comme des ‘amis’ dont les plus proches seraient Eva Kaili, Arena Maria, Moretti Alessandra et Benifei Brando Maria ».

Hocine Fadheli

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