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Brésil : Lula investi président pour la troisième fois

Luiz Inacio Lula da Silva a été investi dimanche président du Brésil pour la troisième fois, après avoir prêté serment devant le Congrès. Il succède à 77 ans au président d’extrême droite Jair Bolsonaro que l’icône de la gauche a battu en octobre. Les cérémonies d’investiture, placées sous haute sécurité, ont été snobées par le chef de l’État sortant Jair Bolsonaro, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat. Il n’a donc pas remis l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique, ce qui ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire.Jusqu’à 300.000 personnes étaient attendues pour cette journée devant allier la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles ont assisté 17 chefs d’État, et une fête populaire avec des concerts.  Alors que les fidèles de Bolsonaro les plus radicaux veulent empêcher l’accession de Lula au pouvoir et campent toujours devant des casernes du pays, réclamant une intervention militaire, la sécurité a été renforcée. Toutes les forces de police du district de Brasilia, quelque 8000 agents, ont été mobilisées, ainsi qu’un millier de policiers fédéraux. Le nombre de personnes ayant pu assister au discours de Lula devant le palais de Planalto a été limité à 30.000.  Dans un discours ferme, le nouveau président s’est engagé «à reconstruire le pays, avec le peuple brésilien», évoquant le bilan «désastreux» de Jair Bolsonaro. Reclus et quasi muet depuis sa défaite d’octobre, ce dernier, qui perd son immunité présidentielle, a quitté le Brésil vendredi pour la Floride. «Je vais gouverner pour 215 millions de Brésiliens, et pas seulement ceux qui ont voté pour moi», a-t-il lancé. Lula a accusé son prédécesseur d’extrême droite d’avoir «épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement».Il a assuré en outre que son pays, grande puissance agricole, n’avait «pas besoin de déboiser» pour soutenir son agriculture. «Nous allons pouvoir vivre sans abattre des arbres, sans brûler» des forêts, a-t-il assuré, rappelant son objectif de «déforestation zéro en Amazonie», alors que la communauté internationale attend de lui des gestes forts. À la fin de son discours, une partie du Congrès a ovationné Lula aux cris de «Lula guerrier du peuple brésilien !». Parmi ses premières mesures en tant que président, Lula a investi 37 ministres, soit 14 de plus que sous le gouvernement de Jair Bolsonaro, et avec un record de 11 femmes. Et, comme il l’avait promis, Lula a signé plusieurs décrets pour revenir sur les mesures de droite de son prédécesseur qui facilitaient l’accès aux armes, et renforcer les institutions environnementales en Amazonie. En l’absence de Jair Bolsonaro, l’écharpe présidentielle a été remise des mains d’un groupe de citoyens. Le cacique Raoni, défenseur emblématique de l’Amazonie, faisait partie du groupe, avec son disque labial caractéristique et sa coiffe de plumes jaunes.  

K.L. et agences

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