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Stress hydrique : Les autorités multiplient les mesures d’urgence

La saison des pluies tarde à venir et les précipitations se font désirer. Face à une situation de stress hydrique qui s’installe, des craintes se font sentir non seulement pour l’approvisionnement des réseaux AEP, mais aussi pour l’irrigation des exploitations agricoles. Face à l’urgence les pouvoirs publics ont mis en place un plan assis, non seulement sur la mobilisation de nouvelles ressources, non conventionnelles notamment, mais aussi sur la préservation des ressources existantes, particulièrement les eaux souterraines.

En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné, dimanche en Conseil des ministres, la mise en place d’un plan d’urgence pour faire face au stress hydrique. Évaluation des réserves en eaux souterraines, renforcement des contrôles sur les forages illicites, réalisation de nouvelles stations d’épuration des eaux usées et élargissement du dessalement d’eau de mer sur l’ensemble de la bande côtière sont l’assise de ce plan. Et si le développement du dessalement d’eau de mer fait consensus en tant que choix stratégique pour l’Algérie qui sera de plus en plus affectée par les épisodes climatiques extrêmes à l’avenir, les pouvoirs publics optent également pour le développement de l’épuration des eaux usées

16 stations d’épuration

Dans ce contexte, de l’Office national d’assainissement (ONA) a lancé la réalisation de quelque 16 stations d’épuration. Des stations qui seront dotées, à moyen terme, de dispositif de traitement tertiaire qui permet une augmentation du potentiel hydrique de réutilisation dans divers secteurs.  Ces réalisations, inscrites dans le cadre d’un plan d’action national pluriannuel, en cours d’exécution, permettront de renforcer la dotation actuelle située à un volume de 1,16 milliard de m3 d’eaux usées par un apport supplémentaire de 140 millions de m3/an, précise la même source relevant que la mise en place de ces installations intervient en exécution de la stratégie nationale globale de valorisation des eaux non conventionnelles dont l’objectif est de faire face au stress hydrique.Dans ce chapitre, l’ONA, rappelant l’instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au dernier Conseil des ministres,  relative à la relance et la mise en service de l’ensemble des projets de stations d’épuration des eaux usées afin de les exploiter dans l’irrigation, a souligné que les eaux non conventionnelles, à l’instar du dessalement d’eau de mer et les eaux usées épurées produites par les stations d’épuration, constituent  »des réponses aux impératifs de la sécurité hydrique et alimentaire et aux besoins du développement multisectoriel, agricole et industriel notamment ». »Les études de maturation sont lancées à l’instar de l’étude générale de réutilisation des eaux usées épurées aux fins d’utilisation agricole et industrielle », assure l’ONA, détaillant que l’objectif étant  »la mise en place de la carte nationale de réutilisation par bassin hydrographique qui tient compte du bilan hydrique, de la vocation et des spécificités de la région ».

Aussi, un ambitieux programme d’investissement dans le domaine de l’assainissement a été réalisé en Algérie, matérialisé notamment par l’extension du parc des stations d’épuration existants, pour atteindre plus de 200 infrastructures en exploitation, traitant un volume de 1,16 milliard de m3 d’eaux usées, correspondant à 17 millions équivalents habitants, selon les données de l’ONA. Ce parc, actuellement en voie d’extension, atteindra, à l’horizon 2030, une capacité de traitement estimée à 2 milliards mètres cube, affirme-t-on. Cet apport hydrique sera mis à la disposition du secteur agricole pour « une réutilisation non restrictive en agriculture, qui pourra couvrir les besoins d’irrigation d’une superficie agricole utile de 160 000 ha », selon l’Office.

Généraliser le dessalement

Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a ordonné, dimanche lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, d’élaborer un plan pour la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer tout le long de la bande côtière.Actuellement, l’Algérie compte 12 stations de dessalement couvrant 17% des besoins en eau potable du pays et entend porter leur nombre à 23 stations pour couvrir 42% des besoins nationaux en eau potable d’ici à la fin 2024. Des objectifs qui ont été revus à la hausse, d’autant que le développement du dessalement est une priorité au point d’instaurer un parcours de formation dédié avec la projection d’un développement industriel dans ce segment. Dans ce contexte le Président Tebboune a indiqué dimanche que « les efforts consentis dans les parcours de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle présagent de bons augures, ce qui permettra de rétablir la dynamique et la vitesse naturelles du développement dans notre pays », Et de recommander de « poursuivre le développement de la qualité de la formation, à travers des partenariats avec des instituts et des universités de renommée internationale, en vue d’échanger les expertises en matière de dessalement de l’eau de mer ».Le Président Tebboune a souligné, par la même, l’impératif pour le secteur de l’Industrie de s’adapter au progrès opéré dans ce domaine, à travers la mise en place d’un environnement industriel spécialisé de nature à développer et à exploiter ce segment pour l’ériger en fondement supplémentaire de l’économie nationale.

Hocine Fadheli

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