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Le Maroc est devenu une plate-forme pour le trafic de drogues dures : La Maroc connectionmenace le Maghreb et l’Europe

Selon ENACT Africa, une institution soutenue par Interpol qui travaille sur les questions liées au crime organisé international, Mocro Maffia, dont la principale base se trouve au Maroc est devenue une menace pour l’Europe et les pays du Maghreb, contribuant au passage, à faire du Maroc, un maillon critique de la chaîne de commercialisation de la cocaïne en provenance d’Amérique latine.

Le Maroc n’est pas seulement le premier producteur de cannabis au monde. Depuis quelque temps, ce pays voisin est devenu également la plus importante plate-forme en Afrique par laquelle transitent les drogues dures produites en Amérique Latine et destinées à arroser l’Europe et le Maghreb.

Le dispatching de cette drogue est assuré par une multitude de dangereuses organisations criminelles internationales qui ont tissé des réseaux dans pratiquement toutes les villes marocaines. Mocro Maffia figure parmi ces organisations et sa principale base se trouve au Maroc. Il existe contre elle des preuves concernant son implication dans divers trafics criminels.  Selon des informations rapportées par ENACT Africa, une institution soutenue par Interpol qui travaille sur les questions liées au crime organisé international, Mocro Maffia est carrément « devenue une menace pour l’Europe et les pays du Maghreb, contribuant au passage, à faire du Maroc, un maillon critique de la chaîne de commercialisation de la cocaïne entre l’Amérique Latine et l’Europe ». « Mocro Maffia utilise la violence pour étendre sa portée sur le marché du trafic de cocaïne. Au cours de la dernière décennie, plus de 100 personnes sont mortes en raison des violences entre l’organisation et des trafiquants de drogue belges (…)», peut-on lire dans la note d’ENACT rendue publique cette semaine.

La même source rapporte qu’au cours de sa croissance, le groupe mafieux a noué des connexions avec des trafiquants de drogue d’Amérique latine, pour profiter de la tolérance des pays comme la Belgique et les Pays-Bas pour des drogues douces comme le cannabis, et de l’incapacité des producteurs marocains à répondre à la demande. «Ce qui était une petite activité menée sur des productions simples d’herbes, est devenu une puissante organisation criminelle, qui met à l’épreuve les forces de sécurité de plusieurs pays européens (…) », indique ENACT Africa qui précise que « selon des écoutes téléphoniques, certaines personnes travaillant au port de Dakar (Sénégal), mais aussi d’Anvers (Belgique) et Rotterdam (Pays-Bas) auraient été corrompues, pour laisser passer des cargaisons de drogues ». Pour ENACT Africa, des pays comme le Maroc, mais aussi le Sénégal, la Belgique et les Pays-Bas, sont au cœur de la chaîne d’approvisionnement en drogues dures.

Complicité des autorités marocaines

Toutes ces activités criminelles se déroulent au vu et au su des autorités marocaines. Le constat a d’ailleurs amené de nombreux services de sécurité à conclure que le Makhzen est impliqué jusqu’au cou dans ce trafic de drogue. Il en tire même d’importants profits qui s’élèvent à des centaines de millions de dollars. C’est avec cet argent que le Makhzen finance, par exemple, sa guerre coloniale au Sahara Occidental et corrompt des hommes politiques. L’information rapportée par ENACT Africa confirme que le Maroc s’est transformé en un narco-Etat qui pose désormais de graves problèmes pour son entourage. Ce n’est donc pas étonnant qu’il ait donné asile à des organisations criminelles.

S’agissant du cannabis, l’Office contre la drogue et le crime (ODC) des Nations Unies a depuis longtemps apporté une confirmation scientifique à ce que tous les experts estimaient depuis longtemps. Avec ses centaines de milliers d’hectares de culture de cannabis produisant chaque année plus de 3 000 tonnes de haschisch, le Maroc est de très loin le premier producteur/exportateur mondial de cette substance. 90% du haschisch consommé en Espagne et en France provient du Maroc. Les trafiquants utilisent désormais leurs réseaux pour acheminer en Europe des drogues dures comme la cocaïne et y blanchir leurs profits. Ces derniers représentent la plus importante source de devises dans l’économie marocaine et sont à l’origine de réseaux de corruption et de clientélisme qui remontent jusqu’aux plus hauts niveaux des autorités de l’État. Pis encore, les autorités marocaines sont impliquées elles-mêmes dans la culture de Cannabis.

Des criminels en politique

Le phénomène a pris une telle ampleur que l’ONDH, ONG marocaine pour la défense des droits de l’homme, a exprimé en septembre dernier sa préoccupation face à la propagation, dans le Nord du Maroc, des crimes liés au blanchiment d’argent, en particulier le trafic de stupéfiants, de substances psychotropes, d’êtres humains et de migrants, et ses liens avec l’activité économique, notamment le blanchiment d’argent dans l’immobilier, ou avec la politique à travers l’accès des criminels à des fonctions politiques.

L’Observatoire marocain avait mis en garde contre les conséquences des opérations de blanchiment d’argent des barons de la drogue à Tétouan. Il a notamment mis l’accent sur l’impact négatif du blanchiment d’argent sur le tissu social et le développement économique, relevant qu’il affecte les relations entre les entreprises et la conduite de la politique économique et encourage les investissements inutiles, notamment dans le domaine immobilier, et l’intensification des activités criminelles transfrontalières. L’ONDH a, en outre, indiqué que les déclarations de soupçons de cas liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme émises par l’Autorité nationale de l’information financière s’élevaient, selon le rapport 2020, à un total de 2113 déclarations. En d’autres termes, le Maroc est gangrené jusqu’à l’os.  

Khider Larbi

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