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Cybersécurité : De la nécessité d’une stratégie nationale

La dernière cyber-attaque qui a ciblé, dimanche, le site web de l’agence de presse publique, APS, remet une nouvelle fois, la question de la cybersécurité aux -devants de la scène.

L’accélération de la numérisation des services publics et des administrations publiques impose de nouveau défis. Si la démarche à pour objectif d’alléger les procédures, de mieux lutter contre la bureaucratisation excessive, de permettre un meilleur accès aux services publics et aux administrations publiques et d’améliorer la transparence des transactions et d’en réduire les délais, dans la finalité d’atteindre les objectifs d’efficience et de développement économique, la question de la sécurité de l’infrastructure qui supporte les réseaux numériques se pose avec acuité. La cybersécurité est devenue, au cours des dernières années, centrale dans les stratégies de défenses des pays. L’Algérie est particulièrement concernée d’autant qu’elle est la cible d’assauts constantsde la part de hackers marocains, notamment, mais aussi issus de l’entité sioniste pour ne citer que ces deux cas. L’attaque qui a ciblé dimanche le site web de l’Agence presse service (agence de presse publique) nous rappelle cette menace constante qui pèse sur l’Algérie, ses entreprises, ses médias et ses institutions. Ce qui rend la mise en place d’une stratégie nationale en la matière d’autant plus urgente. Dans ce sens l’expert en transformation digitale et en cybersécurité, également directeur de la stratégie chez Ayrad, Djallal Bouabdellaha indiqué hier sur les ondes de la Radio algériennes que dans l’élan de l’indispensable digitalisation tous azimuts, l’aspect de sécurisation est un facteur clé de succès de ladite démarche.       

Partant du postulat que la souveraineté numérique passe par la protection des données, la digitalisation ne peut se concevoir sans les indispensables facteurs de réussite, explique l’intervenant. Ceci au regard notamment, du nombre croissant des cyberattaques menées ces deux dernières années contre l’Algérie.

En clair, il ne suffit pas de produire de contenus si on ne sait pas les protéger, estime-t-il préconisant la protection, mais d’abord l’anticipation du risque cybernétique par la prévention.   Il explique que les données deviennent une source de richesse, de par leur exploitation tous azimuts, notamment chez les plus grands constructeurs technologiques dans le monde, à savoir les GAFAM (Google, Aple, Facebook, Amazon, Microsoft).A noter que le foisonnement de données produites à l’échelle mondiale va remarquablement crescendo, avec les « 90% qui ont été créées ces deux dernières années », précise M. Bouabdellah.  Il fait savoir que « chaque minute, on crée plus de 57 000 publications images, 100 heures de vidéos en ligne, 2,8 millions de publications sur les réseaux sociaux, plus de 2,5 millions de requêtes de recherches web. Nous ne sommes plus à l’ère de données mais à celle du big data », ajoute M. Bouabdellah. L’exploitation de nos données s’apparente en effet à de « l’espionnage à grande échelle, paradoxalement, autorisé par nous-mêmes »,car, fait-il remarquer, « dès on s’inscrit sur un espace très souvent, sinon toujours, sans lire les conditions d’utilisation, et en cliquant sur ‘j’accepte’, nous autorisons par ce geste ces entreprises à accéder et à exploiter nos données ».

Hocine Fadheli

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