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Le capitaine Deramchia Farid, spécialiste de la cybercriminalité à la Gendarmerie nationale : « La cybercriminalité est en continuelle progression »

La cybercriminalité a connu une nette progression ces dernières années. Depuis le début de l’année, 500 affaires ont déjà été traitées par la Gendarmerie nationale. Le plus gros de ces affaires sont liées à l’ « atteinte à la vie privée ».

Le développement des technologies et de l’information et de la communication (TIC), et la place qu’occupent ces dernières dans la vie quotidienne des citoyens, fait que les cybercrimes sont de plus en plus répandus. Intervenant, hier, sur les ondes de la chaine 1 de la Radio algérienne, le capitaine Deramchia Farid, spécialiste de la cybercriminalité à la Gendarmerie nationale, a tiré la sonnette d’alarme. La cybercriminalité est en continuelle hausse. Le nombre d’affaires traitées liées aux crimes liés technologies et de l’information et de la communication (TIC) est passé de 2.838 en 2021 à 4.600 en 2022. Rien que pour les deux premiers mois de l’année en cours, la Gendarmerie nationale a traité 500 affaires, a-t-il précisé. Deramchia Farid a tenu à préciser, néanmoins, que si le nombre de ce genre de crimes a; bien entendu, augmenté, il est aussi question d’un recours de plus en plus important des citoyens aux services de sécurité pour le dépôt de plaintes. « Des efforts considérables ont été consentis pour sensibiliser le citoyen », puisque « plusieurs opérations de sensibilisation ont été menées » et ce, afin d’ « encourager le citoyen à déposer une plainte » lorsqu’il est victime d’un abus, dépassement ou autres. « La lutte sécuritaire ne peut être efficace sans l’implication du citoyen », a-t-il dit à ce propos. Donnant des détails sur la nature des crimes en question, celui-ci a indiqué, que cela concernait « l’arnaque, notamment celle liée au commerce électronique, le harcèlement, l’extorsion, les menaces, la diffamation et l’atteinte à la vie privée des personnes », des délits qui, lorsqu’ils sont commis par le recours aux technologies de l’information et de la communication, sont considérés comme des cybercrimes. Il a également cité « la diffusion de fausses informations », ce qui est pris en charge également par le Code pénal, a-t-il rappelé. Le responsable à la Gendarmerie nationale a indiqué que la majorité de ces crimes, entre 65 et 75%, a-t-il précisé, concerne l’« atteinte à la vie privée des personnes ». Il a, dans le même ordre, mis l’accent sur les crimes dont sont victimes des enfants. 193 affaires liées à l’enfance ont été traitées en 2022, alors que le chiffre était de 200 une année auparavant. Deramchia Farid a exhorté les parents à « accompagner, de sensibiliser et de contrôler » leurs enfants. « Un enfant connecté seul dans sa chambre est similaire à celui qui est seul dans la rue », a-t-il déclaré. Sur un autre plan, celui-ci a également indiqué que des citoyens peuvent se voir impliqués dans une affaire sans préméditer l’acte. « Partager un contenu diffamatoire rend son auteur responsable aussi », a-t-il signalé, tout en précisant que c’est « bien entendu au juge de statuer ». L’officier de la Gendarmerie nationale a tenu à indiquer, en dernier lieu, que pour être au diapason des développements que connaissent les technologies de l’information et de la communication, les services de ce corps de sécurité ont été modernisés, leurs éléments formés, et dotés du matériel nécessaire. Des efforts consentis depuis le début des années 2000. Il a précisé que les enquêteurs et spécialistes travaillent sur deux aspects. Le premier préventif, en surveillant les réseaux sociaux pour traquer les atteintes à la législation nationale, le deuxième en menant des enquêtes après avoir enregistré des plaintes. Mais dans tous les cas de figure, a-t-il insisté, « le citoyen doit faire preuve de prudence, notamment en n’exposant pas ses informations personnelles ». Il a évoqué ce qu’induit par exemple la « perte » de données relatives à « Baridi mob » ou la carte « Edahabia », même s’il a tenu à préciser que les deux sont complètement sécurisés. Deramchia Farid a indiqué, en dernier lieu, que la Gendarmerie nationale prévoit de mener plusieurs campagnes de sensibilisation durant l’année 2023 auprès des citoyens.

Elyas Nour

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