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Borell répond à la propagande marocaine sur le Front Polisario : L’UE humilie le Makhzen

Le Makhzen vient d’essuyer un énième camouflet en Europe. Cette fois-ci, il a été humilié publiquement par Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne.

L’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères a définitivement tordu le cou à l’ignoble propagande marocaine destinée à discréditer le Front Polisario. L’intox distillée par les officines du Makhzen accuse tantôt le mouvement indépendantiste de détourner les aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis et tantôt de collaborer avec des groupes terroristes qui sévissent au Sahel. Bien évidemment, il n’y a absolument rien de tout cela.

Dans sa réponse, vendredi, à une question du parlementaire européen Brice Hortefeux (PPE) qui a toute honte bue repris à son compte les éléments de langage du Maroc et qui voulait savoir si la Commission européenne a l’intention d’effectuer un audit des fonds destinés aux camps sahraouis (…) et « quelles mesures va-t-elle prendre pour prévenir une éventuelle coopération entre le Polisario et des groupes terroristes », Josep Borrell a réduit à quia autant son questionneur que le Maroc. Il a assuré que « la Commission européenne n’a décelé à ce jour aucune preuve de détournement de l’aide ».

Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a tenu à rappeler, à ce propos, que l’Union européenne (UE), par l’intermédiaire de la Commission, finance l’aide humanitaire fournie aux réfugiés sahraouis exclusivement par l’intermédiaire des agences des Nations unies et d’organisations non gouvernementales internationales. La reddition de comptes, a-t-il mentionné, « est essentielle pour la Commission, qui procède régulièrement à des audits ». « Au cours des cinq dernières années, la Commission a réalisé six audits portant sur des actions humanitaires mises en œuvre dans les camps sahraouis », a précisé M. Borrell. « En outre, afin de réduire encore les risques de détournement de l’aide, la Commission organise régulièrement des visites de suivi dans les camps et ne finance que des projets pour lesquels un système de suivi rigoureux est en place. Elle exige également des organisations internationales qui reçoivent des fonds de l’UE qu’elles présentent à la fois un rapport descriptif et un rapport financier finaux pour prouver que l’aide humanitaire a bien été fournie », a encore fait savoir Josep Borrell. Le chef de la diplomatie européenne ira même plus loin en insistant sur le fait que « toute allégation d’irrégularité fait l’objet d’une vérification approfondie ». « Dans ce contexte, la Commission n’a décelé à ce jour aucune preuve de détournement de l’aide », a-t-il conclu.

Accusations ridicules et abjectes

S’agissant des accusations abjectes du Makhzen concernant une prétendue « collaboration entre le Front Polisario et des groupes terroristes », la réponse du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a été aussi cinglante. Il a assuré que l’UE « ne dispose pas d’informations sur une éventuelle collaboration entre le Polisario et des groupes terroristes dans la région », ajoutant que Bruxelles continuera de suivre de près l’évolution de la situation et qu’elle « reste fermement résolue à préserver la stabilité et la sécurité au Sahel et dans l’ensemble de la région ».C’est la seconde fois en moins d’une semaine que le régime marocain est humilié au Parlement européen où ses représentants sont désormais déclarés persona non grata. L’institution européenne vient en effet d’adopter une résolution interdisant aux représentants marocains d’entrer dans son siège jusqu’à la fin des enquêtes des autorités belges sur l’affaire des pots-de-vin versés par le régime marocain à des membres de l’institution européenne, un scandale connu dans les médias sous le nom de «Marocgate». Le texte souligne la «détermination du Parlement européen à enquêter pleinement sur les affaires de corruption» visant à influencer l’institution législative européenne. Dans la résolution, les eurodéputés ont exprimé leur « profonde inquiétude face aux actes de corruption » des autorités marocaines.

Le Parlement européen avait déjà adopté, le 19 janvier dernier, pour la première fois en vingt-cinq ans, une résolution appelant le Maroc à respecter la liberté des médias et à libérer tous les prisonniers politiques et les journalistes emprisonnés. Une semaine après l’approbation de ce texte, dans une lettre adressée à la présidente de l’institution européenne, la Maltaise Roberta Metsola, une trentaine d’eurodéputés ont réclamé des sanctions à l’encontre du Maroc. Ils avaient justifié leur requête par « les ingérences » du Maroc « dans le processus démocratique au Parlement européen, moyennant la corruption ». Le scandale du «Marocgate» a éclaté après l’arrestation de l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri en Belgique, dans le cadre d’une enquête qui a secoué l’institution. Il est accusé d’implication politique avec d’autres représentants européens en faveur de puissances étrangères, dirigées par le Maroc, en échange de sommes d’argent. Au Parlement européen, il semble bien que c’est la fin de l’impunité pour le Maroc et ses sbires.

Khider Larbi

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