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Lutte contre le terrorisme et l’extrémisme au Sahel : Miser sur le renforcement des capacités nationales et la coopération régionale

La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme au Sahel doit s’appuyer sur une nouvelle approche. Une approche assise sur un renforcement des capacités nationales des pays de la région et coopération régionale, sans ingérence ni intervention étrangère. C’est cette approche défendue par l’Algérie qui a été soulignée hier par le président de l’Assemblée populaire nationale, M. Brahim Boughali à l’ouverture hier à Alger de la réunion sur « l’Appel du Sahel », lancé par l’Union parlementaire internationale. A l’ouverture du second cycle de réunions organisé sous le thème du « rôle des leaders communautaires dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de l’extrémisme violent », le président de la chambre basse du Parlement mis en avant l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et a rappelé que notre pays « a adopté une politique interactive intégrée pour soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la région du Sahel à travers son soutien continu et son action pour renforcer les capacités nationales des pays de la région et intensifier la coopération régionale opérationnelle » en la matière.Dans le même contexte, il a évoqué « l’intensification de la coopération opérationnelle régionale et les efforts de l’Algérie à travers le  Comité d’Etat-Major Opérationnel Conjoint (Cemoc, NDLR) et l’Unité de coordination et de communication, et sa contribution tangible à la lutte contre les causes profondes de ce grave fléau en soutenant les efforts de développement ».

Dans la même optique, a ajouté Brahim Boughali, « l’Algérie s’emploie à réaliser des projets structurants à caractère intégrateur, comme le confirme l’orientation stratégique exprimée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en allouant près d’un milliard de dollars pour soutenir développement dans les pays africains à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement ».

Le président de l’APN a également souligné l’évolution inquiétante de la situation sur la scène internationale et qui appelle « à traiter avec plus de prudence les défis multiformes auxquels est confrontée la région du Sahel, qui ne doit en aucun cas se transformer en une arène conflictuelle qui menace sa sécurité et sa stabilité. »

A cet égard, il a souligné que « l’Algérie attache une importance particulière au développement et à l’amélioration des cadres régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, que ce soit à travers l’Union africaine ou à travers le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, au sein duquel l’Algérie occupe la coprésidence du groupe de travail pour renforcer les capacités nationales des pays d’Afrique de l’Ouest ».Il a également mentionné l’adhésion de l’Algérie à de nombreux mécanismes visant à renforcer la coopération institutionnelle entre les pays africains dans ce domaine, à l’instar d’Afripol et du Centre africain de recherche et d’études sur la lutte contre le terrorisme.

Dans le même contexte, le président de l’Assemblée populaire nationale a ajouté que la région du Sahel a connu « une détérioration terrifiante de la situation sécuritaire au cours des dernières années à travers la convergence de nombreux facteurs, dont les plus importants sont la multiplication des foyers de tension, la propagation de la pauvreté, les mauvaises performances économiques, la fragilité des capacités nationales, les effets du changement climatique, la désertification, la sécheresse, la perte de diversité biologique et les répercussions de la pandémie de Covid-19. »

Il a estimé que ces facteurs « limitent l’accès aux services de base, notamment l’éducation, la santé et les opportunités d’emploi, ce qui affecte négativement le niveau de confiance de la population envers les acteurs gouvernementaux et permet aux courants terroristes extrémistes d’exploiter ces déséquilibres, de recruter et d’augmenter leurs ressources de financement. »

A cette occasion, il a souligné que « le moment est venu d’unifier les stratégies et d’adopter une approche globale orientée vers l’obtention de résultats tangibles, notamment dans le domaine du renforcement des capacités des pays de la région et de leur accompagnement dans la mise en œuvre des plans de développement locaux et nationaux, ce qui n’a de sens qu’en associant les collectivités locales et leurs représentants à la définition des priorités et de la meilleure manière d’y faire face. »

Ainsi, estime Boughali, « les parlementaires, en leur qualité de représentants du peuple, doivent faire entendre la voix des différents groupes de la société et mettre fin à tous les phénomènes de marginalisation. » Il a également souligné l’importance de « soutenir les leaders religieux des tous les horizons en tant que leadersd’opinion pour contrer le discours d’extrémisme violent promu par les groupes terroristes ».

Chokri Hafed

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