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Sahara occidental occupé : La pression monte sur Sanchez

La décision de Pedro Sanchez de rompre avec la position historique de l’Espagne dans le dossier du Sahara occidental occupé est loin de susciter l’assentiment. Bien au contraire, elle fait l’unanimité contre elle et suscite l’opposition au sein même du Gouvernement espagnol. Sanchez est aussi pressé par ses partenaires à l’international de revenir sur son revirement et d’opter pour une position plus juste envers le peuple sahraoui. La pression monte sur le gouvernement Sanchez à mesure que les positions en faveur de la cause sahraouie s’affirment, notamment en Espagne. C’est ainsi que la deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre du Travail et de l’Economie sociale, Yolanda Diaz, a exprimé son soutien à la cause du peuple sahraoui, contredisant ainsi la position du Premier ministre Pedro Sanchez à propos du Sahara occidental, occupé par le Maroc. Selon le journal espagnol El Dia, Yolanda Diaz, qui a participé samedi à un événement à Las Palmas (Grande Canarie), a assuré que « deux minutes après avoir connu le revirement de Pedro Sanchez favorable au plan (marocain) au Sahara occidental, il a été catégoriquement refusé ». Pour rappel, la classe politique espagnole s’était indignée du revirement de la position de Pedro Sanchez sur le conflit au Sahara occidental, le qualifiant de « scandaleux » et de « contraire » à la position historique de l’Espagne et au droit international. Dans ce sens, Yolanda Diaz avait déclaré à l’époque qu’elle se démarquait totalement de la position de son supérieur, soulignant que « la position de l’Espagne vis-à-vis de ce dossier doit émaner d’un dialogue national, tout en tenant compte du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, garanti par le droit international ». Le gouvernement espagnol doit aussi faire face à l’indignation de ses partenaires par rapport à ce dossier. A cet effet, le président de la Colombie, Gustavo Petro a demandé à l’Espagne d’inviter le Sahara occidental au sommet ibéro-américain, tout en appelant à accorder à des pays africains ayant des liens différents avec l’Amérique latine le statut de pays observateurs, parmi lesquels le Sahara occidental qui est, dit-il, victime d’une « injustice ». Lors de ce sommet dont les travaux se sont tenus vendredi et samedi à Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine, le président colombien a commencé son discours en appelant à « construire des ponts avec le continent africain », en intégrant les pays lusophones comme la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dans ce type de forum. « C’est une question de forme, mais évidemment aussi de politique », a déclaré le dirigeant colombien lors de ce rendez-vous auquel ont également participé le roi d’Espagne, Felipe VI et le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

Pour rappel, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a affirmé mardi dans un entretien à la chaine de télévision qatarie Al Jazeera que l’Algérie considérait «  la position de l’Espagne vis-à-vis du Sahara occidental comme une position individuelle du Gouvernement Sanchez », soulignant que l’Espagne « s’est alignée dans le dossier du Sahara occidental avec des attitudes secrètes qui ne la déchargent pas de ses responsabilités ».

Succombant aux pressions et chantages du régime marocain, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez avait annoncé, le 14 mars 2022, son soutien au sinistre « plan d’autonomie » marocain concernant le Sahara occidental.

Chokri Hafed

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