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Lutte contre les mines antipersonnel : Le rôle pionnier de l’Algérie

De par son histoire marquée par une colonisation d’une barbarie sans commune mesure, l’Algérie est l’un des pays qui ont été confrontés à la problématique des mines antipersonnel, essaimées par le colonisateur sur l’ensemble du territoire national et particulièrement aux frontières à travers les lignes Challe et Morice. Dans ce sens et dès l’indépendance l’Algérie a dû déployer d’importants efforts pour se débarrasser de ces objets de morts et déminer des zones entières, en plus de prendre en charge les victimes de ces mines, mais aussi pour criminaliser cette pratique inhumaine. Une action « clairvoyante » mise en avant hier par le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga. Lors d’une conférence sur le thème « Les mines : entre crime colonial et efforts de l’Etat pour traiter leurs effets », organisée à l’occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines  célébrée le 4 avril de chaque année, le ministre a souligné que l’Algérie figurait parmi les premiers pays à appeler à la criminalisation et l’interdiction de l’implantation des mines, indiquant que « notre pays se remémore en cette occasion, la souffrance de la catégorie affectée par les millions de mines implantées sur la ligne Challe et Morice et à laquelle l’Etat accorde un soin entier, en assurant les moyens et en mobilisant les ressources humaines en vue d’une prise en charge la plus efficiente ». Il a dans ce sens mis en avant les efforts de l’Etat algérien depuis l’indépendance dans le domaine de la prise en charge sanitaire, sociale et psychologique des victimes des mines à travers, a-t-il dit, une « politique nationale clairvoyante », dont le point de départ aura été la promulgation des textes juridiques et réglementaires relatifs à la protection, à la promotion et à l’indemnisation des victimes et de leurs ayants-droit. Il explique ainsi que son département veille à « permettre aux invalides et aux victimes des mines de bénéficier de ces droits à travers des prises en charge visant à améliorer la qualité des services, notamment au niveau du Centre national d’appareillage des invalides victimes de la guerre de libération nationale, des salles de soins et de rééducation fonctionnelle et de la prise en charge psychologique des victimes ».

Rebiga a salué, par la même occasion, le rôle « pionnier et de premier plan » joué par l’Armée nationale populaire (ANP) en matière d’assainissement des zones frontalières minées et polluées et l’enlèvement du reste des explosifs placés par le colonisateur durant la guerre de libération.Ce rôle, ajoute le ministre, « est une preuve de l’engagement de l’ANP à la concrétisation du Programme national sur le déminage, conformément aux stipulations de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel ratifiée par l’Algérie en décembre 1997 et qui a concerné 93 zones minées, dont 78 étaient sur la ligne Challe et Morice ».

La conférence a été marquée par une intervention intitulée « Les mines antipersonnel : une nouvelle vision au titre de la stratégie militaire de l’occupation dans son traitement de la Guerre de libération nationale », animée par l’enseignant universitaire, Djamel Kandeli, avant la présentation par le président de l’Association nationale des victimes des mines, Mohamed Djouadi de témoignages vivants sur les crimes du colonialisme français en Algérie.

Hocine Fadheli

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