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Le trafic de stupéfiants atteint des proportions inquiétantes : La cote d’alerte !

Le narcotrafic prend des proportions inquiétantes dans notre pays. Les saisies record opérées par les différents services de sécurité reflètent l’étendue d’un phénomène qui cible particulièrement les jeunes et qui s’apparente à une véritable guerre menée par des foces malveillantes et occultes.

Plus de 60% de la population algérienne est constituée de jeunes de moins de 30 ans. C’est ce qui souligne la menace que fait peser le phénomène du narcotrafic et particulières de psychotropes à l’exemple de la «Prégabaline » en provenance des pays frontaliers mais aussi d’Europe sur l’ensemble de la Nation. Les psychotropes, vendus entre 200 et 300 DA l’unité inondent les villes.

Chaque jour des tentatives d’introduction de substances narcotiques sont déjouées et d’importantes quantités sont saisies par les forces de l’Armée Nationale Populaire. Des opérations similaires sont également menées par les services de la Gendarmerie Nationale, les services de Police et les Douanes Algériennes. Il ne se passe pas un jour sans qu’ un réseau ne soit démantelé et des quantités de psychotropes sont saisies. Les bilans des différents acteurs mobilisés à cet effet, témoignent de l’ampleur de la guerre menée sur ce front. Rien pour la journée d’hier, les services des Douanes ont annoncé la saisie de près de 180.000 comprimés psychotropes en provenance d’Espagne au port d’Oran. Jeudi, plus de 2800 comprimés psychotropes de type Prégabaline 300 mg ont été saisis par les services du Centre régional de lutte contre le commerce illicite de psychotrope d’El Hadjar à Annaba. Au mois de mars, les services de la DGSN ont démantelé deux réseau et saisie, lors d’opérations distinctes plus de 1.600.000 et 120.000 capsules de psychotropes « Prégabaline » en provenance de Tamanrasset, destinées à la contrebande, dans les wilayas d’Annaba, Oran, Ouargla et Alger. Des saisies similaires ont été aussi opérées par les brigades mobiles des Douanes algériennes dans différentes wilayas du pays. Ces services ont saisi durant les trois premiers mois de l’année en cours, plus de 1,9 tonnes de kif traité et plus de 770.000 tonnes de comprimés psychotropes et près de 14 kg de drogues dures et 8,5 kg de Bango. Les mêmes services ont saisi à El Djelfa, près de 7.400 comprimés psychotropes de type Prégabaline 300 mg. Il en est de même port d’Alger où les Douanes algériennes ont saisi plus de 10 000 comprimés de la même substance. Idem pour le postes frontaliers terrestres est du pays où, les services des douanes des postes frontaliers d’El-Ayoun et d’Oum Teboul (El-Tarf), ont saisi 6.832 comprimés psychotropes type « ADONTAG » 150 mg, dissimulés à bord d’un véhicule touristique en provenance de Tunisie, pour ne citer que ces saisies qui viennent rallonger la liste des saisies opérées par les services de sécurité. Les bilans hebdomadaires de l’ANP font également fait état de centaines de milliers de comprimés psychotropes saisis sur l’ensemble du territoire national.

Des consommateurs de plus en plus précoces

Toutes ces quantités sont l’œuvre de plans insidieux mis en place par des réseaux criminels composés de narcotrafiquants qui ciblent les jeunes algériens à travers la commercialisation de substances psychotropes notamment la « Prégabaline ». Pis encore, ces réseaux ciblent les établissements scolaires. Une situation qui a suscité l’inquiétude de la directrice de la Communication et de la Prévention à l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), Kaddache Ghania. Celle-ci avertissait, il y a quelques mois d’une consommation précoce des narcotiques et notamment au niveau des écoles primaires. « Même si ça reste marginal, dans les écoles primaires, il y a des cas de consommation de psychotropes », a affirmé la directrice de l’ONLCDT. Celle-ci a également souligné que la consommation des hallucinogènes a augmenté de 100 % en Algérie. La cocaïne quant à elle, a connu une hausse de 200 %, durant les 10 premiers mois de 2022, en comparaison avec la même période de l’année 2021. Le bilan annuel des saisies fait ressortir la récupération de 5 tonnes de cannabis, 22 kg de cocaïne, 8,5 kg d’héroïne et plus de 7 millions de différents comprimés psychotropes. Des inquiétudes qui justifient la lutte sans relâche que mènent les services de sécurité tous corps confondus. La situation qui demeure toutefois maitrisable, grâce aux efforts inlassables de l’ANP, la Gendarmerie nationale, des services de la Sûreté nationale et des Douanes algériennes, avec leur pleine mobilisation afin d’accomplir les missions qui leur sont confiées, pour protéger le pays et sa jeunesse contre le narco-terrorisme. Une lutte qui se fait, soulignons-le, avec la coordination de programmes d’intervention conjoints avec les différents corps de sécurité, notamment l’institution militaire.

Car l’Algérie est de venu un pays de transit et de destination de substances narcotiques, les psychotropes entre autres. En dépit de quelques cas sporadiques, l’Algérie n’est pas considérée comme un pays producteur de drogue et de psychotropes.

Le défi géographique

La vulnérabilité de l’Algérie devant le phénomène narcotique est d’une double nature : D’une part, l’Algérie partage une frontière terrestre conséquente avec le Maroc, considéré comme le plus grand producteur et exportateur de drogue dans le monde. De plus, les frontières que partage l’Algérie avec les 7 pays voisins sont loin d’être hermétiques, notamment dans la région du Sahara caractérisée par des conditions climatiques difficiles. C’est pourquoi, l’Algérie prend en considération la proximité géographique avec les grands producteurs narcotiques comme étant un élément qui favorise la vulnérabilité de la société vis-à-vis du trafic de drogue et de psychotropes. D’autre part, la société algérienne est constituée majoritairement de jeunes de moins de 30 ans. Naturellement, cette tranche d’âge est la plus exposée à la consommation des drogues. Une réalité qui n’est pas négligée par l’institution militaire. Rappelons que le Chef d’État-Major de l’ANP, le Général d’Armée Saïd Chanegriha l’a souvent souligné dans ses allocutions. Le chef d’Etat-major de l’ANP n’a cessé de rappeler les complots et les manœuvres qui se trament contre l’Algérie et notamment la guerre de la drogue qui cible l’Algérie. Lundi dernier, et à partir de la 3e région militaire à Béchar, Said Chanegriha a averti contre les « plans malveillants » et « les tentatives d’inondation de notre pays par les drogues, de toute nature, qui sont utilisées comme arme pernicieuse contre notre pays et notre peuple, dans le but de freiner ses ardeurs et ébranler sa volonté ». Il a souligné a cet égard que «l’ANP, en étroite coordination avec les différents services de sécurité, poursuivra sans relâche la lutte contre ce fléau et ne ménagera aucun effort pour combattre vigoureusement les réseaux de trafic et leurs barrons, traîtres de la nation, qui méritent les sanctions les plus sévères, en ce sens qu’il y va de la santé, de la sécurité et de la quiétude des citoyens».

Sensibilisation

De même qu’il a appelé « l’ensemble des acteurs sur la scène nationale, parents, hommes de médias, écoles et mosquées y compris, pour s’engager dans cette noble bataille à travers, notamment, l’intensification des campagnes de sensibilisation envers les jeunes sur les dangers de la consommation de ces poisons, afin de mettre un terme à ce fléau qui a pris des proportions alarmantes ces derniers temps». Car la lutte contre le phénomène ne se limite pas à l’action salvatrice des services de sécurité, mais s’appuie surtout le travail de sensibilisation en amont. Les efforts des pouvoirs publics sont consacrés à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic de stupéfiants et de substances psychotropes, à travers la mise en œuvre d’une stratégie nationale pour contrer ce phénomène, en adoptant des mécanismes de vigilance et de détection précoce des différentes formes du trafic de psychotropes et ce, en coordination avec les différents intervenants. Une stratégie de prévention qui implique également tous les services de sécurité. C’est dans ce contexte que de nouveaux textes ont été adoptés pour mettre en place une approche globale contre le trafic de drogue en prenant en compte la sensibilisation, le rôle de la société civile, ainsi que les traitements thérapeutiques pour les mineurs. Aussi, une vaste campagne de sensibilisation a été lancée il y a quelques jours à travers les mosquées du pays, et les structures de santé et ce dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la toxicomanie

Sofia Chahine

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