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Alors que les combats se poursuivent au Soudan : Changements au sommet de l’État et de l’armée

Le général Abdel Fattah al-Burhane a limogé vendredi son adjoint devenu son ennemi, pour opérer des changements à la tête de l’État et de l’armée, plus d’un mois après le début de la guerre meurtrière entre les deux ex-alliés.

Pour le 35e jour d’affilée, les combats font rage à Khartoum. Le Syndicat des médecins soudanais a annoncé, samedi, que le nombre de morts parmi les civils s’est élevé à 850, à la suite d’affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) depuis la mi-avril.

« La poursuite des affrontements a fait davantage de victimes dans la capitale, Khartoum, et dans un certain nombre d’Etats », a déclaré le syndicat dans un communiqué, affirmant que « le nombre de civils tués depuis le début de la crise est passé à 850 morts et 3 394 blessés ». Le dernier bilan annoncé par le syndicat, jeudi, faisait état de 832 morts et 3 329 civils blessés. La source a indiqué qu' »il y a de nombreux blessés et de décès qui ne sont pas inclus dans ce décompte, et il n’a pas pu atteindre les hôpitaux en raison de la difficulté de mouvement et de la situation sécuritaire dans le pays ». Depuis le 15 avril dernier, plusieurs villes du Soudan ont été témoins d’affrontements de grande ampleur entre l’armée et les FSR à la suite de divergences entre eux, qui ont provoqué aussi une grave crise humanitaire.

Pour leur part, les Nations Unies ont débloqué 22 millions de dollars pour aider les personnes ayant fui les hostilités au Soudan vers quatre pays voisins. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a indiqué vendredi que le secrétaire général adjoint de l’ONU, Martin Griffiths, responsable de l’aide humanitaire, avait autorisé le déblocage de ces fonds pour aider environ 250.000 personnes, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), réfugiées en Centrafrique, au Tchad, en Egypte et au Soudan du Sud. Les combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF, paramilitaires) ont éclaté dans la capitale, Khartoum, le 15 avril et se sont étendus à d’autres régions du pays. L’OCHA a indiqué que la coordinatrice résidente et humanitaire des Nations Unies au Tchad, Violet Kakyomya, a rendu visite vendredi aux réfugiés et aux rapatriés à la frontière à Koufroun (est). Selon lui, la reprise des violences dans l’Etat du Darfour occidental (ouest) a poussé environ 30.000 personnes à se réfugier au Tchad la semaine dernière. Les agences humanitaires ont dit travailler en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien pour intensifier leur réponse. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que le conflit avait également déplacé plus de 843.000 personnes à l’intérieur du Soudan.  Alors que les négociations pour une trêve humanitaire piétinent encore, des changements sont opérés au sommet de l’État et de l’armée. Le général Burhane a publié un décret constitutionnel nommant Malik Agar au poste de vice-président du Conseil de souveraineté de transition, en remplacement de son ex-adjoint, le général Daglo, a annoncé cette instance dans un communiqué. L’état-major soudanais a annoncé de son côté la nomination du général Shamseddine Kabashi au poste d’adjoint du général Burhane à la tête des forces armées, ainsi que celle de deux autres généraux à la direction de l’état-major.

R.I.

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