Une note demandant de recenser l’absentéisme lors de l’Aid El-Fitr fait scandale : L’Islamophobie s’enracine en France
Une nouvelle polémique met en lumière le racisme latent et l’islamophobie ordinaire qui s’enracine en France.
Un nouveau scandale a secoué le secteur de l’éducation nationale dans département français. Au moment où la réglementation française autorise les élèves à s’absenter pour prendre part aux célébrations religieuses avec leurs familles, une note adressée aux enseignants et aux chefs d’établissements scolaires de deux départements français, la Haute-Garonne et l’Hérault recenser l’absentéisme durant l’Aïd El-fitr suscite l’indignation. Ainsi les enseignants de ces deux départements et leurs syndicats s’indignent face à cette note portant « atteinte au principe de la laïcité ». Le secrétaire académique du SNPDEN, premier syndicat des chefs d’établissement, en Haute-Garonne a dénoncé cette « atteinte au principe de laïcité ». Cette note, annulée dès le lendemain, somme les chefs d’établissements scolaires de recenser les élèves qui ont manqué les cours le 21 avril, jour de la fête de l’Aïd el-Fitr. Selon le quotidien régional français, « La Dépêche du Midi », il s’agirait d’une « centaine d’établissements de Toulouse et de sa banlieue » à avoir reçu, le 26 avril passé, une requête signée, selon Le Monde, par « un haut fonctionnaire du service départemental de l’Éducation nationale » où il demandait le recensement et l’estimation « de l’impact éventuel de cette célébration sur les résultats des élèves et le taux d’absentéisme ». La même demande a été faite, le 11 mai, aux directeurs des lycées et collèges de la région de Montpellier. Réalisant cette « atteinte au principe de la laïcité », Christophe Mauny, le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) du département de l’Hérault a tenté de faire machine arrière et de présenter ses excuses aux destinataires du courrier. « Je vous prie de ne pas tenir compte du mail reçu le 11 mai à 8h35 » écrira-t-il aux destinataires. Une circulaire ministérielle prévoit pourtant, dès 2004 en France, que « des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses ». Sur la liste établie par le ministère français de l’éducation nationale l’Aïd-el-Fitr et l’Aïd el-Kébir y figurent. Cette circulaire a d’ailleurs été approuvée par le ministre français de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, qui trouve qu’il est « tout à fait normal » que les élèves, quelle que soit leur religion, puissent participer à ces fêtes qui sont l’occasion d’un rassemblement familial ». Il est évident qu’à travers cette note d’instruction « islamophobe », ce sont les musulmans de France qui sont encore une fois ciblés et où il est clair que « la pratique de la religion musulmane serait une question de sécurité intérieure », comme a tenu à le dénoncer une enseignante qui s’est indignée par cette enquête. Les discours politiques haineux et la stigmatisation des Musulmans ainsi que la grande confusion avec l’islamisme radical ont permis une inquiétante flambée de violences contre les musulmans de France devenus les souffres douleur de l’extrême droite et son corolaire. Les chiffres des actes anti-musulmans ne cessent de grimper depuis 2019 et se conjuguent encore plus lors des élections en France ou l’islam est devenu un thème de prédilection sur lequel viennent surfer tous les politiciens, la droite particulièrement sans qu’aucune loi ne vienne mettre fin à ce « lynchage » politique et médiatique des musulmans.
Hocine Fadheli