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Œuvres universitaires : Vers la dissolution de l’ONOU

L’Office national des œuvres universitaires a mis en place un projet de refonte global de la gestion des œuvres universitaires assise sur la décentralisation de la gestion de ces services, à travers la dissolution de l’ONOU et le transfert des prérogatives de l’Office aux Directions régionales des œuvres universitaires à placer sous l’autorité des walis.

En effet, le Directeur général de l’ONOU, Fayçal Henine a présenté hier le projet de refonte de la gestion des œuvres universitaires. Selon un communiqué de l’Office, le projet en question a été mis en place après « un diagnostic précis et approfondi des problèmes auxquels la gestion des œuvres universitaires fait face, ainsi que des déséquilibres et des lacunes qu’elle connaît ». Et d’ajouter que l’identification de ces déséquilibres majeurs sur les plans organisationnel et fonctionnel « exige l’établissement d’un nouveau modèle de gestion » et de revoir l’organisation des oeuvres universitaires, et les missions qui lui sont confiées selon une vision assise sur la décentralisation.

C’est dans ce contexte que le projet en question propose de essentiellement de transférer les responsabilités du l’Office national des œuvres universitaires aux directeurs des oeuvres universitaires. Il s’agit surtout de déléguer à ces responsables au niveau local le pouvoir de conclure des contrats d’approvisionnement et de réapprovisionnement, ainsi que de rénovation des services universitaires, ainsi que la responsabilité de la collecte des recettes. Le projet prévoit aussi de déléguer aux directeurs régionaux des oeuvres universitaires les fonctions de représentation légale et judiciaire, ainsi que les prérogatives liées à la nomination aux postes supérieurs à caractère fonctionnel et structurel (directeur de résidence universitaire, directeur adjoint, chef de service, chef de département). Le document justifie le recours à ce nouveau type d’organisation par la nécessité de coller à une nouvelle vision qui repose sur quatre éléments clés, à savoir l décentralisation de la gestion, c’est-à-dire donner pleins pouvoirs aux directions régionales et aux résidences universitaires en matière de contrats publics, d’infrastructures, d’équipement et de rééquipement, de considérer les directions régionales des services universitaires comme des entités décentralisées placées sous l’autorité du wali et de donner aux résidences universitaires un nouveau statut juridique en tant qu’institutions publiques à caractère administratif. Il s’agit aussi d’adapter la gestion des œuvres universitaires aux nouvelles dispositions qui régissent la gestion des budgets publics, explique-t-on encore.

Le projet présenté hier par le premier responsable de l’ONOU propose ainsi la dissolution de l’ONOU et la gestion globale des œuvres universitaires directement par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, notamment en ce qui concerne toutes les tâches de coordination, de suivi, d’accompagnement et de consultation liées à tous les aspects des œuvres universitaires. Le projet propose également la révision du statut juridique des directions régionales des œuvres universitaires pour les transformer en entités décentralisées placées sous l’autorité du wali. Dans le même temps, les résidences universitaires deviendront des institutions publiques à caractère administratif, dotées de la personnalité morale et de l’indépendance financière, placées sous la tutelle du ministre chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ces résidences universitaires comprendront six départements, chargés de l’hébergement, de la restauration, des activités culturelles, scientifiques et sportives. de l’hygiène et de la sécurité intérieure, de l’administration générale et de la numérisation et enfin de la santé préventive et de l’accompagnement psychologique. Un nouveau service créé en réponse à « l’importance croissante de la prise en charge de l’aspect psychologique dans le milieu universitaire, indépendamment du département des activités culturelles, scientifiques et sportives », explique-t-on. Rappelons que l’ONOU a annoncé la semaine dernière dans un communiqué le lancement d’un programme de modernisation qui mise sur la numérisation des services d’hébergement, de restauration et de transport pour réduire ses coûts. L’Office a organisé dès le début du mois de juillet des assises nationales sur la réforme des œuvres universitaires dans le but de moderniser le secteur. L’opération comprend notamment « la numérisation des œuvres, la révision des coûts des repas et l’amélioration des prestations fournies aux étudiants ». Le nombre d’étudiants universitaires dépasse les 1,7 million, répartis dans plus de 52 universités, 24 écoles nationales et 7 centres universitaires.

Chokri Hafed

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