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Ouverture du 15e sommet des BRICS : La dédollarisation préalable à un nouvel ordre mondial

La dédollarisation a été au cœur du premier jour du Sommet des BRICS.

S’il est surtout question de se défaire du dollar et ainsi de l’emprise américaine et celle des superpuissances sur le monde, il est aussi question, lors du 15e Sommet des Brics qui se tient depuis hier dans la métropole sud africaine Johannesburg et prendra fin le jeudi, de l’expansion des BRICS à d’autres pays émergents, vingt deux au total, à aspirer à intégrer cette organisation. Tenu sous le  credo « Les BRICS et l’Afrique, un partenariat pour une croissance accélérée conjointe, un développement durable et un multilatéralisme inclusif », le Sommet suscite l’ire des pays de l’Occident qui voient d’un mauvais œil cette réunion qui risque de porter préjudice à leurs intérêts et mettra fin à leur diktat et à leur hégémonie à travers le monde. Il faut dire qu’économiquement, les pays formant les BRICS pèsent lourd sur la balance planétaire tant par leur PIB qui est de  31,5% du PIB mondial en 2023 que par les 42% de la population mondiale, soit quelque 3,2 milliards d’habitants. Les BRICS, en s’ouvrant à d’autres pays émergents détenteurs des plus importantes ressources et richesses mondiales, peuvent devenir  le plus important conglomérat économique au monde. Le 15e Sommet qui réunit plus de 60 pays du Sud global, plusieurs chefs d’Etat et de gouvernements a pour but   « principal » le développement multilatéral, comme l’a déclaré le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Ce dernier qui compte se focaliser « (…) sur le rôle des femmes dans le développement économique, notamment en Afrique du Sud après la colonisation et l’apartheid », appelle à « (…) les libérer pour qu’elles participent à la croissance économique ». Ramaphosa souhaite voir  son pays « exporter » ses produits. « Nous voulons exporter des produits déjà prêts et non seulement des matières premières », dira-t-il lors de son intervention à l’ouverture du Sommet. Le président sud-africain affirme que parmi les missions de l’organisation figure aussi la lutte contre la pauvreté et l’inégalité. « L’Afrique est riche en ressources essentielles qui sont susceptibles d’assurer le succès du développement de l’économie », dira Ramaphosa que « exhorte » « (…) à des réformes fondamentales des systèmes mondiaux financiers ». L’intervention, via visioconférence, du président russe Vladimir Poutine s’est concentrée sur la question de la dédollarisation à propos de laquelle le président russe a déclaré que « (…) le processus de dédollarisation, irréversible et impartial, prend de l’ampleur. Le président chinois, Xi Jinping et lors de son intervention assure que « les BRICS sont prêts à partager leurs expériences avec les pays en développement » et fustige, sans les nommer « certains pays (qui) tentent d’entraver le développement de nos marchés. Mais chaque pays est libre de développer sa propre économie. L’un de nos objectifs principaux est d’assurer la croissance continue », affirme-t-il. Pour sa part, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva qui jubile du « retour » du Brésil « (…) sur le continent africain »,  soutient la création d’une monnaie commune mais tient à rassurer quelque peu en déclarant que « cependant, cette monnaie commune ne doit pas remplacer les devises nationales », estimant qu’il est nécessaire d’abandonner le dollar US dans les échanges entre les pays des BRICS. Lula appelle à « renforcer la connexion directe entre l’Afrique et l’Amérique latine, notamment des vols directs », car, dira-t-il, « l’Afrique produit peu de gaz à effet de serre et elle ne doit pas souffrir des conséquences du réchauffement climatique ». « Ensemble, nous pouvons apporter une contribution significative à l’amélioration de la vie dans le monde entier, en particulier dans les pays du Sud global », indique Premier ministre, Narendra Modi qui déclare que son pays, l’Inde « sera bientôt le moteur de la croissance mondiale, voire la première économie mondiale ».

Hocine Fadheli

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