Gabon : Le général Oligui prête serment en tant que « président de la transition »
Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo mercredi au Gabon, a prêté serment lundi comme président d’une « transition » dont il n’a pas fixé la durée, promettant d’installer des « institutions plus démocratiques » avant des « élections libres ».
« Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain », « de préserver les acquis de la démocratie », a déclaré devant des juges de la Cour constitutionnelle le général de brigade en costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité d’élite de l’armée qu’il commandait. Le général Oligui a également promis des « élections libres » et « transparentes » à l’issue de la période de transition et s’est engagé à amnistier les « prisonniers d’opinion ». Des militaires avaient proclamé le 30 août la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors du scrutin contesté du 26 août. Le lendemain, les chefs des corps de l’armée et de la police réunis dans un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avec à leur tête le général Oligui, avait accusé l’entourage du chef de l’Etat en résidence surveillée -notamment son épouse et l’un de ses fils – de « détournement massifs » d’argent public et d’une « gouvernance irresponsable ». Devant des centaines de convives dont des ministres déchus d’Ali Bongo et des caciques de son parti, mais aussi des ténors de l’opposition, le général les a exhortés à participer à l’élaboration d’une future Constitution qui sera « adoptée par référendum », de nouveaux codes électoral et pénal « plus démocratiques et respectueux des droits humains ». Il s’est aussi « engagé » à « remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles ». Il a également annoncé la désignation « dans quelques jours » d’un gouvernement de transition composé de personnes « expérimentées » et « aguerries » à qui il demande la libération « des prisonniers d’opinion » et le retour « des exilés politiques ». Ali Bongo Ondimba, 64 ans, en résidence surveillée depuis le putsch, avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis plus de 41 ans.
L’Union africaine, l’Union européenne, l’ONU et beaucoup de capitales occidentales ont condamné le coup d’Etat.
R.I. avec agences