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Palestine occupée : Un génocide à ciel ouvert !

C’est une seconde Nakba que l’occupation sioniste organise en Palestine occupée. En massant ses chars près de la Bande de Ghaza, dans la perspective d’une offensive terrestre, et en « ordonnant » l’évacuation de la population de l’enclave palestinienne, l’occupation organise l’expulsion de millions de Palestiniens, en sus de leur extermination. L’entité sioniste entend, à travers l’invasion qu’elle projette, finaliser son projet d’occupation totale de la Palestine.

Les attaques et les raids se sont poursuivis pour le huitième jours consécutif sur la Bande de Ghaza. L’aviation sioniste poursuit ses bombardements, tandis que des attaques ciblent l’enclave depuis la mer. Le bilan est déjà très lourd. Selon le dernier bilan qui demeure provisoire, au moins 2.268 Palestiniens, dont près de 500 enfants, sont tombés en martyrs et 9.814 autres ont été blessés, dans l’agression, alors que l’ONU indique que plus de 1.300 bâtiments ont été détruits. Une agression qui s’assimile à de l’épuration ethnique pure et simple, d’autant plus que l’occupation n’hésite pas à user d’armes prohibées. Dans ce sens l’ONG Human Rights Watch a confirmé l’usage de bombes au phosphore blanc par l’occupation contre les populations de Ghaza. A cela s’ajoute le siège total de l’enclave, privée d’eau, de nourriture, de médicaments et d’énergie, alors que l’occupant interdit même l’acheminement de l’aide humanitaire. Des pratiques qui bafouent toutes les règles du droit international, notamment la Convention de Genève en infligeant une punition collective aux Ghazaouis. Des pratiques  facilement assimilables à celle des nazis durant la seconde guerre mondiale. D’ailleurs d’une des facettes de cette épuration menée par l’occupation est le déplacement forcé des populations. Selon l’ONU « plus de 423 000 personnes ont déjà fui leurs foyers, dont certaines se sont réfugiées dans des écoles ou des hôpitaux », eux-mêmes ciblés par les raids.

Fuir, vers où ?

C’est ainsi que l’occupation a ordonné l’évacuation des populations de la Bande de Ghaza en prévision de son invasion. Ce qui a été dénoncé par l’ONU et refusé dans les propos les plus fermes par de nombreux pays arabes et musulmans. L’entité sioniste avait d’abord tenté de pousser les Ghazaouis vers l’Égypte dans un premier temps, sans succès, avant de les forcer fuir vers le Sud de Ghaza. La population prise en otage est également systématiquement ciblée par l’occupation qui n’hésite pas à cibler les civils en fuite et mener des raids contre eux. Une situation qui n’entame, cependant pas la détermination de la résistance palestinienne.  Le mouvement palestinien Hamas a ainsi déclaré samedi que les « crimes » d’Israël à Gaza ne parviendront pas à déplacer le peuple palestinien ni à briser son attachement à sa terre. Et d’ajouter: « L’intensification des massacres israéliens ne fera qu’accroître la détermination de notre peuple à poursuivre la résistance jusqu’à ce que l’agression soit stoppée et l’occupation vaincue ».De leur côté,  les Brigades al-Qassam ont annoncé samedi avoir bombardé la colonie de Sderot.

L’occupation ne se contente pas de cibler la bande de Ghaza mais entend mener une guerre qui risque de déstabiliser l’ensemble du Proche-Orient. La Cisjordanie occupée n’est pas épargnée vu que l’occupation continue de mener des raids. Elle a ainsi procédé, samedi, à l’arrestation de 40 Palestiniens dans diverses zones de Cisjordanie. L’entité sioniste mène également des raids contre la Syrie et le Sud du Liban en continuant de cibler les civils et les journalistes notamment. C’est dans ce contexte qu’un journaliste de l’agence Reuters a été tué et deux autres de l’AFP ont été blessés dans un raids israélien sur le Liban. Beyrouth a d’ailleurs  décidé de déposer, samedi, une plainte au Conseil de sécurité des Nations unies contre l’entité sioniste pour le meurtre délibéré du journaliste libanais, Issam Abdallah.  « Ce meurtre est une attaque flagrante et un crime contre la liberté d’opinion et de la presse, les droits de l’Homme et le droit international humanitaire », a ajouté le ministère libanais des Affaires étrangères. Soulignant que l’assassinat de journalistes par l’entité sioniste est en augmentation ces dernières années,  la diplomatie libanaise « a averti que  le non-arrêt des violations sionistes enflammerait toute la région et menacerait la paix et la sécurité internationales et les intérêts du monde entier ».

Conflit régional et ligne de fracture géopolitique

La menace d’un conflit régional est de plus en plus pesante. C’est dans ce contexte que la diplomatie de plusieurs pays arabes a été mise en branle pour pousser vers une désescalade. Les échanges se sont multipliés entre la Turquie, l’Égypte, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Qatar, pour réaffirmer le rejet des crimes sionistes dans la bande de Ghaza. Des échanges ont également été tenu avec le département d’État américain afin de pousser l’occupation sioniste à l’arrêt des hostilités. La situation a également un impact sur le processus de normalisation vu que Ryadh a annoncé la suspension des discussions dans ce sens. Le conflit en Palestine a également illustré une nouvelle ligne de fracture entre l’Occident et son soutien inconditionnel à l’occupation, et le bloc asiatique émergent qui plaide pour une solution à deux États. Ainsi, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré, csamedi, que Washington devait « jouer un rôle constructif » après l’agression sioniste contre la Palestine, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken, tout en appelant à une « réunion internationale pour la paix ». Pékin a appelé à la tenue d’une « réunion internationale pour la paix dès que possible afin de promouvoir l’obtention d’un large consensus », a ajouté le ministre chinois des Affaires étrangères, en précisant que « l’issue fondamentale à la question palestinienne réside dans la mise en œuvre d’une « solution à deux Etats’ ». Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a affirmé, vendredi dernier, que le siège sioniste imposé à la bande de Ghaza est «inacceptable».

 Dans une déclaration à la chaîne d’information Russia Today, le chef du Kremlin a, en outre, souligné «le droit du peuple palestinien à établir son État». Le président russe a déclaré, plus tôt dans la journée de vendredi dernier, que l’aggravation de la situation au Moyen-Orient est «une tragédie à grande échelle». «Nous devons rechercher une solution pacifique étant donné que dans la situation actuelle, il n’y a plus d’autres alternatives», a-t-il prescrit  affirmant que le nombre de morts et e blessés parmi les civils palestiniens est «absolument inacceptable».

Le sionisme perd la guerre de l’opinion

Au-delà, la situation en Palestine et le soutien de l’Occident à l’occupation commence a provoquer une véritable réaction au sein de l’opinion pûblique occidental qui à terme risque de constituer une problématique pour les gouvernements. Le propos plus nuancé tenu hier par le président français Emmanuel Macron concernant la protection des civils à Ghaza en est la preuve. Il faut dire que des milliers de personnes ont battu le pavé aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Italie, en Allemagne et en Suède pour dénoncer le soutien de leurs gouvernements à l’occupation sioniste et appeler à une Palestine libre.

A New -York, plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi York pour réclamer la fin de la « colonisation israélienne » et dénoncer le soutien des Etats-Unis à Israël, tout en exprimant leurs craintes face aux opérations militaires à Gaza.

En majorité jeunes, et de toutes origines, portant keffiehs et foulards mais aussi chapeau juif et barbes, les manifestants ont appelé à la « libération » de la « Palestine » et accusé Israël de génocide. Des organisations juives ont également appelé à mettre fin à l’État d’Israël.

Un groupe de manifestants a défilé à la Grand Central Station de New York City, samedi, brandissant des panneaux expliquant que « la résistance est justifiée ». A Toronto, des manifestants ont célébré les attaques aux cris de « Libérez la Palestine ». La branche du parti politique Democratic Socialists of America, à New York City, a soutenu le rassemblement organisé dimanche à Times Square, faisant part « de sa solidarité avec le peuple palestinien et son droit à la résistance ». A l’extrême-gauche, Jewish Voice for Peace a noté que « l’apartheid et l’occupation israéliennes – et la complicité des États-Unis dans cette oppression – sont la source de toutes ces violences ». Au-delà il y a un changement profond par rapport à la perception de l’entité sioniste par l’opinion publique américaine et notamment juive qui commence à se distancer du sionisme de l’entité sioniste considéré comme rétrograde.  En juillet 2021, un sondage du Jewish Electorate Institute concluait que 25 % des Juifs américains approuvent l’idée qu’« Israël est un État d’apartheid ».

Lyes Saïdi

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