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Groupe HTT : Le constat accablant de la Cour des comptes

La Cour des comptes a fait un constat accablant de la gestion du programme de réhabilitation et de modernisation des structures relevant du portefeuille du groupe public Hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT).  Dans son rapport annuel, la Cour des comptes a mis à l’index plusieurs dysfonctionnements dans la gestion du programme qui ont compromis la réalisation des objectifs fixés plus d’une décennie après son lancement. Le document évoque ainsi une faiblesse des études techniques et économiques et un manque voire une absence de planning des projet lancés dans ce cadre, qui ont conduit à l’allongement des délais de réalisation, d’importantes réévaluation des coût, ainsi qu’un nombre important des contentieux induit par la défaillance des entreprises de réalisation. La cour des comptes souligne que les objectifs n’ont pas été atteints, ni en ce qui concerne les programmes de réhabilitation des infrastructures, ni en ce qui concerne l’amélioration de la gestion et de la qualité de service des établissements relevant du groupe public.  « Plus de 11 ans après son adoption par le Conseil des participations de l’Etat (CPE) en 2012, le programme de réhabilitation et de modernisation (PRM) des structures relevant du portefeuille du groupe hôtellerie, tourisme et thermalisme (HTT), n’a pas atteint les objectifs escomptés, consistant notamment à mettre à niveau les structures hôtelières et touristiques du groupe aux normes internationales en vue du développement de leur activité et leur rentabilité », note le rapport. « Il ressort de l’évaluation de la Cour que les faiblesses des études technique et économique du PRM dont l’élaboration a été effectuée dans la précipitation et sans recours aux bureaux d’étude spécialisés, son mode de financement inadapté, l’absence d’une gouvernance et d’une supervision à la hauteur du programme et les déficiences caractérisant les procédures de contrôle interne en particulier celles applicables aux marchés des filiales sont autant de facteurs qui ont entravé sa mise en œuvre », ajoute le document. L’organe de contrôle des finances publics a posteriori souligne dans ce rapport qui évalue les performances de plusieurs structures au titre de l’exercice 2021, que  la réalisation des opérations de modernisation et de réhabilitation dans les filiales contrôlées est marquée par « l’absence de planning de lancement des projets permettant le maintien d’un minimum d’activité des unités hôtelières, des retards et des déviations dans la sélection des cocontractants et la mise en oeuvre des contrats, et le recours excessif aux avenants dont certains ont été conclus hors délais contractuels ». Des dysfonctionnements qui ont impact conséquent sur la réalisation des objectifs du programme. La Cour souligne ainsi que l’objectif principal du PRM, à savoir la réhabilitation et la modernisation de 61 unités et la réalisation de 02 nouvelles unités, n’a été réalisé qu’à hauteur de 43%. « De plus, cela a été accompagné par un accroissement exorbitant du coût de sa réalisation, passant de 74 Mrds de DA à 126 Mrds de DA, une prorogation considérable des délais d’exécution notamment les travaux de réhabilitation et de modernisation du bâti existant, sans compter le nombre important de contrats en contentieux pour cause de défaillance des entreprises de réalisation », souligne-t-elle encore.

Le constat est tout aussi accablant pour en ce qui concerne les objectifs liés à l’amélioration des principaux indicateurs de gestion des unités hôtelières du groupe grâce à l’amélioration de la qualité des services hôteliers et l’augmentation du taux d’occupation des chambres, qui n’ont pas été atteints par toutes les unités hôtelières, souligne le rapport, lequel ajoute que « bien au contraire, les indicateurs retenus notamment le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation et le résultat net de l’exercice ont connu, à partir de l’exercice 2015, dans toutes les unités des baisses significatives qui se sont répercutées sur la structure financière du groupe lui-même et des filiales, remettant ainsi en cause la pérennité de l’exploitation de plusieurs d’entre- elles ».

Samir Benisid

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