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Pressions à la COP 28 pour une sortie rapide des énergies fossiles : L’Opep met le holà

Les pays producteurs d’hydrocarbures font l’objet d’une véritable croisade de la part du G7. Une croisade dénoncée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. En plus des récents rapports de l’Agence internationale de l’énergie, organisme défendant les intérêts du G7, qui font pression pour exclure les énergies fossiles du mix énergétique mondial, l’Opep dénonce aujourd’hui une tentative de faire de la COP 28 une plateforme pour accélérer l’exclusion de ces énergies.  En effet, le Secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Haitham Al Ghais, a exhorté, dans une lettre  les membres de l’OPEP+ à rejeter les propositions de tout texte en cours de négociation lors du sommet climatique COP28 ciblant les énergies fossiles plutôt que les émissions. « Il semble que la pression indue et disproportionnée contre les énergies fossiles puisse atteindre un point de basculement avec des conséquences irréversibles, car la décision provisoire contient toujours des options sur la sortie des énergies fossiles », indique la lettre relayée par l’agence Reuters. La lettre a exhorté les délégations de la COP28 à « rejeter activement tout texte ou formule ciblant l’énergie, c’est-à-dire les énergies fossiles plutôt que les émissions ».

« Alors que les pays membres de l’OPEP et les pays non membres de l’OPEP participant à la Déclaration de coopération prennent au sérieux le changement climatique et ont un bilan prouvé en matière d’actions climatiques, il serait inacceptable que des campagnes politiquement motivées mettent en danger la prospérité et l’avenir de nos peuples », indique la lettre. Le SG de l’Opep a également rappelé dans ses réponses à l’agence Reuters que  « le monde a besoin d’investissements majeurs dans toutes les énergies, y compris les hydrocarbures, toutes les technologies et d’une compréhension des besoins énergétiques de tous les peuples ». A trois jours de la fin de la COP28, la Chine a affirmé hier que les négociations sur la sortie du pétrole, du gaz et du charbon avancent. « Nous avons déjà fait des progrès sur ce sujet, et je pense que nous en aurons d’autres très bientôt, dans les prochains jours », a déclaré l’émissaire chinois sur le climat, Xie Zhenhua, vétéran de ces négociations qui était à la COP21 lorsque l’accord de Paris a été adopté, en 2015.

Ce n’est pas la première fois que l’Opep dénonce des agissements destinés à faire des producteurs d’énergies fossiles les seuls responsables de la crise climatique. A la veille de l’ouverture de la COP 28, le SG de l’Opep a accusé l’AIE de diffamer l’industrie pétrolière et gazière en l’accusant d’aggraver la crise climatique en appelant à l’arrêt des investissements dans le secteur. L’Opep, tout comme de nombreux acteurs du secteur, ont souligné à plusieurs reprises que les prévisions de l’AIE en ce qui concerne la sortie des énergies fossiles manquaient sérieusement de réalisme et avertissent contre les conséquences d’un arrêt des investissements dans le secteur sur la sécurité énergétique mondiale.

Samira Ghrib

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