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Près de 100 avocats chiliens déposent une plainte devant la CPI

Les multiples plaintes introduites aussi bien au niveau de la Cour pénale internationale qu’à la Cour internationale de Justice sont en train de devenir un véritable cauchemar pour l’occupant israélien. Après la plainte déposée à la CPI par un collectif de 300 avocats, magistrats et organisations de la société civile, et plainte introduite par l’Afrique du Sud à la CIJ pour génocide, l’entité sioniste fait face aujourd’hui à une nouvelle plainte de près de 100 avocats chiliens, dont la plupart d’origines palestiniennes, auprès de la Cour pénale

Internationale concernant les crimes de l’occupation sioniste dans la bande de Ghaza, à savoir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, qui violent la Quatrième Convention de Genève du 1949. « Nous nous sommes conformés au

Statut de Rome, et nous avons reçu les préoccupations et les demandes de près de 100 collègues chiliens qui ont mené les consultations pertinentes, pour déposer une requête devant la Cour pénale internationale, dont l’examen débutera lundi prochain », a expliqué l’avocat Juan Carlos Manriquez à l’agence de presse palestinienne Wafa. Parmi les avocats, des membres du Sénat chilien Francisco Chavan, Ximena Rincon, Paulina Vodnovich, Ivan Morera, Sergio Jahona et Alfonso de Oreste, qui ont soutenu la plainte déposée en évoquant « les représailles de l’occupant sioniste contre les personnes âgées, les femmes, les enfants et les malades, sans une base logique, ou une limite morale, en commettant des violations graves et délibérées des droits de l’Homme contre les civils palestiniens de Ghaza, dans une préméditation claire et systématique d’une guerre génocidaire et de migration forcée ». Les signataires de cette plainte demandent aussi l' »émission d’un mandat  d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et les autres agents et soldats sionistes responsables de ces crimes », selon Wafa.

La guerre doit cesser immédiatement

Les dirigeants de l’occupation ont également de sérieux motifs d’inquiétude concernant la plainte déposée au niveau de la CIJ. Selon l’agence de presse turque Anadolu qui cite la radio israélienne l’occupant craint que la Cour internationale de Justice rende une « décision ordonnant la fin des hostilités dans la bande de Gaza », à la suite du procès intenté par l’Afrique du Sud. Il est vrai que la nécessité de mettre fin au massacre et d’arrêter l’agression contre Ghaza a été soulignée avec insistance par les agences onusiennes et à plusieurs reprises. Vendredi, le chef des secours et des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a souligné que « la guerre à Ghaza doit cesser ». « Ghaza est devenue un lieu de mort et de désespoir », a souligné M. Griffiths.  Et de poursuivre: « Les familles dorment dehors alors que les températures chutent. Les zones où les civils devaient se déplacer pour leur sécurité ont été bombardées. Les installations médicales sont constamment attaquées. Les rares hôpitaux partiellement fonctionnels sont submergés de cas de traumatologie, manquent cruellement de fournitures et sont inondés de personnes désespérées en quête de sécurité ». Quelque 180 femmes palestiniennes « accouchent chaque jour dans ce chaos » et « les gens sont confrontés aux niveaux d’insécurité alimentaire les plus élevés jamais enregistrés ». « La famine approche », a prévenu le chef de l’humanitaire de l’ONU.

Le responsable onusien a souligné que pour les enfants en particulier, les 12 dernières semaines ont été traumatisantes: pas de nourriture, pas d’eau, pas d’école, « rien que les bruits terrifiants de la guerre, jour après jour ».

Alors que « Ghaza est tout simplement devenue inhabitable », la communauté humanitaire se retrouve confrontée à la mission impossible de venir en aide à plus de 2 millions de personnes, alors même que son propre personnel est tué et déplacé, que les coupures de communication se poursuivent, que les routes sont endommagées et que les convois sont visés par les tirs, et que les fournitures commerciales vitales pour la survie sont quasiment inexistantes », a-t-il déploré.Il a réclamé « la fin immédiate de la guerre ». Pour Griffiths, cette guerre n' »aurait jamais dû commencer. Mais il est grand temps que cela se termine ».

De son côté, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a mis en garde vendredi contre un « effondrement imminent » du système de santé dans le sud de l’enclave palestinienne où la population a été poussée pour être bombardée et ensevelie sous les gravats de leurs refuges. La plupart des hôpitaux dans le nord de Ghaza ont cessé de fonctionner en raison d’un manque de carburant, de médicaments et d’équipements médicaux, tandis que l’hôpital Al-Amal, l’un des rares encore opérationnel dans le sud, est sur le point d’arrêter ses opérations pour la même raison, au milieu des bombardements persistants de l’armée d’occupation sioniste, a indiqué le bureau de la FICR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord dans un communiqué. La FICR s’est également dite consternée par les bombardements continus par l’occupant sioniste du siège de la Société du Croissant-Rouge palestinien (SCRP) et de l’hôpital Al-Amal, affilié à cette société, à Khan Younis. Dans le même temps, l’organisation humanitaire mondiale a insisté sur la protection de toutes les installations médicales et du personnel médical à Ghaza conformément au droit international humanitaire, appelant à « un passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire et à un accès sûr et sans entrave pour les travailleurs humanitaires ». L’Organisation mondiale de la santé a indiqué vendredi que les hôpitaux de Ghaza et d’autres infrastructures médicales vitales ont été attaqués près de 600 fois depuis le début de l’agression le 7 octobre. »Depuis le 7 octobre dernier, quelque 613 personnes sont mortes dans des établissements et plus de 770 ont été blessées », a affirmé l’OMS da. La plateforme en ligne de l’OMS couvrant les attaques contre les soins de santé a indiqué que « plus de 550 installations médicales et véhicules ont été touchés au cours des près de 100 jours écoulés depuis le début des frappes aériennes constantes sur Ghaza ».Les attaques ont touché 94 sites de soins dont 26 hôpitaux endommagés sur un total de 36 que compte l’enclave, précise l’agence onusienne. Le dernier bilan du ministère palestinien de la Santé publié hier après-midi fait état de 22 722 morts et 58 166 blessés. Le ministère a indiqué, dans un communiqué, que « durant les dernières 24 heures, l’occupation israélienne a commis 12 massacres contre des familles dans la Bande de Ghaza, faisant 122 martyrs et 256 blessés. »

Sabrina Aziouez

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