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Tuer les journalistes c’est tuer la vérité

112 journalistes palestiniens tués à Ghaza depuis le 7 octobre

112 journalistes ont été tués dans la Bande de Ghaza depuis le début de l’agression israélienne le 7 octobre. Un bilan macabre inédit et qui dénote de la volonté manifeste de l’occupation sioniste d’étouffer les voix des Palestiniens et de cacher l’horreur du drame et du génocide perpétré à Ghaza. En ciblant systématiquement les journalistes, au cours de l’exercice de leurs missions, chez eux en bombardant leurs habitations, et même en s’en prenant à leurs familles décimées par le pilonnage de l’enclave et les raids, l’occupation cherche à priver le monde des images et des comptes rendus qui peuvent contrer les récits de la propagande sioniste et museler les quelques médias qui essayent de transmettre les récits qui proviennent de Ghaza.

Deux journalistes ont été tués hier dans un raid de l’occupation israélienne contre la Bande Ghaza. Le bureau des médias du Gouvernement de Ghaza a annoncé hier, dans son communiqué, que deux journalistes, que Abdullah Breis et Mohammad Abu Dayer « ont été tués dans un raid israélien sur la bande de Gaza ». Ces deux nouveaux morts portent le bilan des journalistes tués à Ghaza à 112, précise la même source.  « Le nombre de journalistes tués depuis le début de la guerre génocidaire dans la bande de Gaza (le 7 octobre 2023), s’est alourdi à 112 après que Abdullah Breis et Mohammad Abu Dayer, deux de nos confrères journalistes ont été tués ce lundi », a indiqué le communiqué.  La veille deux autres journalistes, Hamza Wael Al-Dahdouh, journaliste de la chaîne Al Jazeera et Moustafa Thuraya, travaillant avec l’AFP, ont été tués dimanche dans une frappe sioniste dans la bande de Ghaza alors qu’ils accomplissaient leur mission d’information. Ils se trouvaient à bord de leur voiture au moment de l’attaque, ce qui démontre la volonté manifeste des forces d’occupation sioniste de cibler les professionnels des médias. D’ailleurs, Hamza Wael Al-Dahdouh est le fils de Wael Al-Dahdouh, chef de bureau d’Al Jazeera à Ghaza, lui-même blessé récemment dans un double raid israélien qui a ciblé un refuge pour civils palestiniens pour les secours et les professionnels des médias qui se sont déplacés sur place.  Wael Al-Dahdouh est d’ailleurs devenu un double symbole pour la martyre des Palestiniens et les sacrifices consentis par les professionnels des médias dans la Bande de Ghaza pour faire entendre la voix de ce peuple martyr et de la préméditation des forces d’occupations sionistes à faire toutes les voix qui parviennent de Ghaza. Il faut dire que l’occupation impose un blocus contre les journalistes étrangers interdits d’accès à Ghaza sans escorte et parrainage israéliens sous le couvert de l’argument « sécuritaire ». En face, elle cible délibérément les journalistes palestiniens à l’intérieur de l’enclave pour faire tout récit qui peut contredire la propagande sioniste. Un ciblage qui inquiète et qui été vivement dénoncé.

Tebboune : les journalistes sont délibérément ciblés

Hier dans un message de condoléances adressé à Wael Al-Dahdouh suite au décès de son fils, le président de la République a dénoncé ce ciblage délibéré des journalistes à Ghaza.  « C’est avec une immense tristesse et une profonde affliction qui j’ai appris la nouvelle du lâche assassinat du journaliste Hamza Wael Al-Dahdouh, fils du journaliste de la chaîne Al Jazeera, Wael Al-Dahdouh, par l’occupant sioniste, rejoignant en martyr la plupart des membres de sa famille tombés également en martyrs dans l’agression sioniste barbare, où les journalistes qui accomplissent leur rôle sont délibérément pris pour cibles, en violation flagrante du droit international humanitaire et du droit à la protection qu’il leur garantit », lit-on dans le message de condoléances. »Le président de la République présente ses condoléances à son père, Wael Al-Dahdouh, ainsi qu’à sa famille, et, à travers eux, aux familles de tous les journalistes tombés en martyrs dans cette agression barbare incessante contre Ghaza », selon le message de condoléances. »Leur mémoire éternelle continuera de hanter l’occupation sioniste comme le témoin du bâillonnement des voix de la liberté et de l’occultation de la réalité des crimes sionistes dans les territoires palestiniens occupés. +A Allah nous appartenons et à Lui nous retournons+ », a ajouté le président de la République.

Pour sa part, la Chine, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, s’est déclarée lundi « profondément attristée » par l’assassinat des journalistes à Ghaza, appelant l’entité sioniste à arrêter son agression « immédiatement ».

L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a, pour sa part, condamné « vigoureusement » le ciblage délibéré par les forces de l’occupation, des professionnels du secteur de la presse et de leurs familles dans les territoires palestiniens occupés.

Appel à l’ouverture d’une enquête approfondie

De son côté, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’est dit « très préoccupé » lundi par le « bilan élevé » de journalistes

palestiniens tombés en martyrs dans la bande de Ghaza. »Les meurtres de tous les journalistes », y compris Hamza Waël Dahdouh et Moustafa Thuraya lors d’une frappe sioniste, « doivent faire l’objet d’une enquête approfondie et indépendante pour garantir le strict respect du droit international et les violations doivent faire l’objet de poursuites », a souligné le Haut-Commissariat dans un message sur le réseau social X. Il faut dire que la multiplication des assassinats de journalistes ont suscité des réactions, notamment des ONG, à l’image de Reporter sans frontières qui a décidé de porter plainte à la Cour pénale internationale. Le bureau du procureur de la CPI Karim Khan a assuré à l’organisation que « les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur la Palestine ».

« Après l’assassinat des journalistes Moustafa Thuraya et Hamza Wael Al-Dahdouh, RSF est en mesure de révéler que les crimes contre les journalistes font en effet l’objet d’une attention particulière dans l’enquête de la Cour pénale internationale sur la situation en Palestine », indique RSF dans un communiqué publié lundi sur son site. Selon la même source, la CPI assure que « les crimes contre les journalistes sont examinés par le parquet, parmi d’autres crimes potentiels, dans le cadre de l’enquête en cours sur la situation en Palestine ». Le procureur de la CPI, Karim Khan, et son prédécesseur Fatou Bensouda ont été contactés en décembre par RSF, qui cherchait à s’assurer de leur compréhension de l’ampleur et de la gravité des crimes commis contre les journalistes palestiniens. »Dans un communiqué publié sur son site samedi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré enquêter sur tous les rapports faisant état de journalistes et de professionnels des médias tués, blessés ou portés disparus pendant l’agression sioniste, ce qui a conduit à la période la plus meurtrière pour les journalistes depuis que le CPJ a commencé à recueillir des données en 1992.

Lyes Saïdi

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