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L’Algérie, un acteur clé sur le marché du GNL

L’Algérie sera l’un des acteurs majeurs de marché du GNL en pleine croissance selon le dernier rapport de major pétrolière anglo-néerlandaise Shell.

Le gaz naturel est appelé à jouer un rôle déterminant dans la transition énergétique. Énergie fossile la moins polluante, la demande en or bleu devrait monter crescendo au cours des trois prochaines décennies. La croissance sera plus marquée pour le gaz naturel liquéfié. Ainsi, un rapport de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell a estimé dans un rapport consacré aux perspectives du marché mondial du GNL d’ici 2040, que le demande de gaz naturel liquéfié devrait connaître une croissance de 50% alimentée essentiellement par la demande chinoise, européenne et africaine. Selon le même rapport, l’Algérie devrait être aux côtés du Qatar et de l’Arabie saoudite l’un des plus importants acteurs du marché mondial du GNL à l’horizon 2040. Il faut dire que l’Algérie a massivement investi ces trois dernières années pour augmenter ses capacités de production de gaz, mais aussi de liquéfaction, de même qu’elle adopté une stratégie volontariste pour augmenter ses exportations de gaz notamment vers l’Europe dans un contexte où le Vieux continent cherche à diversifier ses approvisionnements en gaz dans le sillage du conflit en Ukraine. En plus de ses clients traditionnels, notamment l’Italie et l’Espagne pour lesquels l’Algérie est le premier fournisseur de gaz, l’Algérie a signé des accords avec des pays d’Europe centrale et orientale pour l’approvisionnement en gaz, le plus récent étant avec l’Allemand Handel & Vertrieb GmbH (VNG), filiale de VNG AG. L’Algérie qui est le second fournisseur de gaz du marché européen grâce à ses deux gazoducs le Medgaz la reliant à l’Espagne et le Transmed la reliant à l’Italie est également appelé à jouer un rôle central en matière d’approvisionnement de GNL, d’autant plus que les projections de demande sur marché sont en hausse. Selon le rapport de Shell, « les contrats de GNL à long terme que l’Europe a signé jusqu’à présent ne combleront pas l’écart entre l’offre et la demande pour le reste de la décennie », indiquant qu’il existe « une pénurie structurelle de 50 à 70 millions de tonnes métriques par an pour le reste de la décennie, voire plus, que l’Europe doit assurer ». Ce rapport confirme donc que la situation devrait être favorable à « l’Algérie, le Qatar et l’Arabie saoudite, qui sont tous aujourd’hui d’importants exportateurs de GNL, et ce, en raison des incertitudes concernant l’investissement américain dans la poursuite de développement de la filière GNL ».

Il faut noter que dans cette perspective, la Sonatrach a signé un accord de dix années avec Grain LNG, pour l’extension des capacités de stockage et de relivraison à long terme du gaz naturel liquéfié (GNL) algérien au niveau du terminal relevant de cette compagnie britannique, et ce, à partir de janvier 2029. Un accord qui lui permettra de consolider sa place sur le marché du Royaume unis, mais garantit aussi son accès au plus grand terminal d’importation de GNL en Europe.

Pour répondre à une demande croissante sur le marché international du GNL, l’Algérie a développé ses capacités de chargement de GLN notamment au complexe GNL Skikda, pour permettre le chargement des grands méthaniers d’une capacité de transport de 220.000 m³. L’Algérie a également connu la croissance des exportations de GNL la plus forte dans le monde arabe en 2023, selon les chiffres de l’Opaep. L’organisation a également récemment souligné que l’Algérie a détrôné le Nigeria comme plus grand exportateur de GNL en Afrique. Les exportations algériennes de GNL ont ainsi enregistré une augmentation de 26,1% en 2023 par rapport à 2022, selon l’Opaep, soit le taux de croissance le plus élevé non seulement en Afrique, mais également parmi les pays arabes. Les exportations totales algériennes de GNL se sont élevées à 12,9 millions de tonnes, contre 10,2 millions de tonnes l’année d’avant. Un bond alimenté par la hausse des ventes vers la Turquie, mais aussi une hausse de 300% des exportations de GNL vers l’Espagne.

S&P Global Commodity Insights a également souligné que l’Algérie est un exportateur clé de gaz vers l’Europe, à la fois par pipeline et sous forme de GNL. En 2023, les exportations algériennes de gaz par pipeline vers l’Italie et l’Espagne ont totalisé 30,4 milliards de mètres cubes, selon les données de.

Enfin, le dernier rapport mensuel du Forum des pays exportateurs du gaz (GECF) a souligné que l’Algérie s’est classée comme deuxième pays exportateur de gaz naturel par gazoducs vers l’Union européenne (UE) en 2023, avec une augmentation significative de ses exportations de gaz liquéfié (GNL). Le rapport indique, qu’en 2023, l’Algérie a fourni 19% du gaz naturel exporté par gazoduc vers l’UE, se classant ainsi juste derrière la Norvège, qui occupe la première place en la matière avec une part de marché de 54%, alors que la Russie s’est classée à la troisième place, avec une part de 17%.  Dans le même contexte, la moyenne mensuelle en 2023 des exportations de l’Algérie vers l’UE a atteint 2,41 milliards de m3, contre une moyenne de 7 milliards m3 pour la Norvège et 2,3 milliards m3 pour la Russie.

Samira Ghrib

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