Économie

7e Sommet du GECF : Les experts appellent à la création d’un cadre similaire à une Opep du gaz

Le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) prévu à la fin du mois à Alger revêt une importance particulière dans la mesure il intervient dans un contexte géopolitique qui impose la mise en place d’un cadre de concertation plus approfondi qui puisse garantir les intérêts des pays producteurs de gaz et garantir la stabilité du marché et des prix. Bien que la création d’un organisation assise sur les mêmes mécanismes que l’Opep et sa politique des quotas est écartée en raison des spécificités du marché gazier régionalisé et assis sur des contrats à long terme, le défi est de mettre en place un cadre similaire qui puisse permettre de se coordonner pour préserver les intérêts des pays producteurs, d’autant plus que les consommateurs, notamment européens ont renforcé leurs concertations et mis en place des mécanismes d’achats groupés de gaz et de plafonnement des prix. Dans ce contexte, et à quelques jours du sommet, le docteur Lagha Chegrouche, chercheur en économie et géopolitique et directeur du Centre d’études nord-africaines (CENA), a souligné hier lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne a estimé qu’il est attendu que le GECF 2024, puisse réaliser une première entente entre ses membres pouvant « accoucher d’une structure » de concertation à l’image de l’OPEP, « ce qui constituerait un succès du Forum d’Alger ».  Partant du fait que « les pays consommateurs se sont de tout temps concertés », l’expert souligne la nécessité de la création d’un cadre assimilable à une Opep du gaz.  « Ce forum est en mesure d’accoucher d’une entente minimale pouvant constituer une première plateforme de convergence. Cela veut dire qu’on pourrait, dans deux, cinq ou dix ans, avoir une structure de concertation à l’image de l’OPEP, ce qui serait un succès du forum d’Alger ». L’expert explique qu’« il n’y a jamais eu autant de désir et d’entente entre des pays membres dont la Russie, l’Iran, l’Algérie et le Qatar ». Le docteur Chegrouche a indiqué que ce Sommet, qui se tiendra à Alger du 29 février au 2 mars, revêt un caractère « exceptionnel », vu qu’il regroupera des dirigeants influents sur la scène internationale et sur le devenir du gaz. Le chercheur a expliqué, dans ce sens, que les membres du GECF « ont le pouvoir de changer les conditions du marché à leur avantage », au vu de la volonté et de l' »entente » qui règne entre eux, précisant que l' »Algérie est le seul pays capable, au cours de ce Sommet, d’assurer cette harmonie » grâce à son expérience en matière de négociations. Et afin de garantir leurs intérêts et surtout leur souveraineté, les membres du Forum vont, a-t-il estimé, défendre les principes du « Take or Pay » (enlever ou payer), ainsi que celui d’un prix « équitable », en favorisant les contrats à long terme et non pas les marchés Spot qui « n’offrent pas de stabilité », selon lui. Tout en mettant en avant le « rôle de médiateur » pour lequel est connue l’Algérie, le chercheur a insisté sur le caractère « stratégique », du Sommet d’Alger, du fait qu’il permettra de « définir les règles de concertation technique et stratégique entre les pays producteurs-exportateurs ».

Sabrina Aziouez

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